Hamilton, empereur du Japon: est-il devenu meilleur que Schumacher?
Vainqueur à Suzuka, le Britannique est sur une voie royale pour un 5e titre mondial.
- Publié le 08-10-2018 à 08h09
- Mis à jour le 08-10-2018 à 08h10
Vainqueur à Suzuka, le Britannique est sur une voie royale pour un 5e titre mondial. Lewis Hamilton n’aura pas dû beaucoup batailler pour s’imposer en terres nippones. S’élançant depuis la pole, le Britannique n’avait qu’à gérer. Sa Mercedes W09 était la voiture la plus rapide depuis le début du week-end. Le seul facteur dont le quadruple champion du monde devait se soucier, c’est de savoir si Sebastian Vettel allait refaire son retard et terminer sur ses talons afin d’entretenir un rien de suspense.
L’affaire allait être rapidement entendue quand le fer de lance de la Scuderia Ferrari se mettait bêtement K.-O. au 8e tour. Voulant faire l’intérieur à Max Verstappen, il partait en tête-à-queue pour repartir dans les abysses du classement.
Jamais menacé par un Valtteri Bottas plus que parfait dans le rôle de l’équipier modèle, Lewis remportait une victoire facile...
"Tout fut parfait à Suzuka", confirme le pilote le plus tatoué du paddock. "J’ai pu gérer le Grand Prix et l’usure des pneus, même si un petit souci de souplesse moteur s’est présenté à un moment donné. Je mesure la chance que j’ai de pouvoir courir dans ces conditions. Maintenant, prochaine étape aux USA : on va essayer de continuer dans cette bonne dynamique."
Grâce à sa 4e victoire d’affilée depuis le GP d’Italie, Hamilton est désormais le candidat tout désigné pour se succéder à lui-même. Il n’a plus qu’à enquiller 8 unités de plus que Vettel lors du prochain Grand Prix, aux États-Unis, pour devenir l’égal de Juan Manuel Fangio.
Vettel peut en revanche mettre un cierge à l’église de Maranello. L’Allemand est passé complètement à côté de son sujet, même s’il a pu sauver une maigre 6e place. Et pourtant, alors que sa situation est pour la moins désespérée, il préfère encore y croire un peu.
"Je ne sais pas si c’est déjà le moment de renoncer au titre", admet-il. "J’ai vu que dans nos stands, les gars étaient toujours aussi excités. La motivation est toujours là. Ce sera difficile, mais nous n’avons plus rien à perdre. Nous allons nous battre. Nous avons eu des problèmes et je ne pense pas que cela puisse être pire à l’avenir."
Mais intimement, l’ex-pilote Red Bull peut nourrir des regrets. En se torpillant tout seul pour la énième fois cette saison, il a de nouveau démontré sa fébrilité. Et si même son rival s’en inquiète, c’est que le diagnostic est grave.
"Je n’avais pas du tout anticipé le fait que Seb et Ferrari perdent du rythme à ce point. Leurs performances n’ont pas été aussi solides qu’elles ont pu l’être auparavant. Je n’ai pas vraiment une réponse à ce qui arrive", sourit Hamilton.
Hamilton meilleur que Schumi ?
Un commentaire de Martin Businaro. Il y a 16 ans, Michael Schumacher devenait l’égal de Juan Manuel Fangio. Lewis Hamilton est en passe d’imiter cet exploit. On peut évidemment se demander s’il est légitime de comparer les 5 titres décrochés par le Kaiser et ceux du Britannique qui empochera son 5e prochainement. Tant Schumi que Lewis ont dû se battre pour coiffer leurs couronnes, la plupart se jouant lors de l’ultime course de la saison. De surcroît, ils ont pu profiter de la meilleure monoplace du moment. Mais, à la différence de Schumacher, Hamilton a dû faire face à l’opposition de ses équipiers qui ne se sont jamais mis à leur merci, si ce n’est Valtteri Bottas au cours des dernières courses. Et puis, Lewis a pu directement se battre pour le titre tandis que Michael a dû attendre sa 4e saison pour le faire.