Rodrigo Beenkens: "Je veux bien rester le punching-ball pour gagner le Mondial"
Une vague de critiques s’est abattue sur Rodrigo Beenkens après son commentaire du match mais il assume et s’explique.
- Publié le 04-07-2018 à 06h41
- Mis à jour le 04-07-2018 à 10h30
Une vague de critiques s’est abattue sur Rodrigo Beenkens après son commentaire du match mais il assume et s’explique.
Du jamais vu dans le paysage audiovisuel en Belgique francophone. Le commentaire de Rodrigo Beenkens du match contre le Japon a suscité une vague d’indignation, de colère et même d’insultes sans précédent. Michel Lecomte, chef des sports de la RTBF, est même intervenu en radio (sur La Première) pour calmer le jeu. "Et j’ai demandé à intervenir pendant le JT de 13h pour pouvoir exprimer mon ressenti", nous explique Beenkens.
Avec le recul, il veut surtout expliquer le contexte aux téléspectateurs. "On n’est pas préparé à commenter un match pareil. C’était 0-2 et les Diables semblaient à côté de leurs pompes. J’ai donc jeté un œil sur l’entraîneur, tout simplement pour commenter ce qu’il se passait. Raconter aux gens ce qu’ils ne peuvent pas toujours voir. Je constate qu’il ne se passe rien. Vincent (Langendries) ajoute que Dendoncker fait partie des joueurs qui s’échauffent. Là, un truc se passe dans ma tête et je quitte mon rôle de journaliste pour devenir supporter. C’est la première fois que ça m’arrive ainsi. Roger Laboureur me disait qu’on avait le droit avec les Diables, mais je n’avais encore jamais fait ça. Quand on est revenu au score, je me suis rendu compte que Martinez avait eu raison. Je comptais faire mon mea culpa pendant les prolongations mais je n’en ai pas eu l’occasion avec le but en dernière minute. Il faut savoir qu’on doit rendre l’antenne en 60 secondes maximum une fois le match terminé. C’était frustrant et j’ai donc utilisé Twitter pour m’expliquer."
Rodrigo Beenkens regrette certaines de ses paroles. "Même si certains m’ont dit que j’avais dit tout haut ce que les gens pensaient tout bas, j’ai été trop agressif envers Martinez. Je m’en veux car ce n’est pas mon style. D’autant plus que Martinez ne le mérite pas, c’est un type humainement admirable."
Le sélectionneur ne semble pas en tenir rigueur au commentateur de la RTBF. "Je peux imaginer que c’est le genre de choses que tu dois accepter. C’est difficile quand ton équipe est menée 0-2 de ne pas émettre de critiques. Je peux comprendre ça", a-t-il réagi ce mardi, dans un large sourire.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup estimaient que Beenkens s’était servi de la situation pour démolir Martinez, successeur de son ami Marc Wilmots. "J’invite les gens qui pensent ça à réécouter mon commentaire lors de notre élimination à l’Euro 2016. J’ai été très dur et dans le clan de Wilmots, tout le monde n’a d’ailleurs pas apprécié. Mes relations avec Wilmots ne sont pas ce que les gens imaginent être, loin de là. Mais bon, je préfère servir de punching-ball aujourd’hui et avoir encore les Diables dans le tournoi. Je signe à deux mains pour le rester et qu’on gagne le tournoi (rires)."