Carrasco doit faire encore plus fort qu’Origi
À l’ Euro, il voudrait imiter le Divock du Mondial 2014. S’il en est pile au même point (4 caps dont une titularisation) avant le début du tournoi, il peut être encore plus ambitieux.
- Publié le 10-06-2016 à 06h23
- Mis à jour le 10-06-2016 à 11h10
À l’Euro, il voudrait imiter le Divock du Mondial 2014. S’il en est pile au même point (4 caps dont une titularisation) avant le début du tournoi, il peut être encore plus ambitieux. Quand Yannick Carrasco s’est blessé à la cheville pendant la finale de la Ligue des Champions, toute la Belgique a retenu son souffle avant de respirer en apprenant qu’il n’avait rien de grave. Étonnant quand même pour un joueur qui n’a jamais connu qu’une seule titularisation avec les Diables, contre l’Italie en novembre dernier.
L’explication, c’est qu’il est le facteur X de notre sélection, celui qui a ce petit truc en plus qui pourrait tout casser à l’Euro après avoir réussi une saison énorme à l’Atlético Madrid. Le Bruxellois le sait et n’a pas hésité à dévoiler son ambition jeudi en conférence de presse : "J’aimerais faire ce que Divock (Origi) a réussi à la Coupe du Monde : être remplaçant à la base et finalement devenir titulaire au fil du tournoi."
A-t-il les armes pour refaire le coup d’Origi au Brésil, lui qui n’avait également qu’une titularisation en équipe nationale dans les jambes avant le tournoi ? Nous avons fait le jeu de la comparaison en cinq points entre deux garçons qui ont connu un parcours similaire jusqu’à présent : chez les jeunes de Genk, formation professionnelle en Ligue 1 puis gros transfert à l’étranger.
1. Le physique
En ayant revu des photos d’Origi à son époque lilloise juste avant sa conférence de presse lors du stage en Suisse il y a deux semaines, on s’était fait la réflexion que l’attaquant avait fameusement évolué. "J’ai pris 5 kilos de muscles depuis mon arrivée à Liverpool", avait-il alors précisé. Il n’était donc pas encore au top physiquement lorsqu’il avait été repris au Brésil.
Carrasco, lui, est déjà mûr sur ce plan. "Le physique, c’était déjà l’une de mes qualités à Monaco, mais j’ai encore évolué cette saison à l’Atlético. En semaine, les entraînements sont très durs avec Simeone."
Il faut aussi préciser que Carrasco aura bientôt 23 ans. De son côté, Origi venait d’avoir 19 ans au Mondial.
Avantage Carrasco.
2. L’assurance
L’impression est identique : Carrasco, comme Origi deux ans plus tôt, n’a peur de rien. S’il est d’un naturel plus réservé que l’attaquant de Liverpool, le joueur de l’Atlético ne baisse pas les yeux face aux vedettes de l’équipe nationale. "J’ai toujours été sûr de moi, même quand j’étais gamin", précise-t-il. "Avoir joué une bonne finale de Ligue des Champions confirme l’assurance qu’on peut avoir, mais je n’aurais pas perdu toute ma confiance non plus si j’avais loupé ma prestation. On parle beaucoup de la finale, mais j’ai aussi réussi de très bonnes choses tout au long de la saison face à d’autres grandes équipes."
Égalité.
3. Le vécu en équipe nationale
Origi n’avait jamais connu l’équipe nationale avant la sélection définitive de Marc Wilmots pour la Coupe du Monde où il avait remplacé le malheureux Benteke, blessé. Il avait découvert le groupe pendant la préparation en accumulant quatre caps dont une seule titularisation (contre la Tunisie). Carrasco en est aussi à quatre caps dont une seule titularisation (contre l’Italie), mais il bénéficie d’un autre statut en équipe nationale, surtout car il n’a pas dû compter sur un forfait pour intégrer la liste des vingt-trois. Bien au contraire, son absence aurait été une immense surprise pour tout le monde.
Avantage Carrasco.
4. Le vécu en club
Avant la Coupe du Monde, Origi n’avait joué que 1.733 minutes chez les pros avec Lille, l’équivalent d’un peu plus de 19 matches. De son côté, Carrasco est déjà un joueur accompli qui compte plus de 100 matches pros (146 exactement). Il est même devenu le premier Belge à marquer en finale de Ligue des Champions après son égalisation face au Real Madrid. "Je me rends compte que je suis entré dans l’histoire du football belge avec ce but, mais j’espère que beaucoup d’autres suivront mon exemple dans le futur."
Avantage Carrasco.
5. Les coaches fréquentés
Cela fait partie d’un vécu. Les entraîneurs façonnent un joueur, surtout un jeune. Avant le Brésil, Origi avait connu deux coaches à Lille : Rudi Garcia puis René Girard. Sans manquer de respect à ces deux très bons techniciens français, Carrasco présente un autre palmarès : Claudio Ranieri, Leonardo Jardim puis Diego Simeone. "J’ai appris avec tous mes coaches car j’évolue chaque année", explique le joueur de l’Atlético. "Ranieri était quelqu’un qui insistait beaucoup sur la tactique, comme Simeone. Jardim, lui, était plus porté sur l’aspect offensif. Ce qui est bien, c’est d’avoir connu tous les styles."
Avantage Carrasco.
6. Conclusion
Carrasco l’emporte sur quasi toute la ligne. Il possède tous les arguments pour s’imposer encore plus rapidement dans l’équipe qu’Origi. Il est le favori pour compléter le trident avec Hazard et De Bruyne quand Wilmots jouera en 4-2-3-1, devant Mertens et… Origi.