Un sexagénaire a semé la terreur dans une maison de repos namuroise : "Les faits sont graves d’autant qu’ils ont été commis sur un public vulnérable"
Marcel, né en 1955, est poursuivi pour avoir touché et même violé des résidentes d’une maison de repos et de soins namuroise.
- Publié le 19-04-2024 à 09h44
- Mis à jour le 19-04-2024 à 13h34
En 2022, la maison de Marcel est incendiée. Il trouve refuge dans une maison de repos namuroise réservée aux personnes présentant des déficiences mentales et psychiques. Quelques semaines à peine après son arrivée, les infirmiers et membres du personnel remarquent des comportements inadéquats dans son chef. Il est notamment retrouvé à de nombreuses reprises dans la chambre de différentes résidentes qui ne peuvent s’exprimer et se gérer seules. S’il s’excuse à chaque fois auprès du personnel médical, le comportement de Marcel exaspère le directeur de la résidence. Ce dernier décide, après une multitude de nouveaux faits jusqu’au début de l’année 2023, de déposer plainte. Le prévenu, aujourd’hui âgé de 69 ans, est poursuivi pour attentat à la pudeur et viol. "C’est archi faux. Je n’ai jamais touché ces femmes. Quelqu’un a cru que je faisais un geste obscène parce que ma braguette était ouverte alors qu’elle était simplement cassée."
Marcel nie en bloque les nombreuses accusations de résidentes, infirmières et du directeur. "Ça fait 13 mois que je suis en prison alors que je n’ai rien fait de mal." La lecture des faits par les avocats des parties civiles et le parquet est bien différente. Marcel est poursuivi pour avoir, par exemple, mis sa main sous la robe de chambre d’une résidente. Pire: une autre a confié au psychologue de l’établissement avoir été violée. "Il a également exhibé son sexe en disant à un membre du personnel: “Regardez comme elle est belle !”", indique le conseil d’une partie civile.
Pour le parquet, même si les faits ne reposent que sur des déclarations, ils sont avérés. "Il menaçait même de faire du mal à une résidente si elle n’acceptait pas de coucher avec lui, ajoute la représentante du Ministère public. Les faits sont graves d’autant qu’ils ont été commis sur un public vulnérable. Je requiers cinq ans d’emprisonnement."
Son avocate demande l’acquittement
L’avocate de Marcel a une vision différente des déclarations des parties civiles. Pour elle, les éléments avancés concernant le viol ne sont pas suffisants. "Il n’y a, au final, qu’une seule déclaration. Et encore, il s’agit de confidences d’une résidente au psychologue. De plus, aucun examen gynécologique n’a été réalisé." Si le conseil de Marcel ne conteste pas l’attentat à la pudeur évoqué par les membres du personnel, il demande l’acquittement de son client au bénéfice du doute pour les autres préventions. "Mon client présente une altération partielle du discernement. Il n’est donc pas en pleine possession de ses moyens. C’est la raison pour laquelle, à titre subsidiaire, il accepte une prise en charge thérapeutique." Le 23 mai sera une date capitale dans la vie de Marcel, lui qui a indiqué à la présidente du tribunal qu’il n’aspirait qu’à une seule chose après son passage en prison: rentrer chez lui pour finir ses vieux jours.