Tim Merlier, le sprinteur en forme de 2024, mise tout sur le Giro : “Je pèse même mes pâtes et mon petit-déjeuner”
Le sprinteur Tim Merlier représente la plus belle chance de victoire d’étapes pour notre pays, sur le Tour d’Italie.
- Publié le 03-05-2024 à 06h56
Il a été l’un des hommes forts de la première partie de saison. Avec sept victoires en 25 jours de course, Tim Merlier (Soudal Quick-Step) s’est érigé comme le meilleur sprinteur en 2024. Avec Pedersen, Pogacar et Vingegaard, le Belge de 31 ans est même le coureur qui a le plus gagné cette année. “J’ai remporté le Grand Prix de l’Escaut, la Nokere Koerse, trois sprints sur l’UAE Tour – une épreuve World Tour – et deux sur l’AlUla Tour, récapitule fièrement le membre du Wolfpack dans le Nieuwsblad. Je suis satisfait de mon printemps, même si une victoire à La Panne était également possible (NdlR : il a terminé 2e derrière Philipsen). Et à Gand-Wevelgem, où j’ai terminé 8e, j’avais le podium dans les jambes. Globalement, j’ai été au rendez-vous. J’espère que ce sera également le cas au Giro.”
Six à sept opportunités sur le Giro : “Plus il y a de sprinteurs, mieux c’est”
Parmi les 14 Belges qui seront présents au départ du Tour d’Italie, Tim Merlier représente indéniablement la plus belle chance de victoire pour notre pays. Le parcours semble quasiment dessiné pour le sprinteur de Wortegem-Petegem. “D’un côté, il y a beaucoup d’opportunités mais d’un autre, certaines fins d’étape sont piégeuses, avec des montées de deux kilomètres à quatre ou cinq pour cent proches de l’arrivée. Cela ne devrait pas poser trop de problèmes mais les chances que l’étape se décide autrement qu’au sprint existent quand même.”
D’autant que le plateau d’hommes rapides est énorme. Si l’on excepte Philipsen, Cavendish et Groenewegen, tous les hommes les plus rapides de la planète sont au départ du Giro. De Kooij à Groves, en passant par Ewan, Milan ou Jakobsen, le plateau est très relevé. “Et c’est une bonne chose, indique Merlier. Plus il y a de sprinteurs présents, plus les équipes vont jouer la carte du sprint. La formation du gruppetto lors des étapes de montagne sera également plus facile.”
Vainqueur d’étape en 2021, lors de sa… première tentative sur un grand tour, Merlier espère revivre pareille émotion en 2024. “Cela reste la plus grande victoire de ma carrière, même si j’ai également gagné sur le Tour de France cette année-là. Mais on pouvait clairement parler de début rêvé. Je signerais des deux mains pour qu’il m’arrive la même chose cette année. Mon premier objectif, c’est une victoire d’étape. Une fois que je l’aurai atteint, je penserai peut-être au maillot cyclamen (NdlR : le maillot à points), qui pourrait devenir un objectif également.”
Il s’est préparé au Teide avec sa femme et son fils : “Un petit sentiment de vacances”
Pour atteindre ces objectifs, Tim Merlier a passé deux semaines au Teide, à Ténérife, après les classiques. “C’est déjà la quatrième année que je fais un stage d’altitude à cet endroit, à ce moment de la saison.” Sauf que, cette fois, il était entouré de sa femme Cameron (la fille de Frank Vandenbroucke) et de son fils Jules. “C’est tellement plus amusant, sourit le Belge. Je peux voir mon fils grandir de jour en jour et quand je rentre après un entraînement sous le soleil, j’ai un agréable sentiment d’être en famille et un peu en vacances. Sur le plan mental, c’est important, même si je n’ai eu qu’une semaine de repos après les classiques pavées.”
Depuis Ténérife, le coureur de Soudal Quick-Step a fait attention à son poids. “J’ai même pesé mon petit-déjeuner et mes pâtes pour rester entre 76 et 77 kilos”, précise le coureur d’1,88 m, qui a également avalé pas mal de dénivelé durant ce mini-stage. “Pour s’habituer aux étapes de montagne sur le Giro.”
Son premier grand tour depuis 2022 : “Le Giro est plus détendu que le Tour”
Après une année blanche en grands tours en 2023, Merlier se réjouit de retrouver le parfum si particulier d’une course de trois semaines. D’autant qu’il sera le leader du Wolfpack. “En tant que sprinteur, un grand tour est assez stressant au quotidien : soit l’étape se termine par un sprint, soit on tente de survivre en montagne. Ne pas rouler de grand tour l’an dernier n’a donc pas été une énorme perte. Mais je suis content de revenir sur le Giro, où le peloton est un peu plus détendu que sur le Tour de France.”
Même s’il mise beaucoup sur elle, la course italienne ne sera évidemment pas le point final de sa saison. “Après le Giro, j’essaierai de conserver ma condition jusqu’au championnat de Belgique à Zottegem. Puis nous verrons les courses auxquelles je participerai encore.” Avec peut-être, l’objectif de conserver le statut de coureur le plus victorieux de la saison. “Mais Pogacar compte déjà sept victoires en… dix jours de course, et il peut gagner quatre ou cinq étapes sur le Giro”, termine Merlier dans un sourire. “Je dois donc faire la même chose pour suivre son rythme”. Mais au vu de sa forme actuelle, cela ne semble pas impossible.