Pierre-Yves Hendrickx confiant pour Charleroi en Coupe de Belgique: "Parler de trophée, cela galvanise le groupe"
Selon le directeur administratif du Sporting de Charleroi, la pression ne paralyse désormais plus les Zèbres. Entretien.
- Publié le 13-12-2016 à 07h45
- Mis à jour le 13-12-2016 à 15h33
Selon Pierre-Yves Hendrickx, la pression ne paralyse désormais plus les Zèbres. En rentrant dans le secrétariat du Mambourg hier sur le coup de 13 heures, Pierre-Yves Hendrickx regardait avec le sourire la file de supporters qui s’étirait sur plusieurs mètres devant la billetterie. L’homme qui connaît tous les dossiers du Mambourg a pris le temps de faire le point sur l’actualité particulièrement chargée du matricule 22.
Voir cette file, cela doit vous faire plaisir ?
"C’est typiquement carolo : les gens s’y prennent à la dernière minute pour acheter leurs tickets. On est parti pour avoir la même assistance qu’en championnat (NdlR : 8.000 personnes) . Ce qui n’est pas mal pour un match en semaine, diffusé à la télévision. Et sans dévaluer Genk qui, à mes yeux, possède le meilleur noyau de Belgique, ça reste une affiche moins séduisante dans l’esprit des gens que notre récent affrontement contre Anderlecht. Mais c’est chouette qu’il y ait cette file, c’est la preuve que les gens comptent venir nous soutenir."
Pourtant, vous avez dû batailler afin de proposer des prix attractifs (dès 12€) ?
"On a négocié avec Genk durant tout un week-end. Au départ, le Racing ne proposait qu’un prix très élevé pour les places (NdlR : car, en Coupe, les bénéfices du ticketing sont répartis entre les deux clubs). Pourtant, Genk possède un budget qui est le double de celui de Charleroi. Ce n’est donc pas ces quelques milliers d’euros qui feraient une différence… L’an dernier, on avait trouvé un accord pour mettre les places à 10€. Ici, Genk a accepté les 12€ car on est déjà un tour plus loin dans la compétition."
Charleroi peut-il aller au bout de l’aventure en Coupe ?
"La nouvelle direction n’a jamais caché que son objectif prioritaire est de décrocher ce trophée. Mais c’est la première année que je ressens également cette motivation supplémentaire dans le discours des joueurs. Avant, quand on disait que Charleroi visait la finale, cela avait tendance à paralyser le groupe. Désormais, j’ai plutôt l’impression que ça le galvanise alors que l’on tient le même discours. C’est motivant, d’autant plus que nos supporters nous suivent dans cette aventure. Déjà contre Bocholt, lors de notre entrée dans cette compétition, il y avait pas mal de monde. Et une super ambiance !"
Vous avez une double revanche à prendre sur cette équipe de Genk ?
"L’an dernier, le Racing nous a effectivement sortis de la Coupe aux penalties en huitième. Mais cette année, on aura l’avantage d’évoluer à la maison. Et Genk nous a également privés de Coupe d’Europe en s’imposant 5-1 alors qu’on pensait avoir fait le plus dur après avoir gagné 2-0 lors de la manche aller du barrage européen. Cette élimination reste encore en travers de la gorge de pas mal de monde ici, surtout quand on voit le superbe parcours réalisé par Genk en Europa League. On se dit qu’on a loupé tout ça pour quelques détails…"
On ne cesse de dire que Charleroi franchit des paliers avec succès. Quel est le prochain à franchir ?
"Si on parvient à éliminer Genk et Anderlecht en quelques jours, c’est sûr qu’on pourra dire que l’équipe a franchi un palier sportif supplémentaire. Chacun de ces matches constitue un défi pour l’équipe, mais aussi pour toute la structure du Sporting qui doit gérer cela. On prend de l’expérience lors de chacune de ces rencontres et, progressivement, tout devient plus naturel. Après chaque match, on fait un bilan de ce qui a été et de ce qu’il convient d’améliorer en termes d’organisation. Et on tire des conclusions pour poursuivre notre progression."
Charleroi rêve d’avoir son petit Neerpede
Le Sporting regorge de projets pour ses infrastructures.
Au Mambourg, Pierre-Yves Hendrickx a le nez dans tous les dossiers. Nous en avons profité pour faire le point sur l’actualité chaude concernant les infrastructures du club.
