Sentez-vous ce parfum de crise à Séville?
Huit points de retard en Liga, des blessés et un jeu chaotique : le club andalou inquiète ses socios.
- Publié le 20-09-2018 à 14h27
- Mis à jour le 21-09-2018 à 20h04
Huit points de retard en Liga, des blessés et un jeu chaotique: le club andalou inquiète ses socios.
La Liga vient à peine de commencer et le FC Séville est en crise. Avec quatre points à son actif après quatre journée, compte déjà huit points de retard sur le Barça. C’est dire si, dans les coulisses du stade Sanchez Pizjuan, la broncades aficionados se fait entendre. La défaite face au Betis lors du derby avait été interprétée comme une humiliation par les 40.000 socios; celle face à Getafe a carrément enclenché le signal d’alarme. Le match de ce jeudi soir face au Standard aura, du coup, des allures de couperet.
Dans la capitale de l’Andalousie, on vit le football avec une passion de tous les instants. Et, au fil des ans, les supporters sévillans, nourris au biberon de cinq titres en Coupe UEFA et en Europa League (2006, 2007, 2014, 2015 et 2016), sont devenus très exigeants. C’est dire si la situation actuelle alimente les conversations le long du Guadalquivir où le mercure du thermomètre dépasse toujours allègrement les trente degrés.
Premier visé : le nouvel entraîneur Pablo Machin, venu de Gérone en début de saison. A l’évidence, il n’a pas encore trouvé la bonne formule. Certes, les blessures de trois titulaires piliers (Escudero, Gonalons et Mercado) ont faussé ses plans. Mais elles ont surtout mis en évidence la fragilité du noyau. Les départs de Lenglet au Barça et de N’Zonzi à la Roma ont laissé de grands vides en défense et au milieu. Et, jusqu’ici, l’attaque (4 buts en 4 matches) ne fonctionne pas, à l’image du Portugais Andre Silva (prêté par le Milan AC) qui cherche désespérément le soutien attendu du Français Ben Yedder ou de l’imprévisible Nolito.
Le match face au Standard s’avère, du coup, plus important que prévu. Soit il sert de déclic, soit il plonge le club un peu plus loin dans la déprime. “Nous devons regarder devant nous et corriger les erreurs. On a commencé la saison très tôt avec les préliminaires de l’Europa League. Cela a perturbé notre préparation. On a l’équipe pour relever tous les défis mais il n’y a plus d’adversaires faciles. On ne gagne pas grâce à un écusson” répète Pablo Machin. Avec, dans l’effectif, des joueurs comme Aleix Vidal, Ever Banega, Jesus Navas, Pablo Sarabia ou Nolito, le protégé de Joaquin Caparros (le directeur sportif) possède clairement des joyaux capables de faire la différence au plus haut niveau. Le budget du club est de 220 millions d’euros: il n’y a pas photo avec celui du Standard, sept fois inférieur.
Il reste que, sur le papier, l’équipe de Michel Preud’homme ne pouvait rêver de meilleur moment pour défier ce géant aux pieds d’argile.