La chronique de Christophe Franken : le mercato du Standard sera encore plus délicat que l’été passé
Les Liégeois ont besoin de renforts partout mais le marché des joueurs gratuits est maigre et difficile.
- Publié le 08-04-2024 à 13h25
Fergal Harkin l’affirmait dans nos colonnes la semaine passée : “On n’est pas obligé de vendre puisqu’on peut aller chercher des joueurs gratuits.” Pour épaissir son discours, le directeur sportif du Standard donnait l’exemple d’O’Neill, arrivé en fin de contrat l’été passé. Neuvième joueur le plus utilisé de l’effectif cette saison avec des stats maigres (1 but, pas d’assist), l’Australien de 25 ans ne peut pas être considéré comme une immense réussite, même s’il n’a pas été aidé par un environnement compliqué pour sa première année en Belgique.
Le Standard l’a encore prouvé samedi soir contre Louvain dans un Sclessin vide : il a besoin de renforts partout pendant l’été. En tout cas s’il veut enfin être digne de son ambition de top-6 annoncée en début de saison. Même si Harkin cible surtout la défense et l’attaque, il serait inspiré en donnant plus de consistance à sa ligne médiane et en renforçant ses ailes. On peut même ajouter un gardien pour être prêt à suppléer le jeune Epolo si nécessaire, puisque le départ de Bodart est quasi acquis.
La question brûle les lèvres : y a-t-il assez de joueurs de qualité en fin de contrat sur le marché pour donner un nouveau souffle aux Liégeois ? On a jeté un œil et il y a effectivement beaucoup d’éléments dont le bail expire au 30 juin. Mais la liste devient bien plus courte quand on revient à la réalité financière compliquée du Standard. À moins que Mbappé, Rabiot et Jorginho soient tentés par un défi dingue en bord de Meuse.
Dur de séduire avec les soucis de paiement publics
La valeur marchande la plus élevée dans le noyau actuel (selon le site spécialisé Transfermarkt) est de 6 millions (Bodart et Vanheusden). Difficile d’imaginer que la direction rouche puisse recruter des garçons avec une valeur plus élevée sur le marché. Il ne faut pas oublier qu’un footballeur bien coté qui arrive en fin de contrat mise sur un gros contrat (et une grosse prime à la signature). Ce que le Standard aura du mal à promettre.
Il reste trois catégories : les joueurs âgés, ceux qui n’ont pas été prolongés par leur club et ceux qui ont choisi d’être libre mais dont la valeur est encore fort basse (très jeune ou issu d’un championnat secondaire). Il est possible d’y faire des trouvailles mais cela demande un gros travail de scouting. Jusqu’aux recherches sur l’état d’esprit et la force mentale du joueur. Car on tombe vite dans un piège.
La direction a-t-elle fait ce boulot en amont ? On l’espère pour le club. Les quelques footballeurs qui sortiront du lot en rentrant dans les critères fixés seront très peu nombreux. Et ils auront plusieurs possibilités, le Standard n’étant pas le seul club qui n’aura pas le luxe de dépenser. Vu les difficultés de paiement rendues publiques, il faudra présenter des arguments très solides pour séduire les quelques cibles. Malgré son optimisme affiché, Harkin est devant un mercato encore plus délicat que l’été dernier.