Alexander Blessin doit relancer l’Union en en demandant plus à ses joueurs et en retrouvant un coaching gagnant
Nerveux et parfois fatigué en bord de touche, l’entraîneur de l’Union doit lui aussi faire mieux dans ces playoffs.
- Publié le 16-04-2024 à 20h00
- Mis à jour le 16-04-2024 à 21h47
Si son équipe traverse une zone de turbulence, l’entraîneur y est forcément pour quelque chose. Alexander Blessin, auteur d’une belle première partie de saison à la tête de l’Union Saint-Gilloise, a perdu la recette depuis le début de playoffs qu’il découvre. Après un zéro sur neuf record, le T1 allemand doit relancer l’Union, en poussant ses joueurs à donner plus, mais aussi via des choix mieux sentis.
Comportement : une énergie à retrouver
La scène est un classique de chaque match de l’Union, mais n’a pas échappé aux nombreuses caméras présentes dimanche : à peine la rencontre terminée contre Anderlecht, le président et le directeur sportif discutaient avec leur T1 à même la pelouse. Lui expliquaient-ils ce que l’équipe aurait dû mieux faire ou remobilisaient-ils un homme un peu usé ? Peut-être pas, mais cela en donnait l’impression. Pas sûr que ce soit la meilleure image juste après une défaite. Surtout, la manière dont le président a pris son entraîneur par les épaules, comme pour remonter un ressort qui ne répondrait plus bien, laissait songeur.
Le comportement non verbal de Blessin en bord de terrain n’est pas le plus positif, ces dernières semaines. Les mains dans les poches, il célèbre à peine les buts des siens, comme si les ratés de ses joueurs prenaient le dessus sur ce qui est réussi. On le sent interpellé par la soudaine panne de la machine.
Sa sortie vis-à-vis de l’arbitrage et des médias “injustes” envers l’Union a surpris. Jusque dans son club. Si elle constituait une façon de mettre la pression sur les sifflets, elle trahissait aussi une certaine nervosité. Il va devoir retrouver le bon équilibre entre énergie en bord de terrain et calme en dehors.
Management : aller chercher quelques pourcents en plus
Blessin a toujours défendu ses joueurs. “Ne comptez pas sur moi pour venir ici descendre Burgess”, disait-il en conférence de presse après l’exclusion stupide de l’Anglais, à Genk, même s’il n’en pensait pas moins. Il n’a formulé aucun reproche à propos de Moris, auteur d’une approximation à Anderlecht, ou Amoura, transparent. Il faut même créditer l’entraîneur, à cet égard : les sous-performances actuelles de l’Algérien valident le choix de Blessin d’y aller petit à petit avec son temps de jeu, lorsqu’il est arrivé, malgré un joueur qui affichait sa mauvaise humeur lorsqu’il n’était pas numéro un.
Le T1 est déçu de ne plus reconnaître son collectif. Il l’avait déjà dit à ses joueurs à même la pelouse après la défaite contre le Cercle. Où était l’effort de repli sur le troisième but brugeois ? Où était le deuxième rideau après que Terho s’est planté face à Sardella ? “Une fois qu’on a encaissé, on a vu que la confiance n’est plus là”, disait-il dimanche. “On ne retrouve pas la même qualité qu’en phase classique. Les deux défaites n’ont pas constitué un boost.” Pourtant, elles auraient dû pousser les Unionistes à donner plus. “À nous de trouver notre propre boost en travaillant dur sur la pelouse.” À lui de planter les graines, cette semaine.
Ses choix : retrouver la patte de lapin
”Il faudra faire la bonne analyse dans les prochains jours. Ce ne sera pas une semaine agréable.” Le T1 parlait de façon globale, mais la remarque vaut pour ses choix. Soyons de bon compte : sa palette de remplaçants est moins large que celles de ses homologues brugeois ou anderlechtois. Mais la montée de Terho illustre le manque de réussite actuelle de son coaching en match : sur son premier ballon, le latéral droit, monté à gauche, s’est troué. Et Sardella a fait la différence, même si Amuzu aurait dû être mieux tenu.
Le choix de faire monter Lazare, qui est dans le creux depuis la CAN, plutôt que Rasmussen, a surpris. Comme celui de ne pas relancer Mac Allister ou celui de garder trois défenseurs centraux, une fois Anderlecht réduit à dix, plutôt que de chercher le surnombre sur les côtés. De son propre aveu, son équipe n’a pas compris que si Sykes était monté en pointe, il fallait jouer sur lui. Si Blessin a eu des choix gagnants en demi-finale de Coupe contre Bruges avec Machida à l’aller et Sykes au retour, il n’a réussi le même coup en championnat qu’à deux reprises en 2024… dont une pour du beurre (le but d’Eckert contre le Cercle). Ici aussi, il devra amener un plus à son équipe en cours de rencontre. Serait-ce l’heure de relancer certains ?