Gabrielle, la compagne de Renaud Emond, se confie: "Renaud n’a jamais perdu sa motivation"
Gabrielle, sa compagne depuis huit ans, nous fait découvrir la face cachée de l’attaquant en forme du Standard.
- Publié le 17-02-2018 à 10h31
Gabrielle, sa compagne depuis huit ans, nous fait découvrir la face cachée de l’attaquant en forme du Standard. Le rendez-vous est fixé jeudi, en milieu d’après-midi. Renaud Emond vient juste de boucler l’entraînement matinal et reprend des forces. Chez lui, entre Liège et Huy, la quiétude invite au repos, que même les travaux menés dans la rue juste à côté ne peuvent perturber.
"On préfère vivre un peu en retrait du centre-ville. Quand on veut y aller, il n’y a que vingt minutes de voiture, donc ce n’est pas la mort", explique Gabrielle, la compagne de l’attaquant.
Dans le salon, la télévision à écran large diffuse un nouveau numéro de l’émission Touche pas à mon poste, mais le son est à peine audible, car il ne faut pas perturber le petit Ruben, tranquillement couché dans son landau.
"Nous avons de la chance, il est très calme. Il ne se réveille qu’une fois par nuit, et c’est moi qui m’en occupe pour permettre à Renaud de se reposer. Au début, nous avions même convenu que j’irais dormir dans une autre pièce si le petit était trop agité durant la nuit."
La venue au monde de ce petit bout, au début du mois de janvier, a changé le quotidien du couple. Tous les regards sont braqués sur lui et les sollicitations de la famille sont encore plus nombreuses. "Tout le monde veut le voir", sourit Gabrielle.
Pourtant, Renaud a failli rater une naissance qui coïncidait avec le départ pour le stage hivernal.
"Nous étions stressés car on ne voulait pas qu’il manque ce moment. Mais, heureusement, le staff lui a donné un jour ou deux supplémentaires pour rester à mes côtés. Moi, j’étais bien entourée par nos deux mamans mais lui a rapidement rejoint ses équipiers en Espagne. Je me sentais mal pour lui car il loupait les premiers jours de Ruben, même s’il le voyait au moins trois fois par jour via FaceTime (NdlR : application de visioconférence)", explique-t-elle. "Au départ, Ruben devait être… une petite fille. C’est ce que le médecin nous avait annoncé après une échographie avant de revenir sur son avis un mois plus tard. On avait même déjà trouvé un prénom pour la petite fille. Renaud était content d’avoir une fille, mais quand on lui a annoncé que c’était finalement un garçon, il était très content…"
Ruben n’a pas encore de ballon dans les pieds. Mais cela ne saurait tarder… "Nos deux familles adorent le football. On va bientôt lui acheter l’équipement du Standard car il sera baigné dans cet univers. J’ai assisté à tous les matches lors de ma grossesse et il n’a pas raté une rencontre depuis sa naissance. C’est un vrai supporter !"
Dans la cuisine, Renaud Emond s’occupe de son fils, qui commence à trouver le temps long dans son landau. Au fil des semaines, Ruben est devenu un porte-bonheur pour son père, qui enchaîne les buts à une allure assez impressionnante. "C’est vrai que tout le monde nous dit que depuis cette naissance, Renaud est en grande forme. Plus tard, on pourra lui dire qu’il a bien aidé son papa mais, à mon avis, c’est juste une heureuse coïncidence. Maintenant, Renaud peut enchaîner les matches, c’est tout."
Lorsqu’elle raconte la réussite de son compagnon, Gabrielle ne peut s’empêcher de sourire. Bien consciente qu’il a traversé des moments difficiles.
"Renaud a toujours eu besoin d’une année pour se faire une place, que ce soit à Virton ou à Waasland-Beveren. Mais ici, c’était le summum. Je voyais qu’il n’était pas bien… et je n’allais donc pas bien également. Ce n’était pas évident à gérer. C’était frustrant, j’avais le sentiment de ne pas pouvoir faire grand-chose, si ce n’est l’encourager. Je ne pouvais pas vraiment lui donner de conseil car il faisait déjà le maximum", dit-elle. "Son retour, c’est uniquement grâce à lui et à son travail. Il bosse comme un fou depuis des années et il n’a jamais, je dis bien jamais, perdu sa motivation. Il était peut-être un petit peu moins souriant mais il ne baissait pas les bras."
Quand elle doit évoquer les qualités de celui qui partage sa vie, Gabrielle ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de louer son labeur.
