Le coup de gueule du directeur technique national après un triste bilan belge aux Mondiaux: "Je ne suis pas content du tout des espoirs"
C’est surtout chez les jeunes que les Belges sont passés à côté des Mondiaux.
- Publié le 25-09-2017 à 20h41
- Mis à jour le 25-09-2017 à 20h48
C’est surtout chez les jeunes que les Belges sont passés à côté des Mondiaux. Le bilan chiffré des Belges aux Championnats du monde de Bergen est vite dressé : aucun titre, zéro médaille et à peine trois top 10 sur dix courses.
En finissant 6e, dimanche, Greg Van Avermaet a fait aussi bien que Senne Leysen dans le chrono des moins de 23 ans, un exercice où la jeune Shari Bossuyt avait fini 8e, chez les juniores.
Mais au-delà des résultats bruts, c’est évidemment l’ensemble des prestations que l’on peut juger bonnes ou non. Chez les professionnels, par exemple, personne ne niera la bonne tenue d’ensemble des hommes de Kevin De Weert qui ont pesé sur leur épreuve même si, à l’arrivée, les places de Van Avermaet et de Philippe Gilbert, 17e, laissent un goût de trop peu.
"Nous allions pour gagner ou, au pire, monter sur le podium", rappelle Kevin De Weert. "Notre groupe et nos leaders nous permettaient d’avoir cet espérance."
Contrairement aux élites, les coureurs des autres catégories n’ont pas rempli leur mission.
"Dans les chronos, ce n’était pas mauvais", se défend Jos Smets, le directeur technique national à la RLVB. "Le parcours des pros était très spécial, avec cette montée finale, sans cela, Campenaerts et Lampaert peuvent chaque fois faire un top 10, voire mieux. Leysen a bien roulé et Bossuyt aussi. Chez les femmes, Ann-Sophie Duyck est handicapée par une blessure à la hanche."
C’est surtout dans les épreuves sur route dans les petites catégories que les Belges sont passés au travers. "On sait que chez les dames, sur des circuits comme celui de Bergen, on n’a pas les coureurs pour rivaliser avec les plus fortes, poursuit Jos Smets. Chez les juniors, on a vraiment joué de malchance avec toutes ces chutes, ces crevaisons… C’est vraiment une journée à oublier. Par contre, chez les espoirs, à part Leysen, qui a fait son boulot en remplaçant au pied levé Nathan Van Hooydonck, et Bjorg Lambrecht, qui était bien, mais pas super, je n’ai pas apprécié la prestation des autres. Ce n’est pas nouveau. Les Belges ne considèrent pas le Mondial comme le principal rendez-vous de leur saison, mais comme une course importante comme de nombreuses autres, les classiques, le championnat national… Donc, ils ne s’y préparent pas."
Et de continuer : "D’une manière générale, ils courent trop. J’avais déjà tapé du poing sur la table après l’Euro, je vais le refaire. C’est manifestement plus important d’être stagiaire, de courir avec les pros, que de faire un bon Mondial."
"Je ne suis pas content du tout des espoirs"
Jos Smets, le directeur technique national, ne mâche pas ses mots.
Jos Smets, le directeur technique national, ne mâche pas ses mots à propos de la prestation des moins de 23 ans. "Je ne suis pas content du tout des espoirs, dit le Brabançon. Des coureurs, mais aussi du coach (NdlR : Jean-Pierre Dubois). Il le sait. Il doit plus jouer les coachs. Il doit se positionner au-dessus de tout le monde et pas en dessous. S’il le faut, Jean-Pierre doit oser prendre des décisions parfois difficiles, ne pas sélectionner tel ou tel coureur, sur le papier meilleur, qui ne suit pas ses instructions."
Smets reproche au Hennuyer d’être trop gentil avec les coureurs ou leur équipe. "Il faut travailler en collaboration avec les équipes et les clubs, dit le DTN, mais ce ne sont pas les équipes et les clubs qui doivent dire ce que l’on doit faire. Jean-Pierre doit prendre le programme de ses coureurs et dire ‘ça oui’, ‘ça non’, c’est trop’à mon avis. Et il doit se montrer ferme."
Est-ce à dire que sa position est en danger ? "Je n’irais pas jusque-là, dit Smets. D’ailleurs, je ne pense pas à cela aujourd’hui. On n’a pas l’habitude de prendre ce genre de décisions pendant la saison. On ne fait pas une évaluation du travail sur une course, mais après chaque saison. Je ne suis pas content, mais Jean-Pierre le sait. On en a déjà parlé."
Et de poursuivre : "Ce n’est pas que ce Mondial, l’Euro était aussi mauvais pour les espoirs. Par contre, le Tour de l’Avenir était très bon, avec deux gars dans les cinq premiers. On a aussi roulé une très bonne Course de la Paix, avec trois hommes parmi le Top 5. La Belgique est troisième à la Coupe des Nations. Mais, justement, nous disposons actuellement de très bons coureurs, ils appartiennent à une des meilleures générations depuis des années. Donc, on était en droit d’attendre plus."