Thierry Neuville suite à sa prolongation de contrat: "75 % de chances d’être champion"
- Publié le 13-09-2018 à 07h47
- Mis à jour le 13-09-2018 à 10h44
Thierry Neuville a prolongé pour trois ans son contrat avec Hyundai La nouvelle est tombée hier en milieu d’après-midi, juste avant la fin des recos du Rallye de Turquie. Mais notre compatriote, fatalement, savait, lui, déjà depuis un petit temps. Alors que le futur au plus haut niveau s’annonce plus que jamais incertain pour les deux autres Belges au firmament de leur sport mécanique, Thierry Neuville vient de prolonger de trois ans son bail avec Hyundai.
"L’équipe et moi voulons ainsi envoyer un signal fort," a indiqué notre représentant, tout heureux d’avoir conclu un "bon contrat". Cela veut dire sur la durée (cela fera huit ans avec les Coréens) mais aussi financièrement : "Je devrais pouvoir rester à Monaco", sourit-il. Et l’on peut imaginer un sacré bonus en cas de titre mondial dans quelques mois. "La couronne, c’est le but. On est bien parti. J’ai 23 points d’avance alors qu’il reste quatre manches. Je me donne 75 % de chances d’être champion."
Mais aujourd’hui le Saint-Vithois voit déjà plus loin. "C’est sûr que je ne voulais pas m’encombrer l’esprit et que je vais maintenant pouvoir me concentrer à fond sur la quête du graal. Mais mon but, ce n’est pas seulement de décrocher un titre. Après il faudra le défendre."
Et peut-être en décrocher, un, deux ou trois autres. "C’est bien de pouvoir se projeter dans le futur. De savoir ce que l’on va faire les trois prochaines années. C’est un avantage de savoir où l’on va, où l’on veut emmener l’équipe, mon team, ma seconde famille. Ils ne savaient pas trop s’ils devaient encore m’impliquer dans le développement de la voiture 2019. Cela devenait compliqué. Maintenant tout le monde est rassuré. La stabilité est un élément clé du succès en sport automobile. Regardez les pilotes qui ont accumulé les titres comme des perles : Tommi Makinen, Sébastien Loeb."
On ajoutera Michael Schumacher ou aujourd’hui Lewis Hamilton en F1. Un dernier mot sur l’implication de sa signature sur le marché des transferts. "On avait des contacts ailleurs bien sûr", nous a-t-il avoué. "Mais Hyundai offrait le meilleur package."
Doit-on en déduire que Seb Ogier va retourner chez Citroën qui veut absolument un cador ? "Posez lui la question, mais je ne pense pas. Il est bien là où il est. S’il va chez Citroën, ce sera uniquement pour l’argent."
La piste que n’a, a priori, pas privilégiée Thierry Neuville. Il préfère faire encore grossir son palmarès plutôt qu’un compte en banque monégasque déjà bien fourni, ne vous inquiétez pas pour lui…
"Plus cassant que l’Acropole !"
Le Belge prêt à affronter le rallye le plus dur de sa carrière
Vous connaissez désormais la règle. En tant que leader du championnat, 23 points devant Sébastien Ogier, Thierry Neuville va devoir ouvrir la route, ce vendredi, pour le retour du WRC en Turquie. Huit ans après Ankara, l’épreuve visite désormais la région de Mugla, autour de la cité balnéaire de Marmaris, le Torremolinos local. Des spéciales tracées sur de la terre rocailleuse, au milieu des forêts donnant 90 % de la production mondiale de miel de pin.
Alors un gros handicap de s’élancer en premier ? "C’est clair que je vais galérer car le balayage est important. Ils ont remblayé par mal de chemins et il y a énormément de poussière."
Assez pour imposer un écart de trois minutes entre les voitures… "On change encore le règlement pour Ogier, normalement c’est deux minutes, mais bon…"
Les constructeurs l’ont pourtant décidé hier à la majorité. "D’un autre côté, la route va aussi se dégrader très vite", reprend Thierry. "Ce ne sera pas vraiment un avantage de s’élancer dixième comme au Portugal ou en Australie. Il y a énormément de grosses pierres sur de la terre dure. Selon moi, cela va être encore plus cassant que l’Acropole à l’époque ! Cela va s’apparenter à une loterie. Je n’ai jamais rien vu d’aussi dur comme terrain."
Dans ces conditions , qu’attendre de cette course ? "Je suis leader. Ce n’est pas à moi de prendre des risques. Mais la Hyundai est robuste et, si je le sens bien, je vais tout de même rouler. Si je ne devais pas ouvrir, je vous dirais même que ce rallye me convient bien. Un podium n’est pas impossible. On va essayer de limiter au mieux les dégâts vendredi. La première longue spéciale est un véritable monument, peut-être la plus difficile du championnat. Il faudra se méfier car un rallye ne se gagne pas dans la première spéciale."
Non, il peut juste s’y perdre. Thierry a visiblement bien retenu la leçon de Monte-Carlo…