1 jour, 1 Diable: les jours les plus marquants de Boyata
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, Dedryck Boyata se découvre au fil des journées qui ont marqué sa carrière de joueur et sa vie d’homme…
- Publié le 24-05-2016 à 12h35
- Mis à jour le 24-05-2016 à 17h24
Chaque jour jusqu’au 13 juin, nous vous proposons de découvrir un Diable sous un nouveau regard. Aujourd’hui, Dedryck Boyata se découvre au fil des journées qui ont marqué sa carrière de joueur et sa vie d’homme… De Bruxelles à Glasgow, Dedryck Boyata a parcouru un joli petit bout de chemin où certaines journées ont plus compté que d’autres.
Le jour où vous avez rejoint votre premier club…
"Le FC Saint-Josse à Evere. C’était juste à côté de mon école et pas trop loin de la maison. C’était un moment assez cool dans ma vie. Je ne jouais au foot qu’à l’école et j’avais l’opportunité de jouer dans un club. J’ai commencé assez tard, vers 12 ans; je ne sais plus pourquoi."
Le jour où vous avez vibré pour la première devant un match…
"Avant la Coupe du Monde 1998, je ne me souviens pas avoir vu beaucoup de match. J’avais 8 ans. J’étais super déçu que le Brésil ait perdu en finale. Je me souviens aussi des deux buts de Thuram contre la Croatie et aussi de celui de Michael Owen contre l’Argentine. J’avais son poster dans ma chambre."
Le jour où vous avez disputé la Milk Cup en 2007 quand Manchester City vous a repéré…
"C’était fabuleux ce jour-là. Magnifique. On est arrivé avec notre groupe d’amis qui formait l’équipe du Brussels. Il y avait une parade, une présentation d’équipe. On est arrivé jusqu’en demi-finale où on perd aux tirs au but contre Fluminense, j’avais marqué le deuxième penalty. Ils ont gagné le tournoi contre United, nous, on a terminé 3e. J’avais 16 ans. C’était comme les grands, dans un vrai stade. C’était top."
Le jour où vous êtes parti faire cet essai à Manchester City…
"Un jour spécial. Je me rappelle avoir reçu l’appel de cette personne qui avait été envoyée par le club de Manchester City. Directement, je lui ai dit que je ne voulais pas y aller. Qu’est-ce qu’on allait faire là-bas avec Andrea ? On ne savait même pas parler anglais. Il nous a rappelés; mon père a intercepté le téléphone. Il m’a engueulé, c’était incompréhensible pour lui. Vu qu’on insistait sur le fait qu’on ne voulait pas partir, il m’a mis dans la voiture, on est parti chez Andrea (Mutombo) , il a convaincu sa maman, il a mis Andrea dans la voiture, on est rentré à la maison, on a dormi ensemble et il nous a mis dans l’avion le lendemain."
Le jour où vous êtes arrivés dans votre famille d’accueil à Manchester…
"C’était difficile. Il y avait trois autres joueurs avec moi : Vladimir Weiss qui va jouer l’Euro, Omar Elabdellaoui, un Norvégien qui joue à l’Olympiacos, et Filip Mentel qui a joué un peu pour City en première. Et deux gros rottweillers dans la cuisine. La communication était difficile, j’avais juste l’anglais de l’école. Cela s’est amélioré ensuite. On est toujours en contact. J’ai acheté une maison pas loin de chez eux et quand je n’y étais pas, ils relevaient le courrier."
Le jour où vous avez rencontré votre femme Manon…
(Rires) "On était jeune. Elle avait 13 ans, j’en avais 15. c’était l’époque où on allait à l’école, on avait des amis communs. L’amitié a commencé comme cela. Elle m’a vite rejoint en Angleterre, c’est aussi une vie de sacrifice pour elle. Les gens pensent uniquement aux avantages des femmes de footballeurs, mais il y a aussi des désavantages et il faut beaucoup de courage car le nombre de fois où elle se retrouve toute seule… C’est difficile aussi en sachant qu’on bouge aussi de gauche à droite pour s’installer. Et nous supporter aussi car je suis passé par des moments où c’était très difficile mentalement. Quand tu rentres à la maison, c’est bien d’avoir quelqu’un qui te fait penser à autre chose. Elle m’apporte de la stabilité et m’aide beaucoup."
