Les ambitions de Rémy Mertz: "Beaucoup aimeraient avoir ma place"
Le jeune Wallon s’est mis en confiance en 2017 et veut confirmer en 2018.
- Publié le 22-01-2018 à 15h57
- Mis à jour le 22-01-2018 à 15h58
Le jeune Wallon s’est mis en confiance en 2017 et veut confirmer en 2018. Il en a passé des kilomètres en tête de peloton, Rémy Mertz. Et cela devrait être encore le cas en 2018.
"Je suis content de ma première saison chez les pros, de ma première année chez Lotto-Soudal, commentait-il en décembre, lors du premier stage de préparation de son équipe, à Manacor, en Espagne. Je ne m’attendais pas à avoir un aussi bon programme lors de ma première année ! J’ai pu disputer Liège-Bastogne-Liège ou le Tour d’Espagne ! Et je suis très satisfait d’avoir terminé ces deux très grandes épreuves, mais aussi d’autres très belles courses. Cette participation à la Vuelta, en tant que néo-pro, je ne m’y attendais pas du tout ! Mais j’ai senti qu’une certaine confiance s’était installée au sein de l’équipe; cela s’est confirmé quand ils ont répondu favorablement à ma demande pour faire ce Grand Tour."
Qu’a-t-il appris au terme de cette première saison chez les pros ?
"J’ai surtout pris conscience que ce travail de coéquipier, je peux le faire, répond-il. Rouler en tête de peloton et contrôler les échappées, je sais que je n’ai plus à me soucier de ça : je peux faire ce job. J’espère désormais avoir aussi d’autres opportunités. Je ne parle pas forcément de pouvoir jouer ma carte, mais d’avoir un autre rôle dans le final, d’aider l’équipe plus loin dans l’épreuve plutôt que de rouler dès le premier kilomètre."
Il compte donc assez vite se mettre en évidence en 2018.
"Un rôle dans une équipe, cela peut vite évoluer, cela peut vite basculer, il suffit que je me montre bien compétitif en début de saison, continue Rémy Mertz. Mais si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas grave. Car je me dis que si je continue comme je l’ai fait en 2017, il y a des chances que ça aille bien pour les prochaines années."
Surtout qu’il estime avoir progressé à l’issue de cette première saison chez les pros, il sent que son moteur a pris de la caisse avec ce premier Grand Tour dans les jambes. "Au début, cela a été un apprentissage, car rouler longtemps en tête de peloton, c’est un effort auquel je n’étais pas habitué, que je n’avais jamais fait auparavant. Mais cela a été ma première mission au Challenge de Majorque, avec 130 kilomètres effectués devant dès ma première course ! Avec une belle récompense, puisqu’André Greipel s’était imposé et m’avait remercié pour le boulot. J’étais directement dans le bain, et en confiance. Et puis, ce travail, ces efforts répétés ont aussi permis de m’améliorer. Je l’ai vu lors d’un test à l’effort, effectué cet hiver, qui montrait clairement une amélioration. Quand on travaille, rien n’est jamais perdu !"
Une philosophie qu’il va conserver ces prochains mois.
"Je ne pense pas avoir le potentiel pour gagner une grande course ou pour pouvoir affirmer, maintenant, que je vais jouer ma carte sur telle ou telle épreuve"
À 22 ans, le coureur d’Arlon veut poursuivre sa progression.
Travailleur de l’ombre. Cela pourrait être la description de ces coéquipiers qui aident les leaders. Certains coureurs font toute leur carrière avec ce statut, sans rechigner à la tâche, appréciant leur boulot, et savourant le fait d’avoir fait de leur passion du vélo un métier. Cette vision pourrait être celle de Rémy Mertz.
"Je suis encore jeune, je ne sais pas comment ma carrière va évoluer, mais je sais que bosser pour les autres ne me pose pas de problèmes", explique celui qui n’a que 22 ans. "Et puis, je reste les pieds sur terre. Je ne pense pas avoir le potentiel pour gagner une grande course ou pour pouvoir affirmer, maintenant, que je vais jouer ma carte sur telle ou telle épreuve. Je fais donc ce que l’équipe attend de moi. Et je suis satisfait de savoir qu’elle est contente de mon boulot. Il y a des jeunes qui explosent directement, qui font directement un résultat. Ce boulot de travailler dès le kilomètre zéro, ils ne le font peut-être jamais dans leur carrière. Moi, je sais que je si veux continuer dans ce métier, je dois passer par là. Et je n’oublie pas que beaucoup de cyclistes aimeraient avoir ma place ! J’essaie donc de profiter un maximum, même si ce n’est pas toujours facile."
Si l’occasion se présente, il tentera aussi de décrocher quelques résultats.
"En 2017, j’ai senti sur des épreuves comme le Tour de Belgique ou les Quatre Jours de Dunkerque que j’étais super bien et j’aurais pu y faire des places si je n’avais pas autant bossé avant le final", termine celui qui a envie d’être à nouveau au départ d’un Grand Tour en 2018. "Si une opportunité se présente, j’aimerais donc pouvoir la saisir. Je serai plus fort en 2018, avec plus d’expérience. Et aussi avec plus de confiance. Mais sans oublier quelle est ma place dans l’équipe et le boulot qu’on attend de moi. Un travail, que, je le répète, j’aime faire !"
À Majorque pour débuter
Rémy Mertz débutera sa saison comme l’an passé : au Challenge de Majorque, à la fin du mois de janvier.
"Ensuite, en février, il est prévu que je fasse le Tour d’Abou Dhabi. J’espère que j’aurai un aussi bon programme que celui de l’an passé. Si je peux refaire des classiques comme en 2017 (NdlR : il avait fait le Grand Prix de l’E3, la Flèche Brabançonne, l’Amstel Gold Race ainsi que Liège-Bastogne-Liège) et un Grand Tour, je signe tout de suite !"