Standard: cinq objectifs pour relever la tête
Grâce à un programme plus abordable, le Standard va entamer deux semaines capitales pour la suite de sa campagne. Pour espérer faire bonne figure, il va devoir corriger cinq fautes trop souvent relevées depuis le début de la saison.
- Publié le 13-10-2017 à 11h02
- Mis à jour le 13-10-2017 à 11h07
Grâce à un programme plus abordable, le Standard va entamer deux semaines capitales pour la suite de sa campagne. Pour espérer faire bonne figure, il va devoir corriger cinq fautes trop souvent relevées depuis le début de la saison. 1. Profiter du calendrier
Les 9 sur 9 ne sont pas fréquents au Standard. Il y eut celui de José Jeunechamps pour les derniers matches des playoffs 2. La saison passée, toujours, il y eut aussi celui d’Aleksandar Jankovic lors de ses trois premiers matches. Yannick Ferrera n’a jamais réussi à enchaîner trois succès en championnat. Slavo Muslin et José Riga non plus. C’est dire si la mission de Ricardo Sa Pinto, pratiquement dans l’obligation de réussir un 12 sur 12 s’il veut sauver sa peau, s’annonce compliquée. Le calendrier favorable (Courtrai, Mouscron, Antwerp, Waasland-Beveren) doit lui permettre de remplir cet objectif.
Le dernier à avoir réussi une telle performance, c’est Ivan Vukomanovic, il y a trois ans presque jour pour jour, lors de la saison 2014-2015. "Je suis vraiment très surpris de voir que je suis le dernier à avoir gagné quatre fois de suite en championnat. Quand j’ai repris l’équipe après le départ de Guy Luzon, ma mission était claire : prendre des points le plus rapidement possible, peu importe la manière. C’est important de savoir gagner, même quand la situation est difficile. Et cela nécessite d’être efficace : quand tu manques de confiance, c’est important de concrétiser les occasions que tu as. Or, c’est justement le problème du Standard."
Pour Ivan Vukomanovic, le Standard doit faire le gros dos à tous les échelons pour sortir de la spirale négative dans laquelle il est empêtré. "La direction doit laisser plus de liberté et plus de temps aux entraîneurs. Chaque entraîneur essaie quelque chose, mais quand il fait à sa manière, on le coupe. Et on en revient toujours à la même chose : le manque de stabilité. C’est dommage car le potentiel est là, au Standard. J’espère que le déclic va se produire car ce club et ses supporters le méritent."
2. Ouvrir le score
"On en a vraiment besoin." Cette confession est celle de Sébastien Pocognoli. Le gaucher fait allusion aux débuts de matches du Standard, le seul endroit où le club a gagné en stabilité depuis le début de la campagne. Lors des neuf premières journées de compétition, le club liégeois n’est jamais parvenu à ouvrir le score ! Une donnée importante pour les Rouches qui, en manque cruel de résultats favorables, doivent faire face à une pression encore plus importante. "Marquer ce premier but nous permettrait d’être un petit peu plus tranquilles et donc d’évoluer dans de meilleures circonstances", confirme le capitaine.
La source de ce problème est bien difficile à trouver. Parfois, on peut évoquer un manque de concentration, comme ce fut le cas contre Lokeren ou à Eupen, par exemple. D’autres fois, les Liégeois entament très bien le match mais semblent déjà à la recherche de leur second souffle au bout du premier quart d’heure, ce qui laisse beaucoup plus d’espaces à l’adversaire. C’est ce qui s’était notamment passé contre Genk.
Depuis l’instauration des playoffs, jamais le Standard n’avait été autant mené au score. Ce fut le cas à cinq reprises lors de la saison 2012-2013, ce qui n’avait pas empêché le club de finir à la quatrième place et de décrocher un ticket européen.
3. Etre efficace
Ricardo Sa Pinto se réfugie souvent derrière le problème de l’efficacité pour justifier les mauvais résultats, comme si le Standard se créait dix opportunités par rencontre. Si tel était le cas, les soucis ne seraient pas aussi importants qu’il n’y paraît. Les chiffres sont là : les Liégeois n’ont marqué que six petits buts en neuf sorties officielles. Une petite catastrophe car lors des huit dernières campagnes, ils avaient, au moins, trouvé l’ouverture à dix reprises (2015-2016) et en avaient planté jusqu’à 23 (2013-2014). Les joueurs ont été maladroits à la conclusion (Edmilson à Saint-Trond et Paul-José Mpoku à Eupen) et Orlando Sa n’avait pas encore retrouvé son meilleur niveau avant sa carte rouge au Stayen. Mais le technicien portugais doit trouver la bonne tactique pour permettre à ses joueurs d’arriver plus frais en zone de conclusion. Il exige un pressing constant et son bloc collectif évolue très bas, ce qui contraint les ailiers et attaquants à fournir énormément d’efforts avant de se retrouver dans le grand rectangle adverse. Dans ces conditions, il est beaucoup plus compliqué de garder une certaine lucidité au moment du dernier geste.
4. Trouver une équipe
Contrairement à ses prédécesseurs, Ricardo Sa Pinto a, au moins, le mérite d’avoir aligné, à plusieurs reprises, le même onze de base. Pour autant, le technicien portugais ne laisse pas encore l’impression d’avoir trouvé le bon équilibre dans son équipe. Le poste d’arrière droit fait débat avec un Collins Fai pas au mieux de sa forme et un Réginal Goreux relégué en tribune. Un cran plus haut, Dieumerci Ndongala enchaîne les rencontres sans convaincre, comme s’il n’était pas encore totalement remis de sa pubalgie. Dans les prochaines semaines, il va également devoir trouver une formule pour relancer Orlando Sa car le Portugais ne se contentera pas longtemps du banc des réservistes. Ricardo Sa Pinto a déjà prouvé ne pas avoir peur de prendre des décisions, comme pourront le confirmer Ishak Belfodil et Alexander Scholz. Il doit poursuivre sur cette voie et ne pas hésiter à laisser des grands noms sur le côté, quitte à donner une chance à des éléments moins expérimentés (c’est-à-dire les jeunes de l’Académie) ou en moindre forme physique (Luis Pedro Cavanda). En se sentant menacés, les titulaires retrouveront peut-être subitement leur meilleur niveau…
5. Trouver le calme
Les supporters râlent, les joueurs ne donnent plus d’interview en semaine et l’entraîneur pousse quelques coups de gueule : les différents comportements observés lors des dernières semaines laissent penser que le Standard est entré dans une nouvelle crise sportive. Planté à la douzième place du classement général, le club aurait bien du mal à prétendre le contraire car la moisson de points (la deuxième plus faible depuis l’instauration des playoffs) est vraiment très pauvre.
Le Standard a, au plus vite, besoin de retrouver le calme et cela passera invariablement par quelques victoires pour se repositionner en vue d’une qualification pour les prochains playoffs. Le calendrier, plus léger, permet un tel espoir. C’est d’autant plus important que les joueurs souffrent de cette situation, comme en attestent leurs prestations à domicile, toujours compliquées par un accueil pas toujours très chaleureux…