Tim Wellens effectue un retour en fanfare: "Toujours mieux de commencer par une victoire"
Avant les trois prochaines classiques dont il devient forcément un favori, Tim Wellens s’est pleinement rassuré
- Publié le 11-04-2018 à 21h56
- Mis à jour le 12-04-2018 à 09h20
Avant les trois prochaines classiques dont il devient forcément un favori, Tim Wellens s’est pleinement rassuré. De retour à la compétition après un mois d’absence, Tim Wellens s’est rassuré d’emblée en enlevant la première des quatre dernières classiques du printemps, ce mercredi à Overijse. L’index pointé vers le ciel, en hommage à Michael Goolaerts, décédé dimanche après Paris-Roubaix, le Limbourgeois a triomphé en solitaire, après une fugue de huit kilomètres, et ajouté à son palmarès la Flèche brabançonne.
"Le scénario de la course a été parfait pour nous", expliquait Tim Wellens. "Maxime Monfort a fait du bon boulot, Tosh Van der Sande s’est retrouvé longtemps dans l’échappée et cela nous a mis dans un fauteuil car nous ne devions pas travailler dans la poursuite. Quand Tosh a été repris, c’est Jelle Vanendert qui m’a ensuite vraiment bien préparé le terrain."
Car alors qu’un petit groupe précédait le peloton de quelques secondes, le Limbourgeois a porté une attaque qu’il allait mener à son terme.
"Personnellement, je me suis s enti très bien toute la course", avouait Wellens. "Si j’avais des interrogations au départ, elles ont vite été aplanies. Je suis parti seul, même si le groupe de tête était important. Je pensais que des coureurs allaient revenir, mais l’organisation derrière moi n’a pas été optimale et cela a joué en ma faveur."
Une fois encore, le coureur de Lotto-Soudal a mené à son terme une offensive en solitaire. Comme au Grand Prix de Wallonie en septembre dernier, par exemple.
"Normalement quand j’ai une chance, je ne la rate pas", disait-il encore. "Ce fut pourtant le cas à Paris-Nice où j’en ai même eu deux et je les ai manquées, le premier jour, puis le vendredi, ainsi que le classement final. Je suis content de ma condition qui est magnifique. La Flèche brabançonne n’a pas le même niveau que les trois autres classiques (NdlR : Amstel, Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège), mais c’est toujours mieux de commencer avec une victoire. Ça crée un excellent état d’esprit dans l’équipe, on a montré que nous étions forts. Tiesj (Benoot) a fini troisième, cela en dit long sur notre condition. Notre duo est très complémentaire, Tiesj doit un peu plus anticiper que moi, je peux plus attendre le sprint ou la finale pour faire la différence."
Wellens va pouvoir aussi aborder les prochaines échéances en étant détendu, son début de saison est une réussite.
"Je ne dis pas que je vais les gagner, mais j’aime les trois courses qui viennent, avec un petit avantage pour les deux en Belgique, que j’apprécie particulièrement toutes les deux pour des raisons diverses", assure le double lauréat de l’EnecoTour. "J’ai eu une approche différente de ces classiques, d’habitude, je courais le Tour du Pays basque, cette fois, j’ai fait l’impasse sur cette course et avant cela, contraint et forcé, sur le Tour de Catalogne que j’aurais dû disputer. Mais, je suis tombé malade après Paris-Nice, j’ai eu une grippe qui m’a privé de vélo une semaine. Ensuite, une fois guéri, je me suis bien entraîné. Dimanche dernier, j’ai par exemple effectué 270 kilomètres dont une grande partie derrière moto."
En franchissant la ligne, puis plus tard sur le podium, le vainqueur a fait preuve d’une joie contenue. Tim Wellens a tenu à rendre hommage à Michael Goolaerts.
"Je n’ai pas voulu fêter ma victoire de manière trop exubérante", avouait-il. "Je ne le connaissais pas très bien personnellement, mais je lui ai dédié cette victoire. Je pense à sa famille, à ses amis, je connais très bien Sean De Bie, son équipier, qui est vraiment abattu. Je lui ai parlé. Ce qui est arrivé est immensément triste."
"Tim est plus mûr tactiquement"
Le Wallon Maxime Monfort souligne l’esprit collectif de l’équipe Lotto-Soudal.
Étage propulseur de la fusée Lotto-Soudal qui a mis Tim Wellens sur orbite mercredi, Maxime Monfort affichait un sourire étincelant au moment de franchir la ligne d’arrivée à Overijse.
"Le plan tactique échafaudé lors du briefing s’est déroulé à la perfection, se félicitait le Wallon. C’est plutôt rare et d’autant plus beau lorsque l’on place nos deux leaders sur le podium."
Capitaine de route d’une formation belge impressionnante de maîtrise et de cohésion, le Nadrinois éclairait le succès de son jeune équipier à la lumière d’une analyse toujours pertinente. "Tim est aujourd’hui plus mature tactiquement, il fait moins de conneries dans les finales (sourire) . Il a appris à contenir son tempérament pour courir plus juste. Ce n’est pas toujours simple quand vous avez des jambes de feu (rires) … L’année dernière encore, il aurait peut-être attaqué dans l’avant-dernier tour. Cela aurait été impressionnant mais sans doute pas payant. Ce mercredi, il n’est passé à l’offensive qu’à une seule et unique occasion, mais cela a fait mouche."
Visiblement soudés, les Lotto-Soudal semblent portés par la nouvelle envergure prise par Wellens et Benoot. "Tout le monde a roulé pour eux d’un bout à l’autre de l’épreuve. Des gars comme Vanendert ou Van der Sande auraient peut-être pu entretenir certaines ambitions personnelles, mais ils ont accepté de ranger celles-ci au profit de nos deux meilleurs atouts. Tout le monde tire sur la même corde. Tiesj et Tim ont eu un différend la saison dernière après les Strade Bianche mais cela est totalement aplani et la cohabitation se déroule au mieux. Le staff a choisi de regrouper le noyau des Ardennaises à l’hôtel jusqu’à Liège de manière à favoriser cet esprit collectif. Je ne disputerai pas l’Amstel mais rejoindrai mes équipiers dès dimanche soir. Ce sont des petites choses importantes dans la perspective des prochaines échéances…"