Cohésion et esprit d’équipe : l’Union fait à nouveau la force à Saint-Gilles
Les fissures dans le groupe unioniste entrevues en début de playoffs sont oubliées : les Saint-Gillois forment à nouveau un bloc. Et les résultats sont de retour.
- Publié le 30-04-2024 à 13h49
- Mis à jour le 30-04-2024 à 14h37
Certains signes ne trompaient pas, pour les habitués de l’Union Saint-Gilloise. Des gestes d’incompréhension, des bras écartés de façon démonstrative pour marquer les désaccords. Et puis il y avait ce qui se passait hors du terrain et n’était pas capté par les caméras. Des reproches qui détonnaient avec ce qui faisait le ciment d’un collectif méticuleusement construit au fil des mois par la direction.
La semaine qui avait suivi la défaite enregistrée face à un Anderlecht pourtant réduit à dix, synonyme de zéro sur neuf, avait marqué un tournant, à cet égard. “On s’était dit les choses avant Bruges”, expliquait dimanche Cameron Puertas après le deuxième succès en quatre jours face à l’Antwerp, comme pour cibler le moment clé dans le réveil de l’ex-leader. La défaite imméritée subie face au Club aurait pu casser l’élan, mais force est de constater deux semaines plus tard que les discussions tenues lors de cette fameuse semaine ont porté leurs fruits. “On a vu une réaction d’équipe, même si n’avait pas pris les trois points contre le Club. On ne ménage pas nos efforts, on court tous ensemble. L’Union, c’est avant tout un groupe. Si on court tous ensemble de la première à la nonantième minute, ça le fera.”
Tout n’est devenu pas rose, depuis deux semaines, évidemment. Comme tout ne l’était pas durant la phase classique et ne l’est jamais lorsqu’un groupe a des joueurs de caractère et de grandes ambitions. Mais depuis la quatrième journée, contre Bruges, les signes d’un retour à un esprit de cohésion étaient là.
Certains étaient étrangement à nonante pour cent de leurs moyens, en début de playoffs. Des choix offensifs solitaires, des courses défensives qui n’étaient plus faites à fond ; des couvertures qui n’étaient pas assurées, comme sur le troisième but du Cercle, marqué beaucoup trop facilement en contre, ou le deuxième d’Anderlecht, lorsque Sardella faisait joujou avec Terho avant de centrer pour un Amuzu qui grillait la politesse à la défense “jaune et bleu”. Des choses que l’on n’a plus vues, ensuite.
Mais lorsque Sadiki s’est troué, dimanche, avec une tête en retrait qui s’est transformée en passe décisive pour Janssen, il a pu compter sur le soutien d’un Anthony Moris qui lui a directement remis la tête à l’endroit. “C’est avec ce type de moments que je vais grandir. Et l’équipe m’a aidé à relever la tête”, soulignait avec justesse le médian défensif aligné côté droit, pour suppléer Castro-Montes, suspendu. “Bien sûr, quand on encaisse ce type de but, on se dit que cela vient de Noah qui n’est pas aligné à sa position habituelle”, soulignait Blessin dimanche soir en salle de presse. “Mais la façon dont l’équipe a réagi était vraiment bonne. ”
Si Puertas est évidemment un leader décisif ces derniers matchs, c’est ensemble que le onze unioniste s’est relevé. À l’image du 1-1. Un modèle d’action collective, de jeu en mouvement et de souci de se rendre disponible pour le porteur du ballon. Entre le ballon récupéré par Machida sur un dégagement de l’Antwerp et le but inscrit par Nilsson, se sont écoulées trente-quatre secondes, durant lesquelles les Unionistes se sont fait onze passes sans qu’aucun adversaire ne puisse intercepter le cuir. L’Union n’a pas répondu par un coup d’éclat en solo, mais par une partition d’orchestre.
Peut-être est-ce parce qu’ils peuvent à nouveau s’appuyer les uns sur les autres que les Bruxellois ont retrouvé des certitudes. Les jambes ne tremblent plus. “On voit ce que la victoire signée à l’Antwerp nous a rendu : la confiance”, poursuivait Blessin. “C’était compliqué à ce niveau après les défaites”, ne cache pas Sadiki. “Elle est revenue et on est plus entreprenant dans ce qu’on fait. Il y a deux semaines, on ne gagnait pas après avoir fait une erreur comme la mienne sur le 0-1 ; ce qui prouve qu’on a plus de confiance pour oser, même quand on est mal embarqué.” Reste à ne plus la laisser filer, maintenant, et à agir et réagir en équipe, quoi qu’il arrive dans les prochaines semaines.