Vuelta: Nacer Bouhanni sous pression
Le Français doit remporter une étape de la Vuelta s’il veut sauver sa saison. Et conserver sa place de choix chez Cofidis.
- Publié le 30-08-2018 à 08h33
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h45
La sixième étape du Tour d’Espagne, qui mène aujourd’hui les coureurs de Huércal-Overa à San Javier, semble promise aux sprinteurs. Et parmi les As de la dernière ligne droite, Nacer Bouhanni est sans doute celui qui aura le plus de pression sur les épaules au moment de lâcher les chevaux.
Le sprinteur français de Cofidis est en effet à la recherche d’un premier succès de prestige cette saison, lui qui s’est imposé à cinq reprises sur des courses très modestes depuis le 1er janvier. Lundi, lors de la première arrivée massive de cette 73e édition du Tour d’Espagne, le Lorrain a terminé 4e. Sans jamais vraiment pouvoir entrevoir la victoire.
Nacer Bouhanni n’a plus gagné de course estampillée World-Tour depuis le Tour de Catalogne 2017. Une anomalie pour celui qui était présenté à ses débuts comme une future terreur du sprint. À juste titre puisque le Français avait remporté trois étapes du Giro et deux étapes de la Vuelta il y a quatre ans. Après cette saison 2014 prolifique, le champion de France 2012 avait décidé de quitter le giron FDJ pour rejoindre la Cofidis. Car avec lui et Arnaud Démare, il y avait visiblement un sprinteur de trop dans la formation de Marc Madiot.
Les débuts de Nacer Bouhanni chez Cofidis ont été plutôt prometteurs avec, notamment, deux places dans le Top 10 de Milan-Sanremo en 2015 et 2016. Le Lorrain pouvait surtout compter sur une équipe entièrement dévouée à sa cause et sur un des salaires les plus confortables du peloton mondial. Et ce malgré ses frasques, à l’image de son altercation dans un hôtel qui lui a valu un forfait rocambolesque sur le Tour de France 2016.
Toutefois, l’arrivée de Cédric Vasseur à la tête de Cofidis à la fin de l’année dernière a marqué un tournant dans les relations entre Nacer Bouhanni et l’équipe qui l’emploie. Le maillot jaune du Tour de France 1997 a décidé de modifier fondamentalement la stratégie de la formation nordiste, en manque de résultats probants depuis quelques années.
Et le moins que l’on puisse dire est que Cédric Vasseur ne fait pas dans la dentelle. Trouvant que la condition physique de son sprinteur laissait à désirer, le manager de Cofidis a décidé de carrément se passer de ses services lors de Milan-Sanremo et du Tour de France. Nacer Bouhanni a finalement été sélectionné pour la Vuelta, non sans avoir été mis sous pression préalablement. "Ce qui compte pour moi, ce n’est pas que Nacer soit content ou pas content, c’est qu’il gagne des courses. Et si Nacer gagne sur la Vuelta, je me dirai qu’on a fait le bon choix de le mettre sur la Vuelta plutôt que sur le Tour de France", avançait Cédric Vasseur à Eurosport quelques jours avant le départ de ce Tour d'Espagne.
Selon As, le Français n’a pas arrangé son cas hier puisqu’il a écopé d’une pénalité de 30 secondes après avoir frappé la voiture de son directeur sportif, Jean-Luc Jonrond à la suite d’une dispute.
Nacer Bouhanni a donc plutôt intérêt à triompher sur cette Vuelta. Car rien n’indique aujourd’hui qu’il puisse honorer, en 2019, sa dernière année de contrat chez Cofidis.