Scifo "Plus de frustrations que de satisfactions"
Passée l'excitation et l'euphorie, notre consultant Enzo Scifo analyse à froid l'ensemble de la prestation des Diables rouges au Brésil. Que retient l'ancien international de la campagne belge ?
- Publié le 07-07-2014 à 18h50
- Mis à jour le 07-07-2014 à 18h52
1. Impossible de ne pas avoir un goût de trop peu: "C’est assez fou de ressentir, aujourd’hui, une impression de manque alors que la Belgique n’a pas à rougir de son parcours. Quart de finaliste, c’est magnifique. Mais derrière les chiffres, il y a la manière et celle-là génère, soyons sincères, plus de frustrations que de satisfactions. Et, là, je ne parle pas que du duel face à l’Argentine. Car quand on y regarde de plus près, à l’exception du match contre les USA, on n’a jamais eu l’impression que les Diables sont parvenus à jouer totalement libérés. Sans quoi ils seraient encore en course…"
2. Centres et coups de pied arrêtés : trop de faiblesse: "Trois tirs cadrés au sortir d’un match où on a dominé dans la possession du jeu : c’est un bilan trop faible. D’accord, le bloc défensif argentin était solide. Mais on ne l’a pas assez bousculé. D’abord physiquement, ensuite en vitesse d’exécution. Or je reste convaincu qu’il y avait moyen de déstabiliser ces Argentins. Mais la Belgique souffre encore d’un handicap majeur : elle ne crée quasiment jamais le danger sur phases arrêtées et trop de centres sont mal ajustés. Or dans ce type de tournoi, avec des matches fermés, ce sont ce type d’action qui, souvent, font la différence. Regardez le… Brésil !"
3. On sera moins naïfs à l’Euro: "Une certitude, ce Mondial aura fait grandir les Diables. En expérience, d’abord, mais surtout en confiance. Aujourd’hui, ils ont encore eu tendance à trop respecter l’adversaire. Dans deux ans, pour l’Euro, c’est eux qui n’hésiteront plus à se faire respecter. Rien que pour cela, le Brésil 2014 est déjà un gage de succès."
4. J’aurais accepté une parade à Bruxelles: " Je sais que quand on est éliminés, on n’a qu’une seule envie : retrouver sa famille et ses proches. Mais à la place des joueurs, j’aurais quand même accepté de participer à une parade à Bruxelles pour communier avec les supporters. Il y a eu une telle fusion et un tel élan populaire que certains supporters risquent d’interpréter cette absence de fête comme une insulte…"