Tim Wellens: "Je peux gagner un monument" (VIDEO)
Vainqueur d’étape en 2016 sur le Giro, Tim Wellens visera un succès sur la Grande Boucle. En stage avec Lotto-Soudal en Espagne, il évoque également son début de saison et son nouvel environnement à Monaco.
- Publié le 14-12-2016 à 09h13
- Mis à jour le 14-12-2016 à 09h22
Vainqueur d’étape en 2016 sur le Giro, Tim Wellens visera un succès sur la Grande Boucle. En stage avec Lotto-Soudal en Espagne, il évoque également son début de saison et son nouvel environnement à Monaco.
Il gagne en confiance, Tim Wellens. Ce mardi, dans l’arrière-salle de l’hôtel Barcelo Pueblo Park, sur la paisible île de Majorque, le Limbourgeois est apparu très sûr de lui, gérant parfaitement l’exercice de la conférence de presse.
Son rôle dans l’équipe grandit chaque année. Comme son palmarès. Et le puncheur-grimpeur-baroudeur ne compte pas s’arrêter là.
Tim, c’est le premier stage de la saison. Vous êtes impatient de reprendre les compétitions ?
"Oui, je le suis. Cela n’a pas été le cas tout de suite. Car je dois bien dire que j’ai terminé la saison 2016 assez fatigué. J’ai éprouvé le besoin de couper plus longuement. D’habitude, le vélo me manque déjà après une semaine quand je n’en fais pas. Mais là, mentalement, j’avais besoin de couper. Je suis resté trois à quatre semaines sans vélo."
Comment expliquez-vous le fait d’avoir terminé la saison plus fatigué que lors des précédentes ?
"C’est ma faute. Car je n’ai pas vraiment eu de période de repos durant la saison. J’étais donc fatigué sur la fin. Mais bon, je ne le regrette pas non plus. Car si j’avais coupé après le Tour d’Italie, je n’aurais pas terminé deuxième du Championnat de Belgique derrière Philippe Gilbert et, surtout, je n’aurais pas gagné une étape et le classement final du Tour de Pologne."
Vous progressez jusqu’à présent chaque année. Vous n’avez pas peur de vivre, une fois, une saison plus difficile ?
"C’est vrai que je n’ai pas à me plaindre. Chaque année, je fais mieux qu’espéré. Je me suis déjà constitué un beau palmarès. Mais je sais qu’une moins bonne année peut arriver. On dit souvent que la deuxième saison d’un pro est la plus délicate. Moi, je ne l’ai pas connue. Elle pourrait arriver, j’en suis conscient. Même si je ne l’espère pas.
Après avoir gagné une étape du Giro en 2016, vous décidez de retourner au Tour de France en 2017. Pourquoi ?
"Car je sens que c’est le bon moment pour moi d’y retourner, même si je n’ai pas de bons souvenirs de cette course. C’est vrai que je me suis beaucoup amusé au Giro en 2016, et que je préfère d’ailleurs le Tour d’Italie à celui de France. Mais, dans mon planning 2017, refaire le Tour tombe bien."
Pourquoi ?
"Parce qu’après les objectifs du printemps, je vise aussi une solide fin de saison. Avec le Tour de Lombardie. Mais aussi le Mondial. Dans ce schéma, le Tour de France est plus indiqué. Et puis, le parcours du Tour d’Italie me semble plus dur l’an prochain. Tandis que celui du Tour de France pourrait bien me convenir. Pour viser une victoire d’étape. Pas pour le classement général. Je n’y avais pas bien marché en 2015, je n’y avais pas de bonnes jambes. Je m’étais mis beaucoup de pression. Mais cela ne me fait pas peur d’y retourner. J’ai mûri depuis ma première participation au Tour."
"Je serai ambitieux sur les classiques wallonnes"
Il sera seul leader sur les Ardennaises, comme Gallopin mise sur les Flandriennes.
Tim Wellens commencera sa saison au Challenge de Majorque et enchaînera avec la Ruta Del Sol. Pour préparer ses premiers buts.
Quels sont vos objectifs pour la prochaine saison ?
"Mon premier objectif sera Tirreno-Adriatico . Je préfère Paris-Nice, mais si je fais Tirreno , je serai aussi aux Strade Bianche , que j’ai envie de disputer, car je trouve que c’est une très belle course. Je m’y alignerai avec de l’ambition. Comme je serai ambitieux sur Milan San Remo , sur les classiques wallonnes. Et je viserai une étape du Tour de France. Avant le Tour de Lombardie et le Mondial."
Le tracé du Championnat du Monde, en Norvège, vous convient ?
"Il pourrait me convenir, mais je dois d’abord en discuter avec Kevin De Weert. Car je ne sais finalement pas encore grand-chose du parcours de Bergen. J’ai entendu que c’est pour un grimpeur. Mais aussi pour un coureur de classiques… Mais cela m’inspire. Et puis, il peut faire froid et mauvais en Norvège en fin de saison. Un temps que j’apprécie."
Vous avez, à 25 ans, un très riche palmarès. Il vous manque un monument. Vous sentez que vous pouvez en gagner un ?
