Javier Martos ne veut rien lâcher: "Charleroi n’est pas fini"
Javier Martos croit dur comme fer à une victoire contre le Standard et à une qualification européenne au bout du barrage.
- Publié le 18-05-2018 à 10h48
- Mis à jour le 18-05-2018 à 10h49
Javier Martos croit dur comme fer à une victoire contre le Standard et à une qualification européenne au bout du barrage.
Il y a comme un air de fin de saison à Charleroi. Le parking du stade est beaucoup moins rempli que d’habitude, la billetterie est déserte, le soleil brille et il fait calme, très calme.Ce jeudi, le club a permis à la presse de rencontrer l’un ou l’autre joueur individuellement, peut-être pour la dernière fois de la saison. Ils ne sont que deux à avoir reçu des demandes d’interviews : Cristian Benavente et Javier Martos. Et c’est le capitaine du Sporting avec qui nous avons choisi de passer un moment.
Javi, vous êtes d’accord si on dit que Charleroi fait des PO1 décevants ?
"Oui et non. Je pense surtout que ce sont les playoffs que nous avons disputés dont le niveau est le plus élevé. La plupart des matches se sont joués sur des détails, exception faite de l’humiliation à Bruges, et on n’a pas été capable d’enchaîner deux victoires pour retrouver une totale confiance en nos moyens. Mais cela ne veut pas dire qu‘on est fini."
Accrocher les barrages en battant le Standard et en espérant qu’Anderlecht batte Genk, vous y croyez vraiment ?
"À 100 %. Cela dépend d’abord de nous. On doit faire les choses bien. Ok, on va jouer contre la meilleure équipe des PO1 mais on sera chez nous. On a notre chance."
Une qualification in extremis pour le barrage serait une manière de sauver la fin de saison ?
"L’Europe, c’est notre objectif. On s’est battu toute l’année pour cela. On a toujours été en haut du classement. Dimanche, on a des chances de tout perdre, c’est vrai. Ne pas être européen serait un échec. Mais si cela arrive, il ne faut pas que cela engendre de la frustration et une dynamique négative pour l’avenir. Car on pourra sortir du terrain en se disant qu’on a tout donné. Moi, rien que pour cela, je suis fier des gars."
Mentalement, Charleroi est assez frais pour battre le Standard ?
"Qui est encore frais à ce moment-ci de la saison ? Personne. Le Standard est l’équipe la plus en confiance, c’est un fait. Ils sont libérés et ont plus de facilité à faire les courses. Mais nous, c’est notre dernière chance de montrer de quoi on est capable. La fatigue, c’est dans la tête. Et je peux vous dire que ce matin, à l’entraînement, tout le monde était encore à fond."
Prêt à tirer la saison en longueur, avec une semaine supplémentaire ?
"Bien sûr. Si on a la chance de jouer le barrage, ce sera pour avoir une chance de se qualifier pour le tour préliminaire de l’Europa League. On fait les efforts depuis onze mois, tout ensemble. Une semaine de plus ou de moins, ce n’est rien. On aura le temps de se reposer plus tard."
Il va se marier à Grenade le 9 juin
En ce moment, Javier Martos vit seul en Belgique, en attendant les vacances. "Ma compagne et ma fille sont déjà reparties en Espagne." Pour chercher le soleil ? "Non, pour préparer notre mariage", sourit Javi. "Il aura lieu le 9 juin, à Grenade." Et pas à Barcelone, où le couple vit. "Je suis né en Andalousie et ma compagne a également des origines dans cette région, c’est pour cela que nous avons choisi de célébrer notre mariage là-bas. Il y aura environ une centaine d’invités."
Le capitaine zébré passera ensuite un examen pour ses cours de sciences de l’activité physique et du sport, qu’il suit par correspondance à l’université de Burgos. Ils auront lieu fin juin. "Cette année, j’ai étalé mes cours pour éviter d’être trop fatigué en fin de saison, car sinon j’aurais dû étudier durant les playoffs. L’année dernière, j’avais dû faire une nuit blanche au retour d’un déplacement à Bruges."
"Plus de respect pour le Sporting que pour Barcelone"
Le capitaine zébré joue énormément et à 34 ans, il est parfois moins fringant.
À 34 ans, Javier Martos en est bien conscient : il est plus proche de la fin de sa carrière que du début. Ce qui se ressent parfois sur le terrain (dans ses prestations) et après les matches (dans la récupération). Surtout lorsqu’on a joué plus de 96 % des minutes possibles cette saison.
"J’ai parfois eu des petites blessures, des tendinites… mais je ne veux pas me chercher d’excuses. Quand je monte sur le terrain, c’est parce que je suis à 100 %."
Même s’il l’admet : il a parfois eu envie de souffler.
"Il y a eu des moments, comme en décembre, où les matches s’enchaînaient tous les deux ou trois jours, sur des terrains difficiles. J’avais parfois envie de récupérer. Je disais à ma femme : ‘Je suis tellement fatigué… et je dois encore jouer dans deux jours .’ Mais elle m’a rappelé que je disais déjà cela à 26 ans. Et que ce n’est pas à cause de mon âge que je suis fatigué. Tout le monde l’est. Je parle avec Dorian (Dessoleil) ou Stergos (Marinos), ils sont dans le même cas. Mais cela ne nous empêche pas d’être prêts pour jouer chaque match à 100 % en se soignant au maximum. De toute façon, la fatigue, c‘est dans la tête."
Et dans sa tête , justement, combien de temps Javi Martos se voit-il encore jouer ?
"Pour le moment, je vais encore jouer la saison prochaine… puis on verra. Tant que je me sens important et que j’arrive à me donner à 100 %, je continuerai. Mais jamais je ne resterai ici juste pour toucher un salaire. Quand j’étais à Barcelone, il me restait deux ans de contrat quand j’ai décidé de partir car je sentais que c’était le moment. Si je ressens cela à Charleroi, je partirai. Car c’est un club très spécial pour moi. Aujourd’hui, j’ai plus de respect pour Charleroi que pour Barcelone. Bien sûr, je respecte le Barça , qui m’a formé et m’a tout donné, mais à Charleroi, j’ai eu la chance de devenir un professionnel et de prendre du plaisir. Le petit Charleroi, il fait partie de moi."