Les Allemands, euro-sceptiques, ne voient pas le foot en rose
L’autre regard de Miguel Tasso
- Publié le 22-03-2024 à 15h07
Il faut, en général, se lever tôt pour convaincre Toni Kroos de changer d’avis. À la veille de la phase finale de l’Euro dont son pays sera l’hôte en juin, le maître à jouer allemand a pourtant accepté de reprendre du service pour son équipe nationale. On se souvient que, voici trois ans, le meneur de jeu du Real avait décidé de consacrer exclusivement sa fin de carrière à son club et de renoncer à son statut de pilier de la Mannschaft. Mais il n’a pas résisté à l’appel du drapeau.
La sélection germanique ne respire pas la grande forme ces derniers mois avec trois victoires lors de ses onze derniers matches et une seizième place au classement Fifa. Pour la bonne cause, Kroos, 34 ans, a donc accepté de modifier ses dates de vacances. Voilà qui, peut-être, remontera le moral des supporters de l’équipe d’Outre-Rhin. À en croire de récents sondages, ceux-ci n’affichent en effet pas un grand engouement à l’égard de l’événement. Là, où, lors du Mondial 2006, ils décomptaient les jours, ils font preuve, cette fois, d’un véritable Euro-scepticisme. Et ce n’est pas la couleur rose choisie comme deuxième équipement par l’équipe de Julian Nagelsmann qui a remonté leur enthousiasme. “Le rose, ce n’est pas une couleur pour le foot” a décrété le quotidien Bild qui en fait une question sociétale. Il ne faut pas savoir lire dans la mousse des bières de Munich pour deviner que ce pessimisme pourrait vite se transformer en ivresse générale à l’heure de la première victoire. C’est ce que doit se dire Toni Kroos, sauveur virtuel de la patrie.