1 jour, 1 Diable : Sur les traces de Simon Mignolet à l'université de Louvain
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, ceux qui ont encadré Simon Mignolet à la KUL confirment que c’est l’intello de la bande.
- Publié le 29-05-2016 à 09h01
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, ceux qui ont encadré Simon Mignolet à la KUL confirment que c’est l’intello de la bande Pour trouver quelqu’un capable d’évoquer avec minutie quel genre d’étudiant était Simon Mignolet, impossible de trouver un de ses congénères. La raison ? "Il n’allait jamais aux cours", sourit-on dans son entourage.
Non pas que Simon Mignolet passait son temps à fuir les auditoires pour le plaisir ou pour aller partager une bière en terrasse avec ses copains mais parce que son horaire l’empêchait de passer son temps assis à écouter ses professeurs de Science politique.
Impossible donc de trouver des amis de cours capables de décrire quel genre d’étudiant était le Diable Rouge.
Ceux qui l’ont le mieux connu n’ont pas pour autant été habitués à sa présence. Que ce soit Katrien Hutsebaut, son contact privilégié à la faculté des sciences sociales, ou Gert Vande Broek, responsable des étudiants bénéficiant d’un statut d’athlète de haut niveau, ils n’ont pas beaucoup côtoyé le gardien de Liverpool. "On l’a vu quelques fois en face-à-face. Puis, on se contentait d’e-mails ou parfois de coups de téléphone. Nos contacts étaient assez réguliers."
Diplômé en 2012 , le gardien international a suivi tout son cursus à distance (même quand il était à Saint-Trond) tout en étant en totale symbiose avec son université. "J’ai essayé de faire au mieux pour lui faciliter les choses avec du soutien, des conseils, etc.", explique Gert Vande Broek. "Nous travaillons comme cela avec tous les sportifs qui sont chez nous. Notre philosophie est de faire notre possible pour qu’eux donnent le maximum dans leur sport tout en obtenant un diplôme universitaire pour assurer l’après-carrière."
Et pour toutes ces adaptations, Mignolet a pu compter sur le travail de sa faculté. "Il n’était pas présent donc ne demandait pas de facilités d’horaire durant l’année", expose Katrien Hutsebaut à qui Simon Mignolet doit énormément. "Nous mettions surtout en place des possibilités de changement au niveau des examens. Pour les cours, il se débrouillait avec des notes, des livres ou directement avec le titulaire du cours car il ne servait à rien de bousculer tout pour lui. C’est devenu plus délicat à partir de son départ pour l’Angleterre car il avait encore moins de flexibilité qu’à Saint-Trond. Il passait souvent ses examens hors des périodes prévues. On faisait en fonction de lui, bien sûr, mais les professeurs devaient aussi y trouver leur compte. Mais Simon n’a jamais posé de souci malgré certaines adaptations forcées. Je me souviens de lui passant des examens tout seul dans une pièce et venant me rendre son papier dans mon bureau. Nous devions parfois lui demander de rendre un travail plutôt que de passer un examen mais c’était un fait plutôt rare."
Chaque mois de janvier et de juin, c’était donc la même rengaine pour le gardien : retour au pays pour les examens. "Il s’appliquait à faire au mieux pour être là et n’a jamais changé d’avis au dernier moment", explique Vande Broek. "Il n’a jamais joué la vedette à l’université. Il était correct avec les profs même si c’était déjà un très grand sportif et un grand nom en Belgique."
Les examens, malgré un timing serré et une concentration portée davantage sur le foot que sur les études, n’ont jamais vraiment été un souci pour le gardien de but. "Pourtant, nous avions le même niveau d’exigence envers lui qu’envers les autres élèves", souligne Vande Broek. "Il avait des facilités mais n’était pas privilégié. Tout ce qu’il a réussi, il l’a mérité. Et il réussissait facilement. C’est du moins ce que j’ai cru comprendre vu l’absence de feed-back de la part de ses professeurs et vu ses résultats annuels. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, ai-je tendance à penser quand il s’agit des étudiants (rires)."
Katrien Hutsebaut se souvient d’un jeune homme qui a directement mis la priorité sur ses études. "Il comprenait l’importance d’assurer la suite au cas où. Mais ce n’est pas pour autant qu’il arrivait stressé aux examens. Au contraire, il était toujours prêt et super détendu. C’était incroyable à quel point il était calme et pragmatique avant de passer des tests pour lesquels d’autres s’inquiètent."
Le timing était pourtant serré selon ce que racontent ceux qui l’encadraient à l’université. "Mais les sportifs ont souvent de belles capacités de gestion et une vraie notion des responsabilités", appuie Vande Broek qui, en plus des athlètes made in KUL, entraîne l’équipe nationale féminine de volley-ball. "Il savait gérer son planning, être prêt au bon moment. Le tout, en montrant une certaine flexibilité."
S’ils ont tous deux adoré l’étudiant qui ne leur a causé aucun souci au long de son cursus, les membres de la KUL se souviennent aussi d’une très bonne personne.
"Il me remerciait à chaque fois que nous adaptions son planning", raconte Katrien Hutsebaut. "Même via mail, il était très courtois et sympathique avec ses professeurs. Il était très bien éduqué, toujours prêt à aider si quelque chose coinçait."
Gert Vande Broek y va d’un exemple. "On devait lui remettre un papier durant une petite cérémonie en début d’année académique et il est venu avec plaisir et a été en contact avec tout le monde. Il n’a jamais été hautain ou supérieur avec nous. Il a toujours été Simon l’étudiant. Travailler avec un gars comme ça est vraiment génial."
Et Katrien Hutsebaut de conclure : "Si tous les étudiants pouvaient être comme lui… (rires)"