La chronique d’Axel Merckx : “Pogacar est encore plus favori pour Liège-Bastogne-Liège”
Notre consultant estime que les conditions dantesques de la Flèche favorisent le Slovène et van der Poel, qui n’ont pas souffert du froid ce mercredi.
- Publié le 18-04-2024 à 17h02
La Flèche wallonne a été disputée dans d’incroyables conditions. J’ai passé toute la journée sur la moto, derrière les coureurs, et j’ai pu me rendre compte du calvaire que le peloton a vécu. À certains moments, le thermomètre indiquait… 1,5 degré et il y avait de la neige fondante. Dans ces conditions, il faut bien manger et s’hydrater en début de course – car on perd plus de calories dans le froid –, et ne pas se découvrir trop tôt, au risque de le regretter. J’ai l’impression qu’ils sont nombreux à s’être fait piéger par le soleil de début de course, même si on voyait un ciel menaçant tout autour.
On a vu des favoris comme Skjelmose, Pidcock ou Teuns abandonner très tôt à cause du froid et de la pluie. Parfois, les coureurs les plus affûtés sont ceux qui souffrent le plus de ces conditions. Mais de manière générale, cela diminue environ 80 % du peloton.
Mis à part le vainqueur Stephen Williams, qui n’aura pas le contrecoup, et un coureur comme Maxim Van Gils, qui aura également le moral après sa troisième place, la Flèche va laisser des traces dans les organismes. Même s’il y a trois jours entre les deux courses, la récupération s’annonce compliquée avant Liège-Bastogne-Liège pour la plupart du peloton. Sans compter le fait que certains pourraient tomber malades.
MVDP peut remporter la Doyenne.... mais pas face à un grand Pogacar.
Ceux qui vont profiter de tout cela, ce sont… les deux grands favoris : Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel. Ils se sont entraînés dans des conditions excellentes (Monaco pour le premier, l’Espagne pour le deuxième) et ont encore un avantage supplémentaire sur leurs concurrents. On savait déjà que Pogacar était un niveau au-dessus des autres et il se retrouve peut-être encore un peu plus favori qu’il ne l’était déjà.
Même si son équipe n’a pas été impressionnante ce mercredi, le Slovène sera l’homme à battre sur la Doyenne. Van der Poel va essayer de tirer son épingle du jeu pour tenir le plus longtemps possible mais face à un grand Pogacar, j’ai mes réserves sur sa capacité à livrer une vraie bataille. Je pense que MVDP peut remporter la Doyenne, un jour, mais peut-être pas face au phénomène slovène. On a vu lors des Strade Bianche – où les conditions étaient également mauvaises – que Pogacar n’avait pas besoin de beaucoup de jours de course pour être en forme. Tout semble donc réuni pour qu’il s’impose. Mais l’an passé, on disait pareil et il s’est retrouvé par terre avec le scaphoïde cassé. C’est la preuve qu’une course n’est jamais gagnée avant le départ.