Châtelet: Cometsambre, acteur clé de la transition énergétique
À la pointe du recyclage, le Groupe Comet a fait découvrir, sur son site de Châtelet, ses activités et ses investissements en matière environnementale
- Publié le 23-04-2024 à 09h00
Les rejets des broyeurs à métaux ont récemment défrayé la chronique. À Châtelet, Cometsambre n’a pas échappé aux critiques de ce secteur. Pourtant, l’entreprise de recyclage établie en bord de Sambre depuis 1967, œuvre depuis plus plusieurs années à concilier son rôle d’acteur clé de l’économie circulaire – démarche plus que jamais d’avenir – au respect du cadre environnemental des habitants les plus proches, tout en entretenant les bonnes relations avec ses partenaires industriels, en affaire avec elle en amont et en aval de ses activités.
Ce lundi, elle a invité ces derniers, les autorités politiques locales et les médias à découvrir ses activités et leur évolution, leur pertinence, mais aussi les récents investissements consentis pour réduire leur impact environnemental. En 2021, Cometsambre avait été première en Europe à équiper son broyeur d’un filtre à charbon actif permettant de rabattre les émissions atmosphériques de 95 à 98%. Mais le dernier investissement de taille concerne la ligne de découpe au chalumeau, indispensable pour traiter la tôle la plus épaisse.
"La ligne inclut une hotte qui aspire les effluents, gaz et poussières, résultant du découpage", explique Pierre-François Bareel, CEO du Groupe Comet. Développé en interne à 100% – Comet emploie une quinzaine de chercheurs à temps plein -, réalisé par EFN Steel à Liège, l’équipement, qui comporte deux postes de travail, permet de capter "99,9% des émissions". Comme le filtre à charbon actif, il anticipe des normes futures au niveau européen. "Mais de plus en plus, nos clients – dans les domaines des installations sidérurgiques, gazières ou des chaînes de montage automobile – exigent une traçabilité environnementale maîtrisée." Coût de cette hotte, en fonction depuis septembre 2023: 1,2 million€.
Ce n’est pas tout. Cometsambre étudie aussi une amélioration de sa procédure d’intervention en cas d’incendie dont le risque est accru avec les vieilles batteries au lithium des véhicules électriques. Cometsambre prévoit ainsi de se doter de pompes de grande capacité pour éteindre le feu, et étudie l’installation de caméras qui, à renforts d’algorithme et d’intelligence artificielle, pourront déclencher des jets d’eau vers des foyers détectés. Un hall de stockage des résidus de broyage est aussi prévu pour éviter les envols de poussières en dehors des opérations proprement dites.
De 100 à 500 emplois en 20 ans
Autant de mesures justifiées par le rôle pivot que joue Cometsambre dans un monde confronté à la raréfaction de ressources indispensables à la transition énergétique et, plus largement, écologique. L’entreprise, qui est aussi implantée à Obourg, Tournai, Gand, ainsi que Lille, Valenciennes, en région parisienne et à Chambéry, traite 1 200 000 tonnes de déchets par an, dont 800 000 d’acier. L’entreprise s’est inscrite dans le traitement d’autres matières et a poussé toujours plus la finesse des traitements pour une récupération optimale de matières toujours plus nombreuses et précieuses pour la transition énergétique.
Après les pneus (25% des pneus usagés de Belgique), le nettoyage et le déshabillage des petits électros (50% du marché belge) par la filiale Comet Services à Mont-sur-Marchienne, de nouvelles tendances apparaissent, comme le recyclage de véhicules électriques, de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes, d’avions ou encore la récupération du cuivre pour laquelle l’entreprise va investir 5 millions€ sur un vaste programme de 159 millions. Cometsambre emploie 500 personnes en Belgique (5 fois plus en 20 ans), dont 80 à Châtelet, et 70 à Mont-sur-Marchienne. Son chiffre d’affaires s’élève à 450 millions€. Son berceau, à Châtelet, attend le renouvellement de son permis unique pour mai. L’optimisme est de mise.