Guerre Israël-Hamas: l'Espagne veut avancer dans la reconnaissance de la Palestine, la Belgique prend ses distances
La Belgique a décidé de se retirer du groupe des Etats "like minded" à propos de la reconnaissance de la Palestine, a indiqué mardi la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), en réponse à des questions à la Chambre. Elle entend mener un travail "rationnel" sur le timing