Bundesliga: malgré l'imbroglio du penalty fou, l'arbitre avait raison
Lors de la mi-temps du match entre Mayence et Fribourg, l'arbitre avait décidé d'accorder un penalty après avoir sifflé la mi-temps, forçant certains joueurs à revenir des vestiaires.
- Publié le 17-04-2018 à 17h53
- Mis à jour le 17-04-2018 à 18h52
Lors de la mi-temps du match entre Mayence et Fribourg, l'arbitre avait décidé d'accorder un penalty après avoir sifflé la mi-temps, forçant certains joueurs à revenir des vestiaires.
"Au final, ce sont des scènes que personnes ne veut voir. Ce qui s'est passé n'est pas une bonne publicité." Sur l'antenne d'Eurosport, Lutz Michael Fröhlich ne mâche pas ses mots. Le directeur de projet de l'arbitrage-vidéo auprès de la fédération allemande (DFB) avait de quoi en avoir gros après la rencontre qui s'est déroulée ce lundi soir entre Mayence et Fribourg. Dans un match complètement fou, marqué par plusieurs actions des supporters des deux camps pour dénoncer l'horaire décalé de la partie, les Mayençais se sont imposés 2-0 face à leur concurrent direct pour le maintien en Bundesliga. Mais la belle opération a malheureusement été entachée par un nouvel incident lié à la VAR.
Un scénario fou
Rappel des faits : alors que l'on s'approche de la pause, le centre de Daniel Brosinski touche le bras du défenseur Marc Oliver Kempf. L'arbitre Guido Winkmann siffle... la mi-temps ! Pendant que les locaux s'escriment à réclamer un penalty, les joueurs de Fribourg ne demandent pas leur reste et regagnent le vestiaire. M. Winkmann aussi d'ailleurs. Ballon sous le bras, il marche en direction du tunnel avant de s'arrêter subitement : en direct du car-régie situé à Cologne, l'assistante-vidéo Bibiana Steinhaus le prévient dans l'oreillette de la faute de main. L'arbitre décide alors de rappeler les vingt-deux acteurs sur le terrain. "Nous étions déjà dans le vestiaire, mais nous avons dû remonter sur le terrain. C'est insensé", pestait le défenseur fribourgeois Manuel Gulde après la rencontre. De son côté, l'arbitre justifiait pleinement sa décision après la rencontre : "Dans le jeu, je n'avais pas vu la main. J'avais demandé aux joueurs d'attendre car je devais vérifier la phase. Une telle chose ne s'est encore jamais produite avant et je comprends que les joueurs de Fribourg ne soient pas ravis. Mais dans les temps modernes, il y a l'arbitre vidéo et cela assure la justice."
Différence de traitement
Effectivement, si l'on s'en tient aux images, la sanction de M. Winkmann était tout à fait justifiée. Marc Oliver Kempf aurait même pu écoper d'une carte jaune pour son bras trop éloigné du corps. En revanche, ce qui fait débat, c'est la distinction entre les règles de la Ligue allemande (DFL) et celles de l'IFAB (International Football Association Board, l'organe qui gère les règles de l'arbitrage, ndlr).
Si l'on se conformait aux règles de la DFL dans le cas du match Mayence-Fribourg, l'arbitre n'aurait pas pu revenir sur sa décision après avoir sifflé la mi-temps. Or, étant donné que la VAR est utilisée à titre expérimental, ce sont les lois de l'IFAB qui s'appliquent. Dès lors – et malgré tout l'imbroglio lié aux joueurs qu'il a fallu faire revenir des vestiaires – ce retournement de situation était lui aussi correct. Un seul élément aurait empêcher l'arbitre de revenir sur sa décision : que ce dernier ait quitté la pelouse au moment de recevoir les instructions dans l'oreillette. Fort heureusement, M. Winkmann était encore sur le pré à ce moment-là. En tribune, les spectateurs ont encore dû passer par toutes les émotions. Autant dire que la polémique liée à l'utilisation de la VAR n'est pas prête de s'éteindre.