1 jour, 1 Diable: Thomas Vermaelen, "déjà un vrai pro" dès son plus jeune âge
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, place à la carrière moins connue de Thomas Vermaelen en Belgique et aux Pays-Bas.
- Publié le 28-05-2016 à 10h20
- Mis à jour le 28-05-2016 à 10h35
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, la carrière moins connue de Thomas Vermaelen en Belgique et aux Pays-Bas. Les années passent, mais Thomas Vermaelen n’oublie pas ses origines. "Le Germinal, c’est mon amour de jeunesse."
Né à Kapellen, Thomas Vermaelen a grandi à Stabroek, petite commune de la province d’Anvers. C’est à quelques kilomètres de là, à Ekeren, qu’il fera ses premiers pas dans le monde du football. Entré en 1991 dans l’école des jeunes, il découvre ensuite le Germinal Beerschot après la fusion des deux clubs en 1999. Il fait alors la découverte d’installations et d’un environnement plus professionnels.
Urbain Haesaert était alors le directeur de la formation. "Il était un joueur très compréhensif", se souvient celui qui est aujourd’hui responsable du scouting à Anderlecht. "Techniquement, il était très fort pour un défenseur. C’était aussi un vrai gagneur avec un excellent jeu de tête. Il avait beaucoup de qualités défensives et il était très dur dans les duels. Il se plaçait toujours bien. Sa vision du jeu était très bonne et il avait une vraie qualité de passe. Il jouait à deux positions : en défense centrale, mais aussi en demi-défensif. Était-il un joueur fragile ? Non ! Il n’était jamais blessé."
Thomas Vermaelen a toujours été apprécié pour sa gentillesse et son intelligence. Vrai talent, il évoluait souvent avec des joueurs plus âgés que lui, notamment Mohamed Messoudi. Le Marocain (passé par Willem II, Courtrai, La Gantoise ou encore Zulte Waregem) se souvient d’un excellent joueur. "Il avait un an de moins que moi, mais il venait parfois jouer avec notre équipe, pour une rencontre ou un tournoi, dit-il. Je me souviens surtout de sa qualité de passe. Avec nous, il jouait au latéral gauche. Ce n’était pas le plus spectaculaire des joueurs, mais il faisait toujours son boulot. Vu qu’il était plus jeune, il était plutôt discret et très discipliné."
Cela dit, Vermaelen a toujours été un relais privilégié de ses entraîneurs. "Il était toujours très positif, note Urbain Haesaert. Il savait ce qu’il voulait, il était déterminé à gagner, mais il ne se plaignait jamais. ‘Je vais le faire’, c’était son mot d’ordre. Il dirigeait souvent ses équipiers. Il était à l’écoute des consignes. Et c’est peut-être pour cette raison qu’il a souvent été capitaine (NdlR : Ajax, Arsenal et les Diables Rouges…). Il est toujours resté très calme mais c’était un bon camarade."
"Il ne faisait pas trop de bruit", complète Messoudi, qui a aussi joué chez les Diablotins avec Vermaelen. Il était même plutôt discret. "Mais il était très intelligent. Ce n’était pas le leader, mais il était un des meilleurs sur le terrain et il prenait donc ses responsabilités."
S’il n’est resté qu’une année au Germinal Beerschot (il est parti en 2000 à l’Ajax), Thomas Vermaelen a pu profiter d’une excellente formation. "On avait tellement de talents, se souvient Messoudi. On avait la meilleure formation de Belgique. On était très bien encadrés. Aujourd’hui, toute l’équipe nationale vient d’Anvers ! Vermaelen, mais aussi Vertonghen, Alderweireld, Nainggolan. C’était fantastique."
Un environnement que Thomas Vermaelen pourrait retrouver. "Finir ma carrière au Beerschot ? C’est fort possible !"
"C’était déjà un vrai pro"
Thomas Vermaelen est arrivé à l’Ajax Amsterdam à l’âge de 15 ans.
