Mathieu van der Poel 22e de l’Amstel Gold Race : “Je n’avais pas les meilleures jambes”
Mathieu van der Poel n’a jamais été en mesure de jouer la gagne à l’Amstel Gold Race.
- Publié le 15-04-2024 à 06h53
Lorsqu’il est arrivé à Berg en Terblijt, la nuée de journalistes a stoppé toutes ses interviews pour aller s’enquérir de son état d’esprit. Comme si c’était une anomalie que Mathieu van der Poel n’ait pas franchi la ligne d’arrivée en premier. C’est que la dernière fois que le champion du monde n’avait pas gagné, il avait fallu un Mads Pedersen des grands jours pour le devancer au sprint à Gand-Wevelgem. C’était le 24 mars dernier. Une éternité tant le Néerlandais avait mis tout le monde à ses pieds depuis lors.
Ce dimanche, il n’est pas parvenu à ses fins. Pire : il n’a jamais été en mesure de jouer la gagne et a terminé dans l’anonymat d’une 22e place, dans un peloton à 0:11 des neuf premiers. On se demandait si, comme au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix, le leader d’Alpecin-Deceuninck attendrait le bon moment pour répondre aux attaques de ses concurrents. Eh bien, non ! Ce coup-ci, van der Poel ne pouvait tout simplement pas. Dans le Keutenberg, il ne manifesta pas la moindre réaction à l’accélération de Tiesj Benoot. “J’en étais incapable, reconnut-il. Si j’avais eu des aussi bonnes jambes que les semaines précédentes, j’y serais allé mais un dimanche n’est pas l’autre.”
”Quand j’ai placé mon offensive, c’est parce que Mathieu ne l’avait pas encore fait, dira Benoot. Du coup, je me suis mis à douter de sa forme. Il n’a pas eu une super journée, mais c’est normal d’avoir un peu de décompression après ce qu’il vient de vivre.”
Comme si ça ne suffisait pas, l’homme aux six monuments n’avait déjà plus d’équipier pour boucher le trou. “Il fallait anticiper pour essayer de l’isoler”, éclaira Marc Hirschi, battu au sprint par Tom Pidcock. Van der Poel était à des années-lumière d’en tenir rigueur à ses lieutenants. “On ne peut pas contrôler les débats à chaque fois. Et puis, c’est particulièrement difficile dans cette course-ci.”
S’il est logiquement déçu, van der Poel peut vivre avec cette contre-performance. “Avec tout ce que j’ai gagné jusqu’ici, ma saison est déjà pleinement réussie.” Reste qu’il va se tourner vers Liège-Bastogne-Liège avec l’envie de faire plaisir à Philip Roodhooft, le patron de sa formation, qui rêve d’une victoire du Néerlandais dimanche dans la Principauté. “Là, je vais repartir quelques jours en Espagne pour m’entraîner dans de meilleures conditions climatiques.”
Dimanche à Liège, il peut rejoindre Boonen et Van Avermaet
S’il en revient dans la même forme qu’avant Paris-Roubaix, il pourrait bien contrecarrer les plans de Tadej Pogacar, le grand favori de la Doyenne. Et en cas de succès à Liège, van der Poel rejoindrait Tom Boonen (en 2012) et Greg Van Avermaet (en 2017) comme quadruple vainqueur des classiques printanières durant la même année. Voilà une raison suffisante pour prolonger d’une semaine le plaisir des spectateurs.