Euro d'athlétisme: Jonathan Sacoor se confie avant le 4x400m: "Nous devons respecter tous nos adversaires"
- Publié le 10-08-2018 à 07h33
- Mis à jour le 10-08-2018 à 07h34
Jonathan Sacoor composera, avec Dylan Borlée, Robin Vanderbemden et Julien Watrin, l’équipe belge de 4 x 400 m en séries. À Berlin, si les Borlée ont fait forte impression cette semaine, le nom de Jonathan Sacoor revient aussi régulièrement dans les discussions des observateurs. C’est que les performances du nouveau champion du monde juniors du 400 m - sacré le mois dernier à Tampere avec un chrono de 45.03 - ont marqué les esprits dans le milieu. Ce vendredi, le sprinter de 18 ans sera un grand atout pour les Belgian Tornados en séries du 4 x 400 m où il sera épaulé par Dylan Borlée, Robin Vanderbemden et Julien Watrin.
Jonathan, comment vous sentez-vous ?
"Bien mieux que juste après la Finlande. C’était une semaine très éprouvante nerveusement que j’ai vécue là-bas. J’ai levé le pied pendant une dizaine de jours, puis j’ai repris les entraînements. Et depuis le stage à Valbonne, juste avant l’Euro, tout s’est remis en place progressivement. La forme est à nouveau bonne."
Vous réalisez, à présent, ce que vous avez réussi là-bas ?
"Je crois, oui ! C’était évidemment un grand bond chronométrique en une course. Il y a aussi des portes qui se sont ouvertes soudainement mais nous avons décidé que nous allions repousser à septembre les grandes décisions que je vais devoir prendre."
Que voulez-vous dire ?
"Je parle des sponsors, de l’école et des propositions que j’ai reçues de la part d’universités américaines, de coaches américains et jamaïcains notamment. Cela fait plaisir d’être courtisé de la sorte, mais je dois y réfléchir à tête reposée. Il y a encore deux courses importantes ces vendredi et samedi."
Vous sentez-vous prêt ?
"On a vu que Kevin, Jo et Dylan ont établi des chronos très solides cette semaine. Nous avons une équipe extrêmement forte pour le moment et nous pouvons faire un beau résultat."
Vous arrive-t-il de parler de podium entre vous ?
"Non, c’est toujours difficile de se situer. L’Espagne est de plus en plus forte, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Pologne seront là aussi. On doit respecter tous nos adversaires mais oui, nous faisons partie des meilleures équipes et cela donne confiance."
Dans quelle mesure le vécu de Kevin et Jonathan Borlée vous aide-t-il ?
"Vous savez, j’ai débarqué en une fois dans le monde professionnel du haut niveau et, bien sûr, je demande encore souvent des conseils ou de l’aide à Kevin et Jonathan, mais aussi à Dylan, Olivia, Jacques ou Cédric Van Branteghem. Je vais d’ailleurs les solliciter sur mon avenir aussi. C’est un privilège de faire partie d’une équipe aussi expérimentée. Je suis sûr de prendre chaque fois les meilleures décisions."
Personne ne s’attendait à une telle progression de votre part. Comment imaginez-vous l’avenir ?
"On espère toujours être capable de réaliser de grandes choses dans sa carrière mais je ne vais certainement pas faire de grandes prévisions. Je vais garder les pieds sur terre, rester calme, évoluer étape après étape, course après course, saison après saison, et on verra bien ce qu’il arrivera. L’année prochaine sera déjà un cap important. Mais, comme dit Jacques, il faut rester calme. Chaque athlète doit suivre son propre développement, il ne faut rien forcer."
Mais vous auriez déjà pu courir sur 400 m à Berlin !
"En étant dans le stade, j’avoue que je me suis dit : ça m’aurait quand même bien plu d’y courir en individuel ! Mais j’en ai discuté avec Jacques et cela n’aurait pas été malin. J’ai enchaîné cinq courses en Finlande, ici c’était encore quatre au mieux, ça fait neuf 400 m en trois semaines. Ça n’aurait pas été sain, voire dangereux pour ma progression."
Qu’avez-vous appris de plus important avec Jacques Borlée ?
"Depuis que je m’entraîne avec lui, j’ai beaucoup appris au plan technique, on ne travaille pas tellement en force et en résistance, mais surtout sur des détails techniques qui font la différence. Et quand tout se met en place, comme en finale du 400 m aux Mondiaux juniors, c’est très gratifiant."
Que préférez-vous en définitive ? L’individuel ou le relais ?
"Ce n’est pas comparable. En relais, l’esprit d’équipe et l’ambiance rendent l’épreuve très spéciale. Je suis toujours moins stressé quand je cours avec les frères. Je les laisse faire ce qu’ils savent faire et je me contente d’écouter et de suivre (rires). En individuel, il y a toujours de la pression parce que tous les regards sont tournés vers vous et on ne veut pas faillir. Avec le relais, on gagne et on perd en équipe."