Ochoa, Agbo, Carcela... Des Rouches qui vont retrouver le sol espagnol: "Séville, l’ambiance la plus chaude de Liga"
Memo Ochoa va retrouver le sol espagnol qu’il a foulé durant deux saisons.
- Publié le 20-09-2018 à 06h53
- Mis à jour le 20-09-2018 à 14h41
Memo Ochoa va retrouver le sol espagnol qu’il a foulé durant deux saisons.
Avec 58 matches disputés en Espagne (sept de Coupe du Roi et 51 de Liga), Guillermo Ochoa est assurément le Standardman qui connaît le mieux le jeu à l’espagnole. Plus d’un an après l’avoir quitté, le Mexicain va donc retrouver le sol espagnol et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’en réjouit. "Séville, c’est toujours un superbe match à jouer", lance-t-il. "J’ai de beaux souvenirs de mes matches contre Séville et plus spécialement à Séville car, pour moi, avec le Bétis Séville, c’est le stade où règne l’ambiance la plus chaude de la Liga ."
Jeudi, et ce malgré la crise qui couve en Andalousie, le stade Ramón Sánchez Pizjuán risque d’afficher complet. "Ce sera plein, c’est certain", assure Guillermo Ochoa. "Mais il ne faudra pas avoir peur de jouer. Séville, ça joue avec beaucoup d’intensité. Il y a évidemment des joueurs très forts techniquement. De notre côté, il faudra être attentif et esssayer de concrétiser la moindre occasion qu’on se procurera."
Pour le portier des Rouches, le Standard doit croire en ses chances jeudi soir. "On doit ramener quelque chose. La pression ne sera pas sur nos épaules mais bien sur les leurs car ce sont eux les favoris. Nous, on a tout à gagner. Il faut croire en nous et rester positifs. Mais une chose est certaine, il faudra élever notre niveau et on verra de quoi on peut être capable en Europa League."
C’est à l’été 2014, fort d’une Coupe du Monde remarquable et remarquée avec le Mexique au Brésil que Memo Ochoa débarque, à 29 ans, en Liga. Le Mexicain s’engage pour trois saisons avec Malaga. Un rêve qui se réalise pour lui qui a toujours souhaité évoluer en Espagne. Mais le rêve tournera vite au cauchemar pour l’actuel portier du Standard. Barré par Carlos Kameni, Ochoa ne jouera pas une minute en Liga lors de sa première saison. Il devra se contenter de six matches de Coupe du Roi (six buts concédés et une élimination en quarts de finale).
Ochoa devra patienter jusqu’au 5 mars 2015 et cette blessure de Kameni au Deportivo La Corogne pour fêter ses premières minutes en championnat. Il terminera la saison en se mettant plusieurs fois en évidence (9 buts encaissés en 11 apparitions). Mais ce n’était pas suffisant aux yeux des dirigeants de Malaga qui décidaient de le prêter à Grenade (2016-2017). À Grenade, en compagnie d’Uche Agbo et Mehdi Carcela, Ochoa joue tous les matches mais il vit un véritable calvaire.
Opposé aux limites de son équipe, Ochoa prend casquette sur casquette comme ce 7-1 (Carrasco inscrira un triplé) à l’Atletico Madrid ou encore un 5-0 au Real (ce sera 0-4 au retour).
À Grenade, Ochoa signera deux records. Le premier, positif, sera celui du plus grand nombre d’arrêts effectués : 163. Aucun autre gardien des cinq plus grands championnats européens n’avait fait mieux. L’autre, beaucoup plus négatif, faisait état du plus grand nombre de buts concédés par un gardien sur une saison: 82. Cette année-là, le Mexicain s’est retourné en moyenne deux fois par match. Gageons pour les Rouches qu’il n’en soit pas de même ce jeudi soir à Séville.
"En Espagne, on n’est pas habitué au jeu physique"
C’est en Liga, à Grenade, que Uche Agbo a effectué ses premiers pas en Europe.
Tout comme Guillermo Ochoa, Uche Agbo connaît bien l’Espagne pour y avoir passé trois saisons sous le maillot de Grenade. Recruté par Udinese en 2014, il a été immédiatement prêté au club espagnol pour sa première expérience en Europe.
"Cela s’est bien passé car j’ai rencontré d’autres Africains mais la barrière de la langue m’a posé beaucoup de problèmes. Je n’arrivais pas à demander mon chemin ou à commander à manger au restaurant. Je jouais avec les jeunes car on m’avait dit que je devais adapter mon jeu à celui pratiqué en Europe. Ce fut difficile à accepter mais, rapidement, j’ai pu évoluer avec la réserve. Pendant l’été, tout le monde est rentré dans sa famille mais moi, j’ai travaillé."
C’est en février 2015 qu’Agbo fait ses premiers pas en Liga en montant au jeu, six minutes, à Levante. Par la suite, le médian défensif passera du noyau pro à celui de l’équipe B à de maintes reprises.
Lors de la saison 2015-2016, Agbo prend part à six rencontres. Pour sa deuxième titularisation (la première, c’était à Malaga, 2-2), le Nigérian découvrira le Nou Camp avec une cuisante défaite à la clé, 4-0. En seulement 255 minutes de présence sur les terrains de Liga, Uche Agbo prendra trois cartons jaunes. Sa réputation de joueur rugueux était née.
"En Espagne, on n’est pas habitué au jeu physique. C’était ma première expérience en Europe et j’ai joué mon jeu. C’est pour cela que j’ai pris des cartes", précisera le Nigérian à son arrivée au Standard.
C’est au cours de la saison 2016-2017 que Uche Agbo va se révéler en Liga. Une saison qui ne sera pas simple pour le joueur nigérian qui connaîtra pas moins de… trois coaches. Celui qui lui a le plus fait confiance était assurément Lucas Alcaraz (d’octobre à avril). "Sous mes ordres, sa présence sur le terrain ne souffrait d’aucune contestation. Les résultats de l’équipe n’ont pas été bons, c’est le moins que l’on puisse dire, mais cela ne l’a pas empêché de tirer son épingle du jeu. Il a aligné les bonnes prestations et faisait partie des meilleurs joueurs de notre équipe", précisera-t-il.
Cette saison-là, Uche Agbo imposera son style, toujours aussi rugueux, et prendra la bagatelle de 16 cartons dont deux rouges ! Il sera notamment exclu face à Barcelone suite à deux fautes commises sur Neymar.
"C’était plutôt une faute car la première, ce n’était pas moi qui l’avais commise, rigolait-il la saison dernière. En Espagne, les stars sont protégées. Si tu les touches, tu prends un carton, direct."
Agbo disputera 32 matches dont un de Coupe du Roi.
"C’est le foot que j’aime"
Le jeu au sol et les combinaisons convenaient parfaitement à Mehdi Carcela.
Un an après avoir quitté le Standard pour Benfica, Mehdi Carcela réalise l’un de ses rêves : signer en Liga. Il s’engage à l’été 2016 pour quatre ans en faveur de Grenade (4 M €). Malgré un intérêt marqué de Michel Preud’homme, à l’époque à Bruges, le Marocain opte pour le championnat espagnol.
"C’était, à mes yeux, la meilleure solution pour montrer mes qualités au public espagnol et les dirigeants semblaient vraiment compter sur moi pour décrocher leur maintien", nous précisait-il en décembre 2016.
Mehdi Carcela ne manquera pas de briller en Liga où il sera, en décembre, le troisième meilleur dribbleur de la compétition. Le médian offensif se sentait comme un poisson dans l’eau en Espagne. "Chaque rencontre ressemble à un attaque-défense, ça n’arrête pas une seule seconde. C’est tout ce qui me plaît d’autant que toutes les équipes, des plus grandes aux plus petites, cherchent à développer du football au sol et combiner."
Mais malgré 22 matches joués, cinq buts marqués et un assist, Mehdi Carcela ne pouvait éviter la relégation.
N’ayant aucune envie de jouer en deuxième division, Carcela quittera Grenade un an après l’avoir rejoint, pour l’Olympiakos avant de revenir, avec les difficultés que l’on connaît puisque Grenade entendait bien le récupérer pour remonter au plus vite en Liga, en janvier dernier au Standard.