Le coup de gueule de l’ASBL Terre : “nos bulles ne sont pas des poubelles”
L’ASBL Terre déplore que les bulles à vêtements soient trop souvent considérées comme les poubelles du textile. À l’opposé, des vols sont relevés.
- Publié le 16-04-2024 à 09h30
Si vous avez la chance de passer un jour devant une bulle dont les ouvriers de l’ASBL Terre viennent collecter les chaussures et les vêtements, vous le remarquerez : nombre de chemises, de manteaux, de vestes ou d’autres accessoires vestimentaires qui y ont été déposés ne sont plus portables.
”Nos tournées se font de plus en plus nombreuses au fil des ans, témoignent les ouvriers, qui travaillent par équipe de deux. Les résultats, hélas, ne sont pas toujours encourageants : il y a trop de déchets. On prend trop souvent les bulles pour des poubelles.”
L’association traite annuellement quelque 36 000 tonnes de textiles selon différents processus. Si 85 % de ces pièces collectées sont revalorisés, bien peu aboutissent en fin de parcours dans le réseau des magasins de seconde main.
”C’est ce que nous appelons la crème, explique Benoît Gaublomme, responsable depuis quinze ans à l’ASBL Terre de la collecte des textiles. Il faut alors que le vêtement soit sans trou, sans tache, et ne soit pas démodé. Aucun bouton ne peut manquer et la fermeture éclair doit fonctionner. Cette crème est systématiquement isolée dans nos centres de tri de Couillet (Charleroi) et Herstal (Liège).”
Une critique quelquefois entendue à proximité du parc à bulles pointe leur vétusté ou encore leur malpropreté. “Nous ne sommes pas concernés par les déchets de toutes natures qui sont quelquefois posés près des bulles, poursuit le responsable. Nous faisons notre possible pour renouveler les parcs. Environ dix pour cent des bulles, chaque année, sont remplacés. Mais une ville n’est pas l’autre, une région n’est pas l’autre. Le Brabant wallon, par exemple, peut être considéré comme plus favorable que Bruxelles, où des dépôts clandestins et même des vols sont constatés dans les bulles. Les voleurs se servent dans les sacs en plastique et laissent le reste sur le bord du chemin.”
Et de conseiller de bien fermer les sacs que l’on dépose dans les parcs. “Il y a aussi fréquemment des soucis avec les chaussures, termine Benoît Gaublomme. J’ai vu un monsieur d’un certain âge se débarrasser d’une kyrielle de chaussures féminines en très bon état. Il les jetait dans la bulle sans les avoir attachées l’une à l’autre. C’est alors tout un travail, au centre de tri, de les regrouper par deux.”