Attention Remco, être champion du monde chez les jeunes n'est pas une garantie
De nombreux jeunes coureurs n'ont pas percé dans le peloton malgré un titre mondial dans les catégories de jeunes. Evenepoel est prévenu.
- Publié le 25-09-2018 à 15h57
- Mis à jour le 26-09-2018 à 12h00
De nombreux jeunes coureurs n'ont pas percé dans le peloton malgré un titre mondial dans les catégories de jeunes. Evenepoel est prévenu.
Remco Evenepoel a, une nouvelle fois, épaté la galerie ce mardi lors du chrono du championnat du monde pour junior. Il a littéralement survolé sa catégorie en repoussant le 2e à... 1'23". Ce titre vient parachever une saison de rêve pour le Belge qui a surclassé tous ses adversaires en 2018. Il vise désormais le doublé avec la course en ligne, comme il l'a réalisé au championnat d'Europe il y a quelques semaines.
Juniors: de nombreux feux de paille
Remporter un titre mondial chez les espoirs ou chez les juniors n'est certainement pas la garantie de percer dans le peloton professionnel par après. Il suffit de jeter un coup d'oeil aux 25 derniers champions du monde chez les juniors pour s'en rendre compte. Si on enlève les 3 derniers champions du monde juniors (qui sont encore très jeunes), cela nous fait un total de 22 coureurs. Parmi eux, Miguel Morras (1994), Valentino China (1995), Holger Loew (1996), Jeremy Yates (2000), Oleksandr Kvachuk (2001), Arnaud Gérard (2002), Kai Reus (2003) Ivan Rovny (2005) ou encore Pierre-Henri Lecuisinier (2011) ont connu des carrières bien en deçà des attentes qu'avait laissées entrevoir leur sacre arc-en-ciel. Le cas le plus flagrant est celui de Lecuisinier. Le Français a été professionnel de 2014 à 2016 avant de mettre un terme à sa carrière prématurément.
Il y a aussi des garçons tels que Giuseppe Palombo (1993), Crescenzo D'Amore (1997), Mark Scanlon (1998) ainsi que Johan Le Bon (2008) qui ont réalisé une carrière honnête sans avoir marqué l'histoire du cyclisme (ndlr: Le Bon est toujours pro en 2018).
Dans les réussites, on peut citer Damiano Cunego (1999), Roman Kreuziger (2004), Diego Ulissi (2006-2007), Jasper Stuyven (2009), Matej Mohoric (2012) ou encre Mathieu Van der Poel (2013). Il est aussi intéressant de constater que, par exemple, le sprinteur Marcel Kittel a été sacré deux fois dans le chrono des mondiaux juniors et Jurgen Van den Broeck à une reprise. Preuve que les caractéristiques du cycliste peuvent encore largement évoluer au fil des années.
Espoirs: le niveau se resserre
Dans la catégorie espoirs, le niveau semble déjà nettement plus relevé et les coureurs bien plus aptes à réaliser de belles carrières par après, même s'il reste quelques ombres au tableau. Instauré en 1996, le championnat du monde espoirs en ligne a vu défiler quelques cadors du style: Ivan Basso (1998), Yaroslav Popovych (2001), Michael Matthews (2010), Arnaud Démare (2011), Matej Mohoric (2013). Dans un passé récent, Romain Sicard avait soulevé une vague d'optimisme en France sur les épreuves de trois semaines. Mais le Basque n'a jamais su se montrer à la hauteur de son talent. A 30 ans, il court pour la formation Direct Energie et compte... une victoire pro.
Chichi (2002), Lagoutine (2003), Siutsou (2004), Grabovskyy (2005) ou encore Fabio Duarte (2008), ont tous connu de belles carrières, sans point d'orgue. Ciolek (2006) a lui décroché une victoire de rêve à Milan-Sanremo, en 2013, alors que la presse allemande l'avait bombardé comme étant le nouveau "Erik Zabel". On attend évidemment énormément de Mohoric, le talent qui vient enfin de remporter sa première victoire par étapes World Tour en remportant le BinckBank Tour. Kevin Ledanois, champion du monde espoirs à Richmond (2015), peine aussi à se montrer à son avantage dans les grandes courses.
A noter que chez les espoirs, aucun Belge n'a remporté la médaille d'or. Notre meilleur résultat demeure une 2e place acquise en 2003 par Johan Van Summeren. Le vainqueur de Paris-Roubaix 2011 avait été battu par Lagoutine.
Bjorg Lambrecht, grandissime favori de la course en ligne espoirs, pourrait donc mettre un terme vendredi à ce manque dans le palmarès de notre pays. Avant de confirmer chez les pros ses talents de grimpeur ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite !