Comment la condition physique des Zèbres constitue le facteur X pour le maintien : “C’est l’aspect le plus compliqué de mon challenge”
Pour faire appliquer ses principes, Rik De Mil doit améliorer la condition physique de son groupe dans un laps de temps réduit.
- Publié le 10-04-2024 à 13h16
C’est un poncif vieux comme le foot. À chaque changement d’entraîneur, le nouveau coach reproche à son prédécesseur la condition physique du groupe dont il vient d’hériter. Rik De Mil l’a fait de manière plus subtile sans s’en prendre directement à Felice Mazzù. “Physiquement, on a encore du travail mais c’est normal car l’effectif a joué plus bas sur le terrain toute la saison. Les joueurs évoluaient en transitions donc cela coûtait moins d’énergie.”
Le jeu de De Mil basé sur du rythme et un pressing haut en perte de balle implique un sacré changement à ce stade de la saison alors qu’il ne reste que cinq rencontres. Peut-on vraiment transformer l’endurance d’un noyau à la mi-avril ? “C’est compliqué d’y arriver avant des échéances aussi importantes, prévient Mario Innaurato. Ça peut même être néfaste. Il ne faut pas trop bouleverser les charges de travail car ça peut être dangereux de vouloir bouger les choses trop rapidement.”
Ça peut être dangereux de vouloir bouger les choses trop rapidement.
L’ancien préparateur physique des Diables rouges du temps de Marc Wilmots l’a appris à ses dépens lorsqu’il exerçait à l’AC Milan en 2017. “Quand Vincenzo Montella a été limogé, je suis resté en place après la nomination de Gennaro Gattuso. Ses principes de jeu se trouvaient à l’opposé de ceux de Montella. On a beaucoup travaillé lors de ses premières semaines. C’était des séances beaucoup plus agressives et intenses et au début, les résultats ont été catastrophiques. Après coup, Gennaro m’a confié qu’il avait fait une erreur et qu’il n’aurait pas dû pousser autant.”
Le discours du coach italien lors de sa venue en Lombardie rappelle les propos de De Mil avant et après la rencontre face aux Bruxellois. “Maintenant, dans chaque entraînement, je veux de l’intensité. Ça demande beaucoup d’énergie mais on joue comme on s’entraîne.”
Sur le terrain, les différences se sont vues avant que la fatigue ne gagne les Zèbres. “On a pu voir que cette équipe possédait cet état d’esprit pour presser plus haut même si ce n’était pas toujours top, poursuit De Mil. En deuxième mi-temps, on a reculé davantage et le RWDM a joué entre nos lignes qui se sont espacées. Bien sûr que je ne veux pas voir ça mais je ne peux pas demander en 12 jours que tout soit parfait sur le plan physique pour ce que je veux mettre en place.”
Je ne peux pas demander en 12 jours que tout soit parfait.
Car c’est bien là où se situe le principal souci. Du temps, De Mil n’en a pas. “C’est l’aspect le plus compliqué de mon challenge. Quand j’ai signé à Westerlo, j’ai rencontré le même problème au niveau de la condition physique mais j’avais plus de temps à ma disposition. Ici, on doit hiérarchiser nos priorités.”
Les siennes ont été placées sur des entraînements plus intenses sans qu’ils ne soient plus longs que sous Felice Mazzù. Il ressort que les joueurs sortent plus émoussés des séances. “De Mil est quelqu’un de compétent. Il a un avantage, c’est que le staff et le préparateur physique n’ont pas changé. Ils vont pouvoir le guider”, plaide Innaurato.
En ce sens, le travail de James Dickinson sera primordial. Celui qui a pris la succession de Frédéric Renotte depuis la trêve hivernale a déjà été confronté à un premier grand défi depuis janvier. Réduire le nombre impressionnant de problèmes musculaires qui ont trouvé leur source dans la préparation estivale et la gestion du staff médical des blessés qui ont bien souvent repris trop tôt.
Pour ces cinq derniers matchs de la saison, Dickinson devra trouver le bon équilibre entre les désidératas de l’ancien T1 du Club Bruges et le seuil de résistance des corps hennuyers. Pour ne pas tuer des éléments qui jouent leur survie parmi l’élite.