Kevin De Weert argumente ses choix: "Je n’aurais pas pris Gilbert"
Kevin De Weert explique comment il a opéré sa sélection pour les championnats du monde.
- Publié le 20-09-2018 à 07h15
- Mis à jour le 20-09-2018 à 12h31
Kevin De Weert explique comment il a opéré sa sélection pour les championnats du monde.
Dès ce dimanche débutent à Innsbruck, en Autriche, les championnats du monde sur route. Pour le sélectionneur national, Kevin De Weert, c’est bien sûr la période la plus dense de l’année. La sélection que l’ancien coureur anversois a donnée, le lundi 10 septembre dernier, a déjà fait couler encre et salive. Comme toujours, devrait-on dire. De Weert explique comment il travaille pour opérer son choix.
"Quand on connaît l’endroit où auront lieu les Mondiaux, en général deux ou trois ans à l’avance", dit-il, "nous allons d’abord chercher un hôtel le plus vite possible. Puis, même quand le parcours n’est pas encore connu officiellement, on cherche à savoir à quoi cela va ressembler exactement."
De Weert travaille plusieurs mois à l’avance.
"En fonction de tel ou tel parcours, puisque vous imaginez bien que ce n’est pas le même à Doha au Qatar ou cette fois à Innsbruck, je dresse en hiver une liste de coureurs potentiellement sélectionnables", explique-t-il. "C’est un noyau réduit, pas de trente coureurs par exemple, parce que je ne veux pas faire des déçus. Je les préviens que je compte sur eux, en tout cas pour les cadres de l’équipe. Après, il faut que tout se passe comme prévu. Une chute, une maladie, une mauvaise saison peuvent éliminer tel ou tel au fil de l’année."
Comme la sérieuse blessure au genou subie par Philippe Gilbert lors du Tour.
"Avec sa fracture, il n’entrait plus en ligne de compte, mais j’avais déjà des doutes, je ne pense pas que je l’aurais pris", avoue Kevin De Weert. "Phil était aux Jeux de Rio, dont on peut comparer la difficulté avec le Mondial d’Innsbruck, mais ça s’est révélé finalement trop dur. Je n’aurais pas pris le risque à nouveau. Ça n’enlève rien à ses qualités et à sa présence dans les Mondiaux futurs."
Pour affiner son choix , le sélectionneur emmène désormais des coureurs sur le parcours.
"C’est mieux que ce soit eux qui se fassent une idée exacte", dit-il. "Cette année, je suis allé fin juin en Autriche avec Tim Wellens et Sofie De Vuyst. On prend alors tous les renseignements sur Garmin et en filmant, ça peut aider."
Cette année, le choix du successeur de Carlo Bomans a suscité des réactions et cela d’autant plus que Thomas De Gendt, retenu seulement comme réserve, a fini la Vuelta en boulet de canon, en y devenant le premier Belge à remporter le classement du meilleur grimpeur.
"Je ne regrette pas ma décision", poursuit De Weert. "Thomas est un super-bon coureur, mais sur des courses d’une semaine ou de trois semaines. Il lui est très difficile de répondre présent au jour-J. J’estime, je le lui ai dit et je pense qu’il m’a compris, que c’était prendre un risque de l’emmener et que ce jour-là, il passe à travers comme cela lui arrive dans les courses d’un jour. Cette sélection, ça dépend aussi des choix que vous avez. Là, j’estime que sur celui d’Innsbruck, j’ai des coureurs qui peuvent nous apporter plus que De Gendt."
Parmi les huit coureurs qu’il a retenus, Kevin De Weert ne s’inquiète pas du tout à propos de Laurens De Plus, malade et qui a abandonné la Vuelta à trois jours de l’arrivée, de Tiesj Benoot, blessé au genou puis malade et qui a fini le Tour d’Espagne sans coup d’éclat, ou de Serge Pauwels, de retour après sa fracture du coude au Tour.
"Laurens était guéri deux jours plus tard et il était en grande forme, on l’a vu dans le chrono du mardi, avant son abandon", dit-il. "Tiesj a chuté. Pour que sa blessure au genou ne s’infecte pas, il a pris des antibiotiques. Ça l’a dérangé et affaibli mais il sera là. Idem pour Serge que je suis allé voir en Slovaquie. Je savais qu’il serait prêt, j’en ai eu confirmation."
À la Vuelta, l’équipe belge a eu aussi la confirmation de la bonne forme de Dylan Teuns.
"Il est au sommet de sa condition", dit De Weert. "Elle s’est améliorée au fil des trois semaines. Je suis certain qu’il va la conserver jusqu’au 30 septembre."