Jonathan Viera, ce flop du Standard titulaire avec l’Espagne
Guy Luzon et Ivan Vukomanovic expliquent pourquoi l’international espagnol n’a pas réussi en Belgique.
- Publié le 11-10-2017 à 12h00
- Mis à jour le 11-10-2017 à 12h01
Guy Luzon et Ivan Vukomanovic expliquent pourquoi l’international espagnol n’a pas réussi en Belgique. Certains supporters du Standard ont tiré une drôle de tête, lundi soir, en découvrant le onze de base de l’Espagne contre Israël. Le n°10 (!) de la Roja n’était autre que Jonathan Viera, passé chez les Rouches la première moitié de la saison 2014-2015. S’il n’est resté que six mois, c’est parce qu’il n’a pas réussi à s’imposer dans l’équipe de Guy Luzon, reprise en octobre par Ivan Vukomanovic. La question que beaucoup se posent aujourd’hui : comment peut-on passer en trois ans de flop au Standard à titulaire en équipe nationale espagnole ? Éléments d’explication avec les deux ex-coaches du Standard.
"Deux footballs différents"
Guy Luzon: "Pour moi, c’est très clair. Le football espagnol et le football belge ne sont pas comparables. Tu peux réussir en Liga, cela ne te garantit pas de réussir en J upiler Pro League. En Belgique, le foot est plus physique, agressif alors qu’en Espagne, c’est la technique à l’état pur. Viera était très technique mais n’était pas spécialement rapide et n’était pas puissant. Il a aussi eu des difficultés à s’adapter. Mais je lui ai donné du temps de jeu lors de mes dernières semaines à la tête de l’équipe. Après, il est parti et il a très bien maximisé son potentiel. J’ai regardé le match Israël-Espagne et j’ai été très surpris en le voyant dans le onze de l’Espagne. Même si c’était plus un match amical pour eux, c’est une grosse performance. Il a fait un bon match. Si on m’avait dit cela il y a trois ans, je ne l’aurais jamais cru. Mais en foot, tout peut arriver. Félicitations à lui !"
"Il était déjà parti"
Ivan Vukomanovic: "Viera ne pouvait pas s’exprimer au mieux dans le 4-4-2 à plat de Guy Luzon. Il était venu avec Vinicius pour remplacer le duo Ezekiel-Batshuayi, mais on s’est vite rendu compte que ce n’était pas le même profil. Viera n’était pas un attaquant qui file en profondeur, c’était un n°8 ou un n°10 qui donnait les ballons aux attaquants. Il convenait davantage dans un 4-3-3, dans une équipe qui maîtrise la possession, qui domine. Ce n’était pas le style du Standard à l’époque. Quand j’ai repris l’équipe, il était blessé. À son retour, je lui ai dit que je voulais le titulariser mais il m’a dit qu’il s’était déjà mis d’accord avec la direction pour partir en janvier et qu’il ne voulait pas prendre de risques. C’est un regret pour moi car, à l’entraînement, il était clairement dans le Top 5 des meilleurs joueurs. Mais il n’était pas heureux à Liège et il voulait retourner chez lui à Las Palmas. Là, dans un contexte favorable, le déclic s’est opéré, il a pu laisser éclater son potentiel. Je ne suis pas surpris par son parcours car on voyait à l’entraînement que c’était un joueur exceptionnel : il voyait des solutions que personne ne voyait et donnait un ballon parfait en une touche…"