Le jour où Roberto Mancini vous a lancé...
"Cela a toujours été un coach particulier pour moi. Je devais rentrer normalement pour 2 ou 3 semaines de congés de Noël à Bruxelles en décembre 2009. Le coach est entré dans le vestiaire de la réserve en disant que quelques joueurs devaient rester car il y avait des blessés et il fallait faire le nombre à l’entraînement. Il s’est avéré que le week-end d’après, il m’a lancé en Cup contre Middlesborough. J’étais assez nerveux mais j’étais bien soutenu. Je dois encore avoir ce premier maillot. Cela s’est bien passé et cela s’est enchaîné derrière."
Le jour où vous avez le plus souffert sur le terrain face à un attaquant…
"Il y en a eu deux. La première fois, c’était avec City à Hull contre Altidore. Kolo Touré était à ma gauche et m’avait dit de ne pas essayer de me battre avec lui car il était costaud. Mais j’aime aller au duel. Mais lui, c’était quelque chose d’autre, je n’arrivais pas à le bouger, il utilisait bien son corps. En plus, il allait vite… Ce gars-là allait me tuer. La deuxième fois, c’était avec Bolton contre Tottenham avec Jermaine Defoe. Il court dans tous les sens et, surtout, reste dans l’angle où tu ne le vois pas."
Le jour où vous avez pris le plus de plaisir sur un terrain…
"Avec City contre Chelsea à la maison, la première fois où je joue arrière droit. Le coach ne me parle pas. La veille, il était minuit, je me suis dit que comme je n’allais pas jouer, je pouvais encore regarder des vidéos. Je me réveille pour la théorie, le coach écrit ‘Bo’ et je me dis que cela ne peut pas être moi. Il me met arrière droit. Ce jour-là, je vois l’équipe en face avec Anelka, Drogba et Malouda. Je me dis ‘merde’. Je n’avais pas bien dormi et au final, j’ai gagné tous mes duels. On a gagné 1-0. C’était une fierté car je suis un grand fan d’Anelka aussi."
Le jour où vous avez compris que vous deviez quitter Manchester City…
"Le coach m’avait dit qu’il allait me donner ma chance en Coupe, je joue tous les matches de Carling Cup mais en finale, je me retrouve en tribune la saison dernière pour la finale… J’étais super déçu, je n’ai même pas eu de médaille."
Le jour où vous avez découvert la ferveur du Celtic Glasgow…
"Il n’y a pas eu de jour en particulier. Quand tout va bien, tout le monde est derrière toi. Mais quand tu as un peu de mal, surtout en Coupe d’Europe, tu vois que les attentes sont très hautes. C’est là que tu vois que c’est un très grand club. La semaine des Rangers, c’était fou…"
Le jour où vous êtes parti en vacances avec Christian Benteke…
"Un bon moment. J’ai découvert que Christian n’était pas forcément fan des grands 8. C’est tout ce j’ai à dire." (rires)
Le jour où on arrêtera de vous parler de votre première sélection contre l’Autriche…
"C’est ridicule en soit. C’est la vie, je répondrai toujours à cette question. Cela fait plus de 5 ans. Peut-être aujourd’hui, qui sait."
Le jour où la Belgique gagnera l’Euro…
"C’est envisageable, bien sûr. Tout le monde connaît le potentiel de cette équipe, tout le monde en parle, partout où tu vas. C’est fou de voir l’importance que revêt cette équipe. Le fait d’avoir ce statut dans un tournoi de cette importance est une bonne chose, mais il faut aussi l’assumer. L’Espagne, l’Allemagne le font. J’espère qu’on pourra le faire, on a tout pour nous."