Affaire Sky: "La ligne éthique a été dépassée"
Les parlementaires britanniques accusent l’équipe Sky d’avoir utilisé des corticoïdes pour améliorer ses performances.
- Publié le 06-03-2018 à 10h22
- Mis à jour le 06-03-2018 à 11h47
Les parlementaires britanniques accusent l’équipe Sky d’avoir utilisé des corticoïdes pour améliorer ses performances. Le climat nauséabond autour de l’équipe Sky se prolonge et s’étend. Avec une suspicion, qui était déjà grande, mais qui est grandissante. La formation britannique traîne derrière elle des casseroles. Du passé et de l’époque Bradley Wiggins, actuellement sous le feu des projecteurs, et du présent, avec Chris Froome, qui a subi un contrôle antidopage jugé anormal sur la dernière Vuelta qu’il a remportée.
Mais c’est l’époque de Wiggo qui a ressurgi ce lundi. Avec un rapport des parlementaires britanniques qui accuse ouvertement la formation Sky d’avoir utilisé des corticoïdes pour améliorer les performances de ses coureurs et non pour les soigner. Notamment sur le Tour de France 2012 dominé par Bradley Wiggins.
L’accusation
Ce rapport de la commission d’enquête du Parlement britannique estime que l’utilisation du triamcinolone, un puissant corticoïde prescrit pour les asthmatiques, visait en fait à faire perdre du poids à Wiggins et aux autres coureurs sans pour autant les affaiblir."Nous pensons que ce puissant corticoïde a été utilisé pour préparer Bradley Wiggins, et peut-être aussi d’autres coureurs (de l’équipe) le soutenant, pour le Tour de France", écrivent les parlementaires. "L’objectif n’était pas celui d’un traitement médical, mais bien d’améliorer son rapport poids-puissance avant la course. Il n’y a pas une violation du code mondial antidopage, mais la ligne éthique que David Brailsford (NdlR : le manager de Sky) avait dit avoir lui-même fixée a été franchie."
La défense de Sky et de Wiggins
Dans un communiqué, l’équipe Sky a reconnu avoir commis des erreurs dans le passé. "Des erreurs que nous assumons. Nous avons depuis renforcé notre dossier médical", indique la formation britannique. "Par contre, nous réfutons totalement l’accusation selon laquelle des médicaments ont été utilisés pour améliorer la performance. Tout comme pour l’accusation d’usage de Triamcinolone. Nous sommes déçus de voir publier ces accusations, sans preuve." Bradley Wiggins a également réagi. "C’est triste de voir des accusations présentées comme des faits : je réfute fermement l’affirmation selon laquelle des médicaments ont été utilisés sans besoin médical", a-t-il affirmé.
Une enquête abandonnée par l’Agence Britannique antidopage
"Sans preuve" C’est, en résumé, la défense de l’équipe Sky. Ce "sans preuve" est aussi ce qui avait poussé l’Agence britannique antidopage à abandonner son enquête, notamment sur le colis suspect reçu par Bradley Wiggins sur le Critérium du Dauphiné 2011. "Par contre, si de nouveaux éléments sont apportés, nous pourrions réanalyser l’affaire, mais ce n’est pas le cas actuellement", a indiqué ce lundi l’Agence britannique antidopage.
Froome va réapparaître en course
L’équipe Sky sera encore sur le devant de la scène médiatique ce mercredi. Avec l’embarrassant cas Chris Froome, qui sera aligné sur Tirreno-Adriatico, sa deuxième course de la saison après avoir recommencé il y a deux semaines sur la Ruta Del Sol. Vu le doute lié à son affaire et à son contrôle antidopage jugé anormal sur la dernière Vuelta, il pourrait, comme le pensent de nombreux coureurs et suiveurs, décider de ne pas courir tant qu’une décision le concernant ne sera pas tombée. Pour le bien du vélo ! Mais il s’appuie sur le fait qu’il n’est pas suspendu par l’Union cycliste internationale. Et qu’il a donc effectivement le droit de courir. Un droit qu’il veut utiliser. Surtout qu’il se dit innocent et qu’il compte s’en sortir sans mise à l’arrêt. Et qu’il a besoin de compétitions, lui qui a l’ambition de réussir un nouveau doublé : gagner le Tour d’Italie et le Tour de France après avoir réussi le doublé Tour-Vuelta l’an passé.