Le but égalisateur du Suisse est entaché d’une faute sur Miranda mais le VAR n’a pas bronché "Allons-y pour la sixième !"
Champion du Monde en 1994, Bebeto, présent à Rostov dimanche soir, a placé la barre très haut pour les Auriverdes avant le coup d’envoi de leur Coupe du Monde, celle de la rédemption après le drame, l’humiliation nationale de Belo Horizonte face à l’Allemagne (1-7) il y a quatre ans.
Mais lors du début de ce Mondial russe, les cadors connaissent quelques ratés à l’allumage. On pensait pourtant le Brésil de Neymar qui, sur papier présente assurément l’effectif le mieux fourni, capable d’échapper à cette règle mais les Auriverdes n’ont pu faire mieux, contre la Suisse, que les Argentins de Messi face aux Islandais.
Au Brésil, pourtant, on en est persuadé : la formation de Tite est capable de ramener le titre au pays et de succéder ainsi à la génération des Cafu, Ronaldinho et autres Ronaldo. Pour ce faire, le peuple brésilien s’en remettait à son dieu vivant : Neymar. Revenu de blessure juste à temps pour le coup d’envoi de cette Coupe du Monde, le joueur du PSG, qui a tenu tout le match, était attendu au tournant.
ce n’est pas le joueur le plus cher de l’histoire du foot (222 M €) qui aura illuminé la première période de ce Brésil-Suisse mais bien Coutinho et ses 160 M € de transfert. Le joueur du Barça a fait se lever le stade avec sa frappe enroulée du pied droit en dehors de la surface. Un exercice dans lequel il excelle puisqu’il s’agissait là de son cinquième but, sur onze inscrits en équipe nationale, en dehors de la surface.
Alors que l’on croyait la Seleção lancée vers un premier succès, la Nati se rebiffait et revenait dans le match grâce à un coup de tête victorieux de Steven Zuber dont on n’a pas fini de parler au Brésil. Car, sur le corner botté par Shaqiri, le joueur d’Hoffenheim poussait Miranda, qui défendait en zone et s’attendait à voir son gardien sortir, dans le dos pour tromper Alisson.
Les joueurs de Tite réclamaient à cor et à cri l’utilisation du VAR mais il n’en fut rien; le but du Suisse était bel et bien validé.
Steven Zuber aura donc eu plus de chance qu’un certain Marc Wilmots seize ans plus tôt. Tout le monde a encore en mémoire ce but, de la tête, de l’ancien sélectionneur fédéral face au Brésil en huitièmes de finale du Mondial 2002. Le tristement célèbre arbitre jamaïcain, Peter Prendergast, qui ne bénéficiait pas du VAR à l’époque, avait vu une poussée imaginaire de Wilmots sur Roque Junior. Plus de douze ans après, Prendergast précisera qu’il avait eu raison d’annuler ce but. Quid de la version de l’arbitre mexicain de dimanche soir, César Ramos ?
En attendant, comme en 1950 (2-2), la Suisse réalise l’exploit, bien plus grand aujourd’hui, de prendre un point au Brésil.
Kevin Sauvage