Fans des Blauw en Zwart: "La mentalité de guerrier nous attire"
Ce dimanche, la Wallonia Bruges Army, seul club de supporters wallon de Bruges, sera bien représentée à Bruxelles.
- Publié le 20-03-2016 à 10h01
- Mis à jour le 20-03-2016 à 10h04
Ce dimanche, la Wallonia Bruges Army , seul club de supporters wallon de Bruges, sera bien représentée à Bruxelles.
Si au Standard, 30 % des abonnés sont néerlandophones (la plupart provient du Limbourg), à Bruges, on n’est pas encore dans ces proportions pour ce qui est des supporters wallons du Club.
Néanmoins, depuis 2009, la Wallonia Bruges Army , seul club officiel wallon, porte haut et fort les couleurs Blauw en Zwart . "Le club a été créé en juillet 2009 par des supporters wallons qui étaient affiliés au club de Diegem. La WBA est née et s’est implantée à Diegem notamment sous la houlette de Laurent Zaldua qui en a longtemps été le président" , précise Cyril Noel, actuel président du club.
Cette saison, la WBA a pris un petit coup de jeune . "On a rajeuni les cadres et redynamisé le club qui perdait, d’année en année, énormément de membres. J’en suis devenu le président et la moyenne d’âge est de 26-27 ans" , poursuit Cyril.
Sans ce lifting, la Wallonia Bruges Army ne serait sans doute plus d’actualité. "Il y a deux ans, il a même été question d’arrêter. Il était grand temps de faire quelque chose. Cette saison, nous sommes passés de 75 à 220 membres. C’est une réussite. Nous avons repris les déplacements en car notamment à Manchester United en début de saison."
Aujourd’hui, le club de supporters s’est installé à Jambes. "C’est Armand Ancion, ancien arbitre, qui a accepté d’accueillir notre club dans sa taverne, la taverne 500 à Jambes. Nous avons l’autorisation d’y suspendre nos drapeaux."
Les 220 membres proviennent, pour la plupart, du Hainaut et de Namur. "Mais nous avons aussi des Liégeois" , précise Cyril. "Une bonne vingtaine notamment à Huy. Il n’y a donc pas que le Standard qui fait recette !"
Toutes les deux semaines, ce beau monde se retrouve au local pour partir en direction du Jan Breydel Stadion. "On en a souvent pour deux bonnes heures et demie mais on aime ça."
Et Cyril Noel d’expliquer pourquoi 220 Wallons se sont amourachés du Club Bruges : "Tout simplement parce qu’on se reconnaît dans la mentalité de guerrier des joueurs, cette mentalité flandrienne. Chaque époque a eu son joueur phare comme Lambert, Ceulemans ou, pour mon époque, Borkelmans et Van der Heyden. De plus, l’ambiance à l’anglaise qui règne au stade de Bruges est unique en Belgique."
Vu les forces en présence, Cyril Noel se veut confiant pour dimanche. "On est meilleur qu’eux dans toutes les lignes. Mais avec le Standard, on ne sait jamais. Ils sont capables du pire comme du meilleur. J’aimerais un 5-0 mais je vais dire une courte victoire 2-1."
Ce dimanche, la Wallonia Bruges Army sera fièrement représentée au stade Roi Baudouin. "On sera une cinquantaine. Quant aux autres, ils assisteront au match sur grand écran depuis notre local où nous espérons nous retrouver tous après le match pour fêter la victoire."
"Pour un match à 20h, on quitte le local à 16h"
Seul club de supporters rouches en Flandre occidentale, les Euro-Reds West-Vlaanderen se rendent à Sclessin toutes les deux semaines
Vingt-deux kilomètres. Voici ce qui sépare le local du club de supporters rouches des Euro-Reds West-Vlaanderen du Jan Breydel Stadion de Bruges.
Pourtant, les 100 membres du seul club officiel de supporters du Standard basé en Flandre occidentale parcourent toutes les deux semaines 420 kilomètres aller-retour pour rallier Sclessin. "On fait plus de kilomètres car nous allons chercher des membres à Courtrai" , lance le président, Patrick Roelens. "Pour un match programmé à 20 heures à Sclessin, nous quittons notre local de Torhout aux alentours de 16 heures !"
Depuis la création du club, les membres n’ont manqué qu’un match. "Car le bus est tombé en panne à Louvain. Nous avions regardé le match dans un café. Le patron avait sans doute fait le chiffre d’affaires de l’année !"
À 1,7 km du local des Euro-Reds , on retrouve celui des Blauw-Zwart Vrienden Torhout . C’est pourquoi, au café Heidelberg, les fans rouches la jouent profil bas. "Par respect, nous ne voulons provoquer personne. Tout juste y a-t-il un drapeau du Standard dans la cour de notre local mais il n’y a rien sur la devanture."
Pourquoi alors parcourir plus de 420 kilomètres pour supporter le Standard ? "Nous sommes fans de la furia rouche qui règne à Sclessin. Quand le Standard gagne, tout le monde fait la fête. Les Liégeois ont leur club dans le sang, littéralement. Le Standard est une passion dévorante qui leur prend énormément de temps mais aussi d’argent. C’est cette atmosphère qui nous plaît."
"Liégeois mais fan des Blauw en Zwart"
À Liège aussi, le Club Bruges compte des adeptes. C’est notamment le cas en région hutoise. Thomas Delhalle, joueur à Amay (P1 Liégeoise), est un inconditionnel du Club. "Cela remonte à mes 9 ans lorsque j’ai reçu ma première vareuse" , précise-t-il. "À l’époque, j’ai opté pour le Club Bruges un peu par esprit de contradiction car tout le monde supportait Anderlecht ou le Standard. De plus, ma couleur préférée était le bleu."
Dans son club d’Amay, Thomas fait un peu office d’exception. "Il y a pas mal de Rouches et de Mauves . Ils se chambrent souvent mais moi, je reste à l’écart (rires) . Je prouve que l’on peut être Liégeois et fan des Blauw en Zwart ."
Avec son club, Thomas Delhalle a déjà eu l’opportunité de se mesurer au Standard. "On a joué deux fois contre les Rouches en préparation. C’était très sympa. Pour affronter Bruges, il faudrait qu’on aille loin en Coupe."
La Coupe justement, il espère qu’elle sera brugeoise ce dimanche. "Je ne sais pas comment le Standard réagira après Malines mais je pense que nous partons avec une longueur d’avance."