On décrypte la première de Rik De Mil entre changement de système, Ilaimaharitra sacrifié et du pressing : “A domicile, ce sont 2 points de perdus”
Pour sa première, Rik De Mil a modifié pas mal de choses mais ça n’a pas été suffisant pour venir à bout du RWDM. La pression sur Charleroi s’intensifie.
- Publié le 07-04-2024 à 21h00
Au Pays Noir, sans l’affirmer de manière ostentatoire car on ne peut montrer une once d’arrogance après une telle saison, tout le monde s’extasiait de débuter les playdowns à domicile face au RWDM. Sauf que depuis la parution du calendrier le 18 mars, un monde a changé. Les Bruxellois ne sont plus des passoires comme du temps d’Irlès. Et pour la première de Rik De Mil, Charleroi n’est pas parvenu à s’imposer face à la lanterne rouge.
”Lorsque tu es footballeur pro, c’est clair que ce sont deux points de perdus car tu dois gagner à domicile, reconnaît De Mil. Mais heureusement, nous n’avons pas perdu car là, ça aurait été dur mentalement.” Tout le peuple carolo peut remercier Hervé Koffi d’avoir stoppé le penalty de Biron provoqué naïvement par Heymans peu avant l’heure de jeu.
Un premier réel tournant dans ces Relegations playoffs. Les prémices de cette mini-compétition de la peur symbolisait les débuts de De Mil après le licenciement de Felice Mazzù. Et sur le terrain, beaucoup de choses ont évolué. On aurait presque envie d’écrire qu’elles sont prometteuses si le Sporting bénéficiait d’un temps qu’il n’a justement pas devant lui.
Un changement de système convaincant
Avec curiosité, on s’est demandé ce que nous réserverait la patte De Mil. “12 heures de travail par jour, de la rigueur et une volonté absolue de réussir son pari”, confiait Pierre-Yves Hendrickx, le directeur général. Comme on s’y attendait, les premières décisions de l’ancien coach de Westerlo ont tranché avec celles de son prédécesseur.
Que ce soit au Club Bruges ou en Campine, le technicien a toujours procédé avec une ligne arrière à 4 têtes dans un 4-2-3-1. Et son baptême au Mambourg n’a pas constitué une exception. “On a gardé le zéro avec 4 défenseurs. Nous avons été plus stables. Certes, on a concédé un penalty mais c’était durant une transition offensive de l’adversaire”, débriefe le T1 des Zèbres.
Une phase qui l’a fortement agacé car “à la causerie, j’avais insisté sur la qualité du RWDM sur les contres en avertissant bien les joueurs qu’il ne fallait pas faire de tacles dans nos 16 mètres.” Ce fut raté quand Heymans, déjà en difficultés offensives, s’est pris pour un défenseur. Sans conséquence grâce à un Koffi des grands soirs.
Le bus a trouvé son terminus
Avec ce schéma tactique, fini la défense à 3 chère à Mazzù. Dans les intentions, De Mil souhaite que son effectif aille vers l’avant et cela s’est senti surtout durant la première demi-heure. “Quand tu regardes les équipes que j’ai entraînées, elles ont toujours pressé haut afin que l’on se crée des occasions et que l’on marque.”
Avec la prise de pouvoir du natif d’Eeklo, le bus a trouvé son terminus sans qu’il se soit recyclé en formule 1 ce qui est parfaitement compréhensible en seulement 12 jours de travail. Mais voir des Hennuyers aller chercher leurs adversaires dans leur camp a eu l’effet d’un médicament qui n’a pas encore agi totalement à cause d’autres pathologies présentes dans leur jeu.
”En première mi-temps, j’étais content du pressing. On entre plus qu’avant dans la dernière partie du terrain mais notre jeu est encore trop lent. Nous devons créer davantage dans le box avec plus de centres. Il y a encore beaucoup de travail. Après la pause, ce fut plus difficile de presser haut à cause de la fatigue donc on a reculé plus vite.”
Notre jeu est encore trop lent.
Ce manque de condition physique a eu un impact considérable sur le rythme de la rencontre qui a peiné à s’emballer la majeure partie du temps mais dans ses soucis, Charleroi a gardé le zéro derrière grâce à un bloc structuré sans qu’il ne soit toujours imperméable. C’est pour cette question “d’équilibre” que De Mil a réalisé le choix fort de placer le capitaine emblématique, Ilaimaharitra, sur le banc au profit de Camara pour accompagner Zorgane devant la défense.
Ce nul reste toutefois une mauvaise opération. La chape de plomb enfonce un peu plus les épaules des Sambriens avant de se déplacer à Courtrai dimanche prochain. “Celui qui rêvait que ça serait facile n’est pas de ce monde, assure Hendrickx. Je suis confiant même si ça va être dur jusqu’au bout.”
Ou dès la semaine prochaine en cas de contre-performance.
Celui qui rêvait que ça serait facile n’est pas de ce monde.