Après les classiques, quel programme pour les Belges du peloton ?
Van Aert, Remco et consorts se préparent à une fin de saison de tous les records.
- Publié le 25-04-2024 à 13h06
- Mis à jour le 25-04-2024 à 14h21
À peine le printemps des classiques terminé (même s’il reste la Famenne Ardennes Classic (28/04) et le Grand Prix de Francfort (01/05)), le peloton s’affaire désormais à la préparation de la suite de la saison. Avec en première ligne de mire, le Giro, qui débutera le 4 mai prochain. S’en suivront le Dauphiné et le Tour de Suisse en préambule du prochain Tour de France, à l’issue déjà aussi incertaine que spectaculaire.
Quelques jours plus tard, les Jeux Olympiques se tiendront à Paris, puis place à la dernière ligne droite. La Clasica San Sebastian sera une répétition de la Vuelta. Et pour terminer l’année en beauté, le peloton se rendra à Zurich pour les championnats du Monde, avant le Tour de Lombardie comme dernier monument de la saison.
Les Belges du peloton auront donc un programme plus que chargé. Tour d’horizon.
Le mystère Wout Van Aert
Lui qui souhaite briser la malchance n’a pas pu compter sur son printemps pour enfin décrocher un deuxième Monument. La faute à une “bête” chute causée à 67 km de l’arrivée sur À travers la Flandre. Van Aert rêvait tant de se joindre à la bataille des géants face à Mathieu van der Poel, mais le Belge a dû faire l’impasse sur le reste des classiques.
En convalescence de sa clavicule et ses côtes cassées, le coureur de la Visma | Lease a Bike a déjà repris l’entraînement.
Qu’en sera-t-il de la suite de sa saison ? Il devait disputer le Giro pour la première fois, afin d’arriver en pleine forme pour les JO, certainement son plus gros objectif de la saison. Le Tour de France pourrait servir d’alternative, mais la fatigue accumulée à quelques jours de Paris pourrait lui être préjudiciable. À moins qu’il ne décide de quitter le Tour avant la fin, comme le feront certainement plusieurs coureurs du peloton…
Problème, la Grande Boucle ne l’attirait pas forcément en début de saison. Sa blessure, et celle du patron Vingegaard, pourrait tout chambouler. Visma pourrait alors se muer en chasseur d’étapes avec un Van Aert en quasi pleine possession de ses moyens, et sans véritable leader dans le groupe. Un changement drastique d’objectif, mais pas impossible.
Il pourrait alors participer au Tour de Suisse ou au Dauphiné. Ces courses à étapes d’une semaine seraient alors des préparations idéales pour Paris, sans trop se fatiguer mais avec des parcours idéaux.
Sans oublier Zurich fin septembre, où Van Aert court derrière le maillot irisé depuis de longues années…
Remco Evenepoel, objectif podium
Pour Remco, l’incertitude est bien moins grande que Wout. Sur le Tour du Pays basque, il a lui aussi été victime d’une grave chute, emportant avec lui Jonas Vingegaard, Primoz Roglic ou encore Stef Cras.
Heureusement, Remco va bien. Il y a une semaine, il donnait de ses nouvelles dans le podcast de son équipe. “J’ai déjà fait des exercices avec le kiné, pour garder les muscles en alerte. J’ai aussi fait du rouleau et j’espère rouler sur route début de semaine prochaine", rassurait-il.
S’il n’a pas pu disputer Liège-Bastogne-Liège pour y remporter une 3e victoire d’affilée, le gros objectif de son printemps, il devrait néanmoins bientôt retrouver le chemin de la course. Avec un programme inchangé. Un stage dans les montagnes espagnoles, puis une participation au Dauphiné avant d’entamer le premier Tour de France de sa jeune carrière.
En fin de saison, il devrait se contenter des championnats du monde à Zurich, où il formera une paire de leaders avec Wout van Aert. Le Tour de Lombardie pourrait également s’inscrire dans son programme.
Arnaud de “Lyme”
Il était promis à jouer les hommes forts dans une grande partie des classiques de ce printemps, il en a finalement été autrement. La faute à la maladie de Lyme. Arnaud de Lie a dû faire une pause avec la découverte de celle-ci, après une anonyme 90e place sur Gand-Wevelgem.
Cependant, le Taureau de Lescheret va mieux. Les derniers examens étant rassurants, il reprendra la course dès dimanche avec la Famenne Ardennes Classic. Il mettra ensuite le cap à l’ouest de la France avec le Grand Prix du Morbihan (samedi 4 mai, où il est tenant du titre) et le lendemain, au Tro Bro Leon.
