L’émulation de la jeune génération française, très présente sur les classiques ardennaises : “Il y a de la relève en France”
Les Vauquelin, Grégoire ou Lapeira ont été bien présents sur le front des classiques ardennaises.
- Publié le 24-04-2024 à 13h03
Il ne fait pas encore partie des têtes d’affiche, mais le jeune Lenny Martinez sera un des coureurs à suivre sur le Tour de Romandie, qui vient de s’élancer par un prologue disputé ce mardi et remporté par le Néerlandais Maikel Zijlaard. Le fils de Miguel, ancien champion olympique de VTT et petit-fils de Mariano, meilleur grimpeur du Tour de France 1978, a étincelé en ce début de saison, avec quatre victoires (la Classic Var, le Trofeo Laigueglia, la Classic Grand Besançon Doubs et le Tour du Doubs) et un solide Tour de Catalogne, septième au général et meilleur jeune. Sans oublier sa huitième place conquise sur les Strade Bianche, à 20 ans à peine.
"Romain Grégoire, c'est la future star de notre cyclisme"
Le grimpeur de Groupama-FDJ (très courtisé et déjà annoncé chez Bahrain l’an prochain), plus jeune leader de l’histoire du Tour d’Espagne, l’an passé, incarne cette nouvelle génération française, très en vue sur les récentes classiques ardennaises. “Il y a de la relève en France, cela fait plaisir de voir que cela pousse, commentait, dimanche, l’expérimenté Romain Bardet (33 ans) lors de la conférence de presse d’après Liège-Bastogne-Liège, qu’il venait de terminer à la deuxième place. Sur la Doyenne, il s’était retrouvé en poursuite derrière Tadej Pogacar en compagnie de l’Irlandais Ben Healy mais aussi de deux compatriotes : Benoit Cosnefroy, récent lauréat de la Flèche Brabançonne et le très prometteur Romain Grégoire, coéquipier de Lenny Martinez. “Les jeunes Français sont bien présents, ajoute Romain Bardet. Romain Grégoire, par exemple, c’est la future star de notre cyclisme. Il y a plusieurs grands talents bien formés, dans plusieurs équipes différentes. Ils arrivent plus vite sur le devant de la scène qu’à mon époque. On sent aussi qu’il y a une belle émulation entre eux.”
Un an plus vieux que Lenny Martinez, Romain Grégoire a été très constant sur les Ardennaises. Des courses qu’il adore et qu’il avait largement dominées dans la catégorie des espoirs, en 2022, avec sa victoire à Liège-Bastogne-Liège des moins de 23 ans et à la Flèche Ardennaise, à chaque fois devant un certain Lennert Van Eetvelt après avoir bataillé chez les juniors face à Cian Uijtdebroeks, qu’il apprécie. Le grand frère de Baptiste, un des meilleurs juniors internationaux, vient de remporter lui aussi une étape du Tour du Pays basque et s’est montré offensif dans le final de la Doyenne après avoir terminé septième au sommet du Mur de Huy et douzième de l’Amstel Gold Race.
Une génération qui évolue ensemble depuis les cadets et se tire vers le haut
Sur la classique néerlandaise, c’est Paul Lapeira (23 ans), de Décathlon AG2R et lui aussi lauréat d’une étape du Tour du Pays basque, qui avait flirté avec le podium en s’y classant cinquième, avant de finir onzième à Liège. Tandis que sous la pluie glaciale qui a marqué une Flèche Wallonne très éprouvante, Kevin Vauquelin (22 ans), lui, est parvenu à se hisser sur le podium. À la deuxième place derrière Stephen Williams, qu’il regrettait de ne pas avoir suivi plus vite. “Il y a effectivement une émulation entre les jeunes coureurs français, explique-t-il. C’est plaisant de discuter ensemble dans le peloton. Et c’est motivant de voir les résultats de chacun. Cela nous tire vers le haut.”
Moins en vue par ses résultats sur les Ardennaises, Axel Laurance (23 ans) y avait été au charbon pour Mathieu van der Poel chez Alpecin-Deceuninck. Cet ancien champion du monde des espoirs, vainqueur cette année d’une étape de l’Étoile de Bessèges et d’une étape du Tour de Catalogne, a lui aussi un bel avenir. “Je ne suis pas surpris par la réussite des jeunes coureurs français. On se connaît depuis les cadets (NdlR : les 15 et 16 ans), a-t-il commenté à France Info. Nous étions déjà solides dans les catégories des juniors, on se tire vers le haut et nous avons grandi ensemble.”
En 2023, 51 % des points UCI de la France avaient été décrochés par des coureurs de moins de 23 ans. Si Julian Alaphilippe (31 ans), le leader français du cyclisme hexagonal pendant de nombreuses années, peine à retrouver son meilleur niveau depuis sa grave chute à Liège-Bastogne-Liège en 2022, de nombreux jeunes semblent prêts à reprendre le flambeau, sur plusieurs terrains. Y compris au niveau des sprints, avec la pépite de Soudal-Quick Step Paul Magnier (20 ans).