L'Euromillions Volley League reprend avec deux clubs wallons: "Jouer le titre ? De l’ordre du rêve"
- Publié le 12-10-2018 à 11h53
- Mis à jour le 12-10-2018 à 14h20
Seuls représentants francophones parmi l’élite, Waremme et Guibertin essaient de rivaliser avec les structures flamandes Souvent jugées très flamandes, les compétitions nationales de volley reprennent ce week-end. Avec toujours le même constat : la domination des structures flamandes. En Euromillions Volley League , seuls deux représentants francophones arrivent à se maintenir (sportivement ou non) à cet échelon.
Sixième de la défunte saison (sur neuf clubs), Guibertin avait reçu le droit de disputer un match pour un ticket européen au terme d’une saison historique mais sans réussite. "Ce n’est pas un regret", lance Charles Caprasse, le président guibertin. "Cela aurait été fantastique mais ce n’est pas une déception."
On aurait pu imaginer voir l’Axis surfer sur cette euphorie pour élever ses ambitions cette année. Si l’objectif est évidemment de toujours faire mieux, au Hall Jean Moisse, on est conscient qu’aller bousculer l’ordre établi sera compliqué d’autant plus que Seppe Baetens, Wannes de Beul et Wojcik, les trois grosses individualités qui ont porté le club la saison dernière, sont partis.
Mais ce n’est pas la seule raison. "Jouer le titre pour Guibertin ? C’est de l’ordre du rêve", continue le président. "Les équipes du Top 4 sont autrement structurées, elles ont d’autres moyens. Je pense que c’est de l’ordre du rêve. Nous devons continuer à avancer pas à pas. Regarder vers le haut est obligatoire pour conserver une certaine dynamique et pour nous procurer une certaine motivation."
Malheureusement, dans le sport de haut niveau, il ne suffit pas toujours d’être motivé pour tenir sur la longueur. "Pour cela, nous devrions alors franchir une étape en matière de financement et de budget. L’argent reste le nerf de la guerre."
Si Guibertin et Waremme évoluent avec un effectif aux accents étrangers, c’est aussi parce que les jeunes talents belges sont directement enrôlés par les grosses écuries. Ce qui peut alors aussi compliquer la composition d’un noyau de qualité, faute de moyens. "Pour jouer le titre, il faut disposer d’un noyau plus élargi et d’un banc plus fourni. C’est bien simple : nous jouons sur une autre planète même si on arrive ponctuellement à rivaliser, à créer des surprises comme l’année passée lorsque nous avons réussi à battre Maaseik."
L’Axis ne veut toutefois pas rester sur ses acquis. "Dans un premier temps, nous voulons pérenniser notre classement (5e-6e). Pour avancer, il faut aussi se fixer des objectifs réalistes. La 5e place et un ticket européen seront déjà une étape de franchie."
Et là surviendra alors le problème de la salle.
“Guibertin et Waremme sont indispensables”
Président de la Ligue et Liégeois, Philippe Boone est critique sur la situation francophone Derrière Maaseik (champion en titre) et Roulers, rares sont les équipes à réussir à rivaliser sur le long terme avec ces deux clubs historiques. Waremme et Guibertin ont souvent réussi par à-coups à déjouer les plans roulariens et limbourgeois. Mais les objectifs des deux représentants francophones au plus haut niveau sont diamétralement opposés.
La récente 6e place de l’Axis Guibertin, qui a pu compter sur des joueurs s’étant mis en évidence sur le plan individuel, n’a pourtant pas fait dévier le club de sa trajectoire et dont l’objectif est avant tout le maintien.
“Guibertin et Waremme sont indispensables à la Ligue A”, lance Philippe Boone. “Des petits clubs comme les leur permettent aux jeunes de recevoir du temps de jeu ou à des grands joueurs de se relancer après une saison plus difficile.”
Le discours du boss de l’EVL se veut un peu plus critique lorsqu’on lui demande d’entrevoir la possibilité pour ces deux clubs d’un jour arriver à rivaliser avec le top.
“À l’image de Zoersel qui se targue d’être le plus grand club avec 650 joueurs et qui joue sur les tableaux hommes-femmes, on ne peut pas miser sur un pole formation et jouer le titre. Pour y arriver, il faut arrêter de penser comme une ASBL et le faire plus comme une entreprise. Disposer du plus bel effectif est une chose mais pour vraiment rivaliser sur le long terme, il faut un gros sponsor en plus qui va permettre d’augmenter le budget. A titre de comparaison, celui des clubs wallons représente 10 % de celui des gros clubs. En tant que francophone, je rêverais d’en voir un champion.”
L’autre regret, c’est également l’absence de Bruxellois à ce niveau. “Si les clubs francophones représentent 20 % de la Ligue A, au niveau des joueurs, seuls 16 sur 113 sont dits francophones. C’est très peu. Pourtant, il y a du potentiel. Tout comme au niveau du public comme nous l’avons vu lors de la World League à Liège avec 85 % du public qui était francophone.”
Comment ça marche cette saison?
Le championnat a connu un sacré aménagement par rapport à la saison dernière. Le forfait général d’Anvers en dernière minute il y a un an avait forcé la Ligue à modifier la deuxième partie de championnat 2017-2018 avec une phase disputée selon trois groupes de trois dans lesquels les clubs étaient répartis en fonction de leur place au terme de la première partie.
Cette année, vu la promotion d’Achel, champion de Ligue B, ils seront dix et plus neuf. Essayons de simplifier.
- Après la phase classique, différents niveaux seront disputés en fonction de la place des clubs au terme de la phase classique.
- Le 1er et le 2e sont “bye” et sont directement qualifiés pour le Champions Final Four pour le titre.
- Les 3e, 4e, 5e et 6e se disputeront les deux dernières places pour le Final Four dans des playoffs. Deux affiches et un “best of 3”. Les deux formations victorieuses joueront le Final Four où les quatre équipes qualifiées se rencontreront.
- Les deux perdants joueront un Challenge Final 4 avec les deux équipes victorieuses issues des matches disputés entre le 7e, 8e, 9e et 10e au terme de la phase classique. Ce Challenge Final 4 déterminera le classement final et la distribution du 5e ticket européen.
- Les deux équipes perdantes (des 7-8-9-10) se disputeront les playdowns. Le perdant est relégué en Ligue B.
- La finale pour le titre se jouera au meilleur des cinq manches par les deux équipes victorieuses du Champions Final 4.