La principale interrogation se situe plutôt sur le mois de juillet. Si Lotto a déjà annoncé sa participation au Tour de France, sa maladie pourrait lui jouer des tours, encore plus sur une épreuve aussi intense et qui est étalée sur trois semaines. Sa présence au Tour de Suisse et aux championnats de Belgique devrait déjà donner un avant-goût de sa forme, lui qui visera les étapes au sprint sur la Grande Boucle.
Aucune information n’a cependant fuité sur sa fin de saison. Il ne devrait pas faire partie de l’équipe belge à Paris, où seulement 4 coureurs seront de la partie. Sa présence à Zurich pourrait cependant ajouter une chance supplémentaire de victoires à l’équipe belge.
Jasper Philipsen, objectif maillot vert
S’il a déjà remporté plusieurs succès majeurs cette saison (Milan-San Remo, Bruges – La Panne, et des deuxièmes places sur le Grand Prix de l’Escaut et Paris-Roubaix), il ne lui manque plus que le maillot vert du Tour de France pour conclure cette saison sur les mêmes bases qu’en 2023.
Une course devrait s’ajouter au programme estival de Philipsen. Les Jeux Olympiques seront un objectif majeur pour l’un des meilleurs sprinteurs du monde, il formera un trio avec Wout van Aert et Remco Evenepoel. Reste à savoir qui sera le 4e soldat de la course en ligne.
Sauf retournement de situation, il fera également partie de la sélection pour les championnats du monde, à Zurich.
La révélation Maxim Van Gils
Véritable sang neuf sur le cyclisme belge, Maxim Van Gils a époustouflé le printemps de son talent. Pas de victoires en 2024, certes, mais une régularité presque parfaite : 5e à la Faun-Ardèche Classic, 3e à la Drôme, 3e sur les Strade Bianche, 7 à Milan-San Remo, 2e au Grand Prix Indurain, 3e à la Flèche Wallonne et 4e à Liège-Bastogne-Liège. Le Belge de 24 ans peut tout faire, sur tous les terrains. Il ne manque plus que les succès pour parachever une saison digne des plus grands.
Symbole d’une équipe Lotto Dstny qui s’appuie sur les jeunes talents belges (Arnaud de Lie, Lennert van Eetvelt, Florian Vermeersch), il sera également aligné sur les deux prochaines et dernières classiques de la saison. Avant d’envisager le Tour de Suisse puis le Tour de France ? Avec ses qualités de puncheur, Lotto possède une sacrée corde à son arc pour ramener des bons résultats, lui qui était parvenu l’année dernière à décrocher une deuxième place sur la 13e étape, au mythique Grand Colombier.
Tiesj Benoot le fidèle soldat, le Giro pour Jasper Stuyven
Souvent reclus en soldat pour les gros noms de chez Visma, Tiesj Benoot a pu goûter aux joies du rôle de leader sur les classiques ardennaises, avec notamment une 9e place au sommet du Mur de Wuy et une 12e place sur la Doyenne.
Comme à son habitude, le jeune papa devrait être aligné sur le Tour de France, même si les objectifs de la Visma et la présence de Vingegaard ne soient pas clairement définis. Et comme à son habitude, il devrait faire partie de la sélection belge pour les championnats du monde, où il avait obtenu une belle 9e place à Glasgow l’année dernière. Le Tour de Lombardie pourrait être la dernière danse de sa saison.
Jasper Stuyven fera quant à lui son retour sur le Giro, trois mois après sa terrible chute sur À Travers la Flandre.
Cian Uijtdebroeks parmi les outsiders du Giro
La victoire au prochain Tour d’Italie semble promise à Pogacar, tant sa domination sur les classiques et la faible adversité font que le Slovène semblera invincible.
Placé 3e dans la liste des favoris parmi certains bookmakers (derrière Pogi et Thomas), Cian Uijtdebroeks pourrait venir jouer les trouble-fêtes.
Le printemps du souriant jeune Belge a été quelque peu différent. Il a préféré se mêler aux courses par étapes, sans prendre le chemin des classiques belges. Avec une belle 5e place sur O Gran Camino et une 7e sur le Tirreno Adriatico, il a pu prendre un peu d’expérience avant d’aborder le second grand Tour de sa carrière, à 21 ans seulement. La suite de sa saison n’est pas encore connue. Mais nul doute que Visma compte sur son nouveau talent.