Libération de Veljkovic: l’avocat de Mogi Bayat pousse un coup de gueule! (VIDEO)
Scandalisé, Jean-Philippe Mayence sort de sa réserve. Et flingue les "fausses informations" publiées sur ce dossier. Pour sa part, La DH réaffirme la véracité de ses révélations concernant le dossier qui éclabousse le football belge.
- Publié le 20-11-2018 à 14h29
- Mis à jour le 20-11-2018 à 22h47
Scandalisé, Jean-Philippe Mayence sort de sa réserve. Et flingue les "fausses informations" publiées sur ce dossier. Pour sa part, La DH réaffirme la véracité de ses révélations concernant le dossier qui éclabousse le football belge.
Halluciné par la nouvelle libération dans le Footgate, celle de l’agent Dejan Veljkovic cette fois, l’avocat de Mogi Bayat sort de la réserve à laquelle il s’était tenu jusqu’ici. Dans un entretien accordé à la DH, Maître Jean-Philippe Mayence se dit halluciné par cette nouvelle décision judiciaire. Le célèbre pénaliste carolo revient sur plusieurs informations divulguées dans ce scandale qui éclabousse le monde du football. Cette fois, le vase déborde pour l’avocat qui ne comprend pas pourquoi son client, Mogi Bayat, est maintenu en détention. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir demandé à plusieurs reprises sa remise en liberté. Mais le parquet fédéral s’y est déjà opposé.
“Objectivement nous avons joué le jeu, on a refusé de donner des interviews, on n’a pas violé le secret de l’instruction afin de respecter les règles. Nous subissons aujourd’hui cette honnêteté qui se retourne contre nous. Nous subissons des attaques de toute part, que ce soit de Duchâtelet ou des journalistes sportifs qui n’aiment pas Monsieur Bayat et qui font des sorties en se permettant de violer la présomption d’innocence de façon honteuse ! C’est scandaleux d’établir ainsi des suspicions à l’encontre de quelqu’un qui ne sait pas se défendre alors que pendant toutes ces années, tout le monde faisait des courbettes devant Monsieur Bayat parce qu’il était le seul à pouvoir résoudre un certain nombre de problèmes sportifs !”, s’exclame Jean-Philippe Mayence.
Et l’avocat de poursuivre, éléments à l’appui : “La meilleure preuve, c’est que les transferts qu’il a réalisés en Belgique ont rapporté pour les clubs belges plus de 200 millions d’euros ! Alors il est facile maintenant de crier haro sur le baudet et de mettre en avant toutes ces frustrations !”.
Le pénaliste se dit également étonné de constater que la présomption d’innocence n’est pas toujours respectée en ce qui concerne Mogi Bayat : “Une présomption que chacun revendique pour lui-même avec force lorsqu’il est mis en cause. En ce qui concerne les autorités, je constate qu’à la veille de la chambre du conseil qui aura lieu le 27 novembre prochain et alors que nous n’avons pas accès au dossier, des fuites organisées révèlent des éléments du dossier à propos de Mogi Bayat avec des points factuels totalement contraires à la vérité. Des informations qui n’ont d’ailleurs même pas été vérifiées chez nous. On ne peut que s’interroger sur l’origine des fuites et les raisons de celles-ci surtout lorsqu’on constate que des éléments inexacts y sont mentionnés”.
Habitué des clients placés en détention préventive, Jean-Philippe Mayence estime qu’il est difficile dans le cas de Mogi Bayat, de soutenir qu’il existe le concernant une absolue nécessité pour la sécurité publique de le maintenir en prison. “En ce qui concerne la collusion, alors que tout ces éléments sont révélés dans la presse et que le parquet fédéral a communiqué, cela apparaît comme une hérésie et cela peut difficilement justifier le maintien en détention préventive d’un homme à qui, au final, on pourra reprocher des infractions à caractère fiscal”.
Et Jean-Philippe Mayence de poursuivre, énervé: “Mogi Bayat n’a eu aucun contact avec des arbitres ni des dirigeants impliqués dans les matchs truqués. Il est archi-faux de préciser qu’il n’aurait facturé que des commissions perçues en Belgique alors que toutes les commissions perçues par les clubs, en ce compris les clubs étrangers, ont fait l’objet d’un contrat et ont été déclarées au Fisc par l’intermédiaire de sa société en Belgique. Et que les montants des impôts payés révèlent d’ailleurs cette situation. D’autre part, les infos relayées à propos de certains transferts sont également erronées ! Monsieur Bayat n’a jamais agi au préjudice d’un de ses mandants. Il a toujours agi dans la transparence mandatée par des clubs et il est faux de prétendre que dans le transfert de Sofiane Hanni, il aurait perçu d’autres commissions que celle payée par le club d’Anderlecht et qui a été fixée contractuellement entre les parties. Les parties de commission versées par le Spartak ont été facturées à diverses personnes qu’il ne m’appartient pas de citer ici mais qui sont indiquées dans le dossier. Mais en aucun cas, contrairement à ce qui a été écrit, une commission a été versée à Veljkovic ! Que la seule question qui se pose est de savoir si oui ou non mon client aurait perçu une partie de commission en noir (50.000 euros). C’est la seule discussion qui se pose sur le transfert de Hanni”.
En ce qui concerne le transfert de Limbombe, les infos fournies sont à nouveau "totalement inexactes", poursuit l’avocat. “Les primes payées au joueur auraient dû l’être de manière contractuelle (elles n’ont pas encore été versées). Elles sont prévues dans le contrat et auraient fait l’objet d’une taxation dans le chef de Monsieur Limbombe dès leur perception. Il est donc totalement inexact de parler de prime en noir sollicitée par Monsieur Bayat puisqu’il n’en était pas le destinataire et le bénéficiaire”.
Au sujet des montres de luxe dont on a beaucoup parlé à l’éclatement du Footgate, là aussi, l’avocat tient à réagir : “40 jours après la détention de mon client, aucune, je dis bien aucune, question ne lui a jamais été posée sur un emballage de montre ou sur une montre ! Pourtant, c’est un élément évoqué dans la première conférence de presse du parquet fédéral alors que Mogi Bayat n’avait même pas encore été entendu !”
Enfin, au sujet de la fameuse safe room, dans laquelle Mogi Bayat aurait pu se réfugier, raison pour laquelle les unités spéciales seraient intervenues en force ce matin-là, Jean-Philippe Mayence estime que c’est là, “la goutte qui fait déborder le vase”.
“C’est une réponse organisée au fait que nous nous étions insurgés face à la manière dont les forces de l’ordre étaient intervenues ce matin là. Il n’a pas de safe room. C’est une excuse totalement inacceptable. L’ancien propriétaire avait voulu fabriquer une sorte d’abri atomique. Lorsque Mogi Bayat a acheté cette maison, il a transformé cet endroit en salle de jeux pour ses enfants !”.
La DH a d’ailleurs pu obtenir une photo de cette pièce réservée aux jeux d’enfants, effectivement. Plus question de “baisser la tête”, avertit Jean-Philippe Mayence face à ceux qui ont attaqué son client. Et l’avocat de se réserver le droit d’attaquer à l’avenir toute personne qui se permettrait des accusations mensongères. “Trop facile de frapper quelqu’un qui est déjà à terre”, conclut le pénaliste.
N.B.: cet article fait état de la position du conseil de Mogi Bayat. La Dernière Heure maintient et réaffirme, pour sa part, la véracité des informations et révélations publiées sur le dossier du Footgate.