1. Le stade
"Il faut savoir qu’il s’agit d’un montage financier impliquant le public et le privé. Avec l’argent public, la Ville compte embellir le stade et l’intégrer au mieux dans le paysage urbanistique. Pour le Sporting, qui va investir énormément d’argent, il s’agit de le rendre fonctionnel et de moderniser tous les espaces d’accueil des supporters afin que ceux-ci se sentent bien au stade et y passent plus de temps. Dans le planning, il faudra évidemment trouver un moment pour communiquer là-dessus. Mais on avance bien : le marché public a été attribué au mois de novembre alors que le bureau d’architecture a rendu sa première étude il y a quelques jours. La seconde est attendue pour le mois de février. Il faudra ensuite compter 6 à 8 mois pour l’obtention des permis et les travaux pourront enfin débuter. On reste dans le timing d’une finalisation des travaux pour 2019."
2. L’école des jeunes
"Les travaux du nouveau terrain synthétique avancent bien. Cette énorme surface devrait être opérationnelle dès le mois d’avril. L’étape suivante dans la modernisation du site concernera l’emplacement occupé par le passé par la coupole. Trois projets sont à l’étude : le premier concerne la remise à neuf du terrain synthétique de l’ancienne coupole. Le deuxième visera à construire une salle qui permettra de s’entraîner en indoor. Cela fait de toute façon partie des critères pour la licence, voilà pourquoi on utilise le centre national de Tubize pour le moment. Le troisième projet est plus important. On étudie avec la Ville la possibilité de trouver un accord pour occuper les bâtiments qui entourent cette zone. On pourrait alors poursuivre le développement de notre foot-études en ayant des classes de cours sur place. Mais on peut aussi rêver d’avoir notre propre internat afin de proposer un petit Neerpede."
3. Le centre des pros
Même si cela n’est pas encore officiel, c’est à Jumet, sur le site d’une ancienne plaine de jeux, que le Sporting installera son futur centre d’entraînement pour les pros.
"C’est la priorité du nouveau plan 3-6-9 que Mehdi rédige. Disons qu’il veut voir ce dossier aboutir dans les deux années à venir. Avoir un site, c’est bien. Encore faut-il voir comment le subsidier, mais aussi l’équiper… On sait qu’on veut ce centre d’entraînement mais on n’est pas encore prêt à communiquer là-dessus."
"Les directions ont un rôle à jouer"
PYH ne veut plus d’incidents...
Pierre-Yves Hendrickx sera accompagné de Maître Mayence ce mardi devant la Commission des Litiges afin de défendre les intérêts du Sporting suite à l’arrêt de la rencontre face au Standard.
"On plaidera pour que le règlement soit appliqué (NdlR : c’est-à-dire la non-attribution des points)." Mais PYH n’ose pas trop s’aventurer. Tout simplement parce qu’il ne sait pas à quelle sauce le Sporting risque d’être mangé. "On ne sait pas ce que le Procureur va réclamer. Ce n’est pas normal qu’on doive comparaître devant cette Commission sans savoir à quoi s’attendre. Les droits de la défense s’en trouvent bafoués et je me bats pour faire évoluer ce règlement de la Pro League ."
Mais PYH veut déjà aller plus loin et pense aux prochains affrontements entre Carolos et Liégeois. "Car il y en aura encore à l’avenir." Selon le directeur administratif, les directions auront un rôle à jouer. "Qu’il y ait une rivalité sportive entre nos supporters, c’est une bonne chose pour le foot. Il peut y avoir de la rivalité afin d’être le premier club wallon et une certaine dose de folklore, mais en aucun cas ce genre de débordements. Les deux directions vont avoir un rôle à jouer pour ramener un peu de sérénité. Mehdi et Bruno Venanzi s’entendent super bien. Olivier Renard et Daniel Van Buyten sont tous les deux carolos . C’est à eux aussi de faire passer des messages aux Liégeois !"
Car l’escalade doit stopper. Après les incidents qui ont touché un bus transportant des supporters de Charleroi à la sortie du stade à Eupen, certains ont vu une manœuvre orchestrée par certains supporters liégeois. "D’après nos informations, les supporters du Standard ne sont en rien mêlés aux incidents qui ont touché le car de nos supporters. On a eu un débriefing complet avec la police et il faut que tout cela s’arrête." De son côté, le Sporting a déjà prévu de prendre des mesures la prochaine fois qu’il recevra les Liégeois. "On va effectivement vers une diminution du nombre de places accordées aux supporters adverses."