Jean-Pierre Dubois viré de son poste de sélectionneur national des espoirs: "Pour moi, il n’y a pas que le Mondial"
Jean-Pierre Dubois s’exprime au sujet de son éviction du poste de sélectionneur national des espoirs.
- Publié le 05-12-2017 à 13h04
Jean-Pierre Dubois s’exprime au sujet de son éviction du poste de sélectionneur national des espoirs. Cela fait une semaine que la nouvelle est tombée, que la Fédération belge a annoncé le remplacement, "d’un commun accord", de Jean-Pierre Dubois à la tête de la sélection nationale des espoirs, où il était en place depuis douze ans. Ce n’est pas la version de l’ancien pro hennuyer, qui est remplacé par Kevin De Weert.
Jean-Pierre, cette éviction, vous vous y attendiez ?
"Oui et non. Cela fait un an que j’avais certes entendu des bruits d’une probable éviction. J’avais d’ailleurs reçu un avertissement après le Mondial au Qatar. Mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit officiel aussi tard dans la saison… Je n’avais pas compris l’acharnement de Jos Smets (NdlR : le directeur général de Belgian Cycling) dans les médias à mon égard après le Championnat du Monde à Bergen. Mais comme nous étions tard dans l’année, je ne m’attendais plus à une telle annonce. Qui a quand même surpris pas mal de monde. Des pros comme Philippe Gilbert ou Jan Bakelants m’ont appelé pour savoir quel était mon nouveau projet. Ils pensaient que j’avais décidé de quitter mon poste à la Fédé pour autre chose. Ce qui n’est pas le cas."
Que vous reproche-t-on ?
"Principalement des reproches administratifs. Mais aussi les décisions qui ont été prises en course au Mondial, il y a aussi eu des critiques, après coup, sur mes sélections. Un vent bizarre soufflait dernièrement."
Vous acceptez les critiques ?
"Si on analyse les résultats que j’ai obtenus aux Championnats du Monde, je peux difficilement me défendre. Je n’ai qu’une médaille d’or (celle de Dominique Cornu au chrono, en 2006) et une de bronze (celle de Tom Van Asbroeck, sur la route, en 2010). Sans oublier les trois médailles d’or au Championnat d’Europe (NdlR : Sean De Bie et Kris Boeckmans sur la route, Victor Campenaerts au chrono). La discussion n’a cependant tourné qu’autour des Championnats du Monde. C’était un dialogue de sourds. Mais, pour moi, il n’y avait pas que le Mondial dans mon rôle de sélectionneur. Il y a un travail de détection des bons jeunes. Et aussi de nombreuses autres courses. Je tiens d’ailleurs à souligner que la Belgique a terminé deuxième cette année de la Coupe des Nations des espoirs, qui rassemble les plus grandes épreuves de la catégorie… Sur l’ensemble de l’année, nous avons eu de superbes prestations de nos jeunes coureurs. Mais à la Fédé, on n’a retenu que le Mondial."
Quel est votre sentiment, une semaine après l’annonce de votre éviction ?
"C’est une grosse déception. Je ne veux pas polémiquer, Jos a d’ailleurs souvent été là pour me défendre. Je regrette juste la manière dont cela s’est terminé. J’aurais préféré que cela soit préparé, qu’il y ait une échéance. Qu’on me dise ‘tu vas jusqu’aux Mondiaux 2018 et tu collabores pendant un an avec Kevin De Weert’. Cela n’a pas été le cas. Et je me retrouve sans rien aujourd’hui. Mais je retiens aussi les nombreux messages de soutien et de sympathie que j’ai reçus. Y compris de plusieurs pros, comme Jasper Stuyven, Tim Wellens, Louis Vervaeke, Laurens De Plus, qui ont osé me soutenir sur les réseaux sociaux. Je me dis dès lors que j’ai fait du bon travail avec eux et qu’ils s’en souviennent, que j’ai été important pour eux quand ils n’étaient pas encore chez les pros."
Vous avez des pistes pour rebondir ?
"Pour le moment pas encore. Je pense que si je sollicitais certaines personnes, je pourrais boucher quelques trous en 2018, mais je préfère un projet à plus long terme. Ce qui est certain, c’est que je veux rester dans le vélo. Dans une équipe pro ou semi-pro et m’occuper des espoirs, ma catégorie."