"Oui, car j’ai quand même terminé quatrième du Tour de Lombardie. J’ai aussi gagné le Grand Prix de Montréal. Ce n’est pas un monument, mais c’est très dur aussi. Je sais que j’ai souvent gagné quand les autres ne sont pas au sommet de leur forme. Mais sur les Ardennaises, quand tout le monde est au top, je n’ai pas été mauvais. J’ai par exemple été très près de remporter l’ Amstel Gold Race , où il ne m’a pas manqué grand-chose. Je ferai tout pour y parvenir. Notamment à Liège-Bastogne-Liège. Mais on ne peut pas choisir la victoire, même si on donne tout, même si on a de bonnes jambes… J’espère simplement faire une bonne saison l’an prochain. Et continuer à m’améliorer. En 2014, j’ai gagné deux fois. En 2015, j’ai remporté trois courses et, cette année, je me suis imposé quatre fois. Vais-je en gagner cinq l’an prochain ? Je l’espère, mais je ne peux le prévoir."
En 2017, Tony Gallopin va à nouveau miser sur les Flandriennes. Pour vous, cela change quoi ?
"Cela veut dire que je serai seul leader sur les Ardennaises. Même si Jelle Vanendert sera toujours là. Ce statut ne m’inquiète pas."
"Je me sens bien à Monaco"
Tim Wellens s’habitue à son nouvel environnement.
En partant s’installer à Monaco, Tim Wellens a changé de vie. Mais il prend goût à son nouvel environnement.
" C’est plutôt agréable", glisse-t-il dans un sourire. " Peut-être pas quand on reprend l’entraînement, car il n’y a pas beaucoup de plat ! Sauf quand on longe la mer. Et qu’on fait demi-tour… Mais pour mon travail, dans les montées, j’ai de quoi faire, là-bas."
Où il peut croiser de nombreux collègues, puisque 47 pros y sont installés.
" Chaque fois que je roule, je croise un coureur", confirme Tim Wellens. " Je sais aussi qu’il y a un groupe qui roule ensemble, mais je n’y ai pas encore été. Aussi parce que j’aime m’entraîner seul. Cela permet de pouvoir accélérer dans une côte si on le souhaite, de faire du travail spécifique. Et puis, cela ne me dérange pas de rouler six ou sept heures seul."
La compagne de Tim Wellens l’a accompagné sur le Rocher.
" Elle cherche du travail là-bas, on s’y plaît bien, on a désormais un chien, qui est un bon prétexte pour aller promener", continue encore le double vainqueur de l’Eneco Tour. " J’ai aussi pris des cours d’italien. Je dois bien dire que j’ai douté avant de m’installer à Monaco, je craignais les commentaires négatifs. Mais je ne regrette pas mon choix."
Je veux m’améliorer dans les longues montées
Changement : Tim Wellens va retourner en stage d’altitude.
Installé à Monaco, Tim Wellens va changer son entraînement.
"Pas maintenant, parce que je travaille la base, ici, à Majorque, mais après le deuxième stage de mon équipe Lotto-Soudal, j’entamerai le spécifique, et notamment les longues montées", explique-t-il. " C’est mon point faible, les montées de plus de vingt minutes. Or, j’ai envie de m’améliorer, car cela pourrait m’être précieux sur les courses par étapes d’une semaine, comme Paris-Nice, où j’ai craqué cette année lors de l’avant-dernière étape ."
Son entraîneur, Paul Van Den Bosch, est convaincu que Tim Wellens peut progresser dans ce domaine. " Pas en vue d’un classement général sur un Grand Tour, mais sur une épreuve d’une semaine", continue Tim Wellens. " Et puis, cela peut m’aider aussi sur les classiques. Si je suis meilleur sur une montée de dix kilomètres, je peux l’être aussi sur une ascension de quatre kilomètres."
Le Limbourgeois va aussi retourner en stage d’altitude. " Je n’avais pas aimé lors de mon approche du Tour, et j’avais dit que je n’allais plus faire de stage d’altitude, mais je crois que j’en avais trop fait à la Sierra Nevada", termine-t-il. "Je vais donc réessayer, au même endroit ou à Izola 2000, en apprenant de mes erreurs."
"J’aime le World Tour, qui me convient"
Âgé de 25 ans, Tim Wellens compte neuf victoires, toutes conquises en World Tour : deux étapes et deux fois le classement final de l’Eneco Tour (2014 et 2015), le Grand Prix de Montréal 2015, et, cette année, une étape de Paris-Nice, une du Tour d’Italie, une du Tour de Pologne, où il a aussi remporté le classement final. "Le World Tour me convient bien", sourit Tim Wellens. "Et puis il y a aussi des succès tactiques, parfois. J’avais par exemple demandé à faire le Tour de Pologne, car je savais que les meilleurs n’y seraient pas. C’est donc plus facile de gagner, ou de prendre des points World Tour . Dans cet ordre d’idées, j’ai par exemple envie de m’aligner à la nouvelle épreuve en Chine qui devrait intégrer le World Tour ."