Il fait partie de ceux qui pensaient que quitter la Belgique était la bonne idée. Vu son parcours, on ne peut pas lui donner tort. Thomas Vermaelen a quitté le Beerschot et sa terre natale d’Anvers à l’âge de 15 ans pour l’Ajax Amsterdam. À l’époque, il a profité du partenariat entre les deux clubs. "En compensation d’une aide financière, chaque année, l’Ajax pouvait choisir un joueur de notre école de jeunes", nous explique Eric Verhoeven, manager du Germinal Beerschot. "Thomas a été le premier à être choisi, en 2000. Ils ne prenaient que les meilleurs; cela veut dire quelque chose. Il avait un vrai talent."
Arrivé très jeune à l’Ajax, il a poursuivi sa formation dans une des meilleures écoles de foot de la planète. Trois ans après son arrivée à Amsterdam, celui qui évoluait alors chez les Diablotins signait son premier contrat pro en 2003 et intégrait, en même temps, le noyau A de l’Ajax. Cette saison-là, il a fait ses grands débuts, à 18 ans, le 15 février 2004 face à Volendam. Lancé comme titulaire par Ronald Koeman en l’absence de Julien Escudé, Vermaelen réussit ses débuts dans l’axe de la défense ajacide."J’étais nerveux", avouait-il après la rencontre. "Johnny Heitinga m’a coaché et m’a dit de jouer simplement."
Vermaelen n’était pas le seul Belge aligné dans cette rencontre. Arrivé de Roda, Tom Soetaers a évolué une saison sous les couleurs de l’Ajax avec celui qui était alors très peu connu du grand public. "C’est la seule rencontre qu’il a jouée cette saison-là, mais il était très bon à l’entraînement, se souvient Soetaers. Il avait déjà un excellent pied gauche à l’époque. Ses passes étaient toujours bonnes. Il n’était pas encore aussi costaud qu’aujourd’hui, il s’est surtout endurci à Arsenal. Il ne jouait pas, mais le but pour lui était de prendre de l’expérience dans le noyau A. Il montrait qu’il était là et il n’avait pas peur. Il jouait dans l’axe ou à gauche."
Et Vermaelen était bien entouré pour sa première année avec les professionnels. "On formait un chouette groupe de Belges avec Tom De Mul, Jelle Van Damme, Wesley Sonck ou encore Stanley Aborah, se souvient Soetaers. Thomas venait de l’école des jeunes et on s’est tout de suite bien entendu. Il habitait avec une famille d’accueil pas loin de chez moi. Nous étions tous célibataires, donc après l’entraînement on restait ensemble, on allait manger ou s’amuser."
Mais Thomas Vermaelen n’a pas changé. "Il était déjà très calme et modeste, dit Soetaers. Il avait les pieds sur terre. C’était déjà un vrai pro : il ne buvait pas, jamais d’escapades nocturnes ou de folies. Nous avions été champions cette saison-là. Je me souviens qu’il était venu dormir chez moi après la fête, mais rien de plus."
Par la suite, il a pris son envol à l’Ajax. À son retour de prêt de Waalwijk (2005), il est devenu un titulaire indiscutable. Il est ensuite devenu le capitaine de l’équipe avant de quitter, après neuf années, Amsterdam pour Londres et Arsenal. Avec, dans sa poche, un titre, deux Coupes et deux Supercoupes.
Waalwijk comme rampe de lancement
Juste avant de percer à l’Ajax Amsterdam, Thomas Vermaelen a passé une demi-année au RKC Waalwijk (à partir de janvier 2005). Prêté alors qu’il n’avait encore que 19 ans, le défenseur était barré à l’Ajax et a déménagé pour prendre du temps de jeu.
C’est exactement ce qu’il a fait, avec 13 rencontres disputées et 2 buts inscrits. "J’ai passé six très bons mois à Waalwijk", disait-il après la saison. "Ronald Koeman m’a dit que mes chances d’avoir du temps de jeu étaient faibles à l’Ajax. C’est pour cette raison que j’ai accepté ce prêt. Ce fut une bonne période pour mon développement et ma confiance."
Et grâce à cette location, Thomas Vermaelen a pris une autre dimension et a reçu du crédit. De retour à l’Ajax la saison suivante, il a vraiment reçu sa chance. Il était considéré comme un titulaire par l’entraîneur, Danny Blind, dans l’axe central de la défense avec Grygera ou Heitinga. Cette saison-là, il a disputé au total 37 rencontres (4 buts) dont son premier en Ligue des Champions face à… Arsenal !