"Quand on me demande de le décrire, je dis immédiatement que c’est quelqu’un de courageux, de persévérant. Il est dans la vie comme dans son métier. À l’Académie, il prolonge tout le temps ses séances et ici, il bossait encore jusqu’à 16 h ou 17 h. Il était déjà comme ça à Virton et cela lui a parfois joué des tours car il en faisait trop. Je n’essaye même plus de le calmer car je sais que c’est inutile. Il en ressent naturellement le besoin", décrit-elle, par contre plus embêtée lorsqu’elle doit évoquer un défaut sous le regard amusé de l’attaquant. "On me dit parfois qu’il est trop gentil mais, selon moi, ce n’est pas un défaut. Renaud a souvent tendance à accumuler en lui tout ce qui se passe et quand il explose, il n’explose pas tout le temps au bon moment ou sur les bonnes personnes. Mais je ne dirais pas qu’il a un mauvais caractère, juste un gros caractère. À ce niveau-là, il m’impressionne car il n’a pas connu que des moments faciles, déjà à Virton lorsqu’il était le fils du président, mais il parvient à encaisser les commentaires sans trop sourciller. Lui est calme, moi je suis plus nerveuse et je ne sais pas si j’aurais réagi de la même manière."
Calme et nerveux : voilà qui décrit l’heure passée en compagnie du petit Ruben Emond, pas encore habitué aux séances photos. Comme quoi, les chiens ne font pas des chats.
"Les fans l’encourageaient même à la maternité"
Depuis son arrivée au Standard, Renaud Emond peut compter sur un gros soutien populaire.
En deux ans et demi, le temps de jeu de Renaud Emond n’a jamais trouvé de régularité. Par contre, sa popularité est tout le temps restée constante. Rarement un joueur aussi peu présent sur le terrain n’avait autant fait l’unanimité dans les tribunes.
"C’est clair que c’est flagrant, on s’en rend bien compte", confirme Gabrielle. "Je pense que cela s’explique par sa personnalité. Les supporters ont bien compris que c’était un bosseur qui n’a jamais baissé les bras et qui a été très courageux ces derniers mois. Il a aussi le fameux esprit Standard. C’est vraiment un pur Wallon, d’ailleurs les gens l’appellent le ‘Liégeois’ alors que c’est un vrai Gaumais. Mais il est assimilé aujourd’hui, je pense."
Sur les réseaux sociaux, certains supporters se sont même excusés de critiques qu’ils avaient formulés par le passé. Preuve qu’il est difficile d’avoir la dent dure contre l’attaquant. "Ce rapport m’étonne vraiment mais je comprends les fans car Renaud est quelqu’un de fondamentalement gentil. Même en ville, les gens sont gentils mais ça ne date pas de maintenant", dit-elle. "Depuis le mois dernier, cela a encore pris une autre ampleur. Nous sommes allés au restaurant pour la Saint-Valentin et les fans venaient à notre table pour le féliciter."
En janvier dernier, il a même croisé la route de supporters à l’hôpital, alors qu’il attendait l’arrivée du petit Ruben.
"Ils venaient lui dire de tenir le coup car à cette époque-là, il ne jouait pas encore beaucoup. Moi, j’étais juste à côté avec ma perfusion, mais personne ne me voyait", rigole-t-elle.
"Renaud m’a un peu plus draguée"
Gabrielle et Renaud forment un couple stable depuis de très, très longues années.
Gabrielle a rencontré Renaud Emond avant le début de sa carrière. Bien avant, même. "Cela fait huit ans que nous sommes ensemble mais nous nous connaissons depuis que j’ai 6 ans. Ma mère connaît toute la famille du côté de son papa, tandis que sa tante et sa grand-mère ont bossé avec mes parents. Nos deux pères ont joué au foot ensemble, raconte-t-elle. Nous nous sommes retrouvés plus tard car nos pères étaient dans le comité du club de Virton. Nous nous sommes un petit peu plus côtoyés et Renaud m’a un petit peu plus draguée (elle sourit) ."
Depuis, le couple ne s’est jamais quitté. "Pour moi, c’était important de le connaître avant sa célébrité. C’est un gage de stabilité et cela prouve aussi que je l’aime pour ce qu’il est, pas pour de mauvaises raisons. Je ne me présente jamais comme la femme de Renaud Emond. Je viens de finir mes études de kiné et quand je le pourrai, je commencerai à travailler, même si, pour le moment, je suis contente de pouvoir rester près de Ruben."
Dans la famille de Gabrielle, le transfert de l’attaquant au Standard a été vécu comme un grand moment.
"C’est le club n°1 chez nous et j’allais même de temps en temps à Sclessin quand j’étais plus petite. Nous étions contents et fiers de le voir rejoindre ce club. C’était comme un rêve pour nous, avoue-t-elle. Vous saviez que mon père avait aussi joué au Standard ? Il évoluait dans le petit club de Halanzy, en Gaume, lorsqu’il a été acheté à 16 ou 17 ans pour évoluer avec les Espoirs. Si mes souvenirs sont bons, c’est à l’époque où Michel Renquin évoluait avec l’équipe première. Mais il est revenu à Virton, avec qui il a joué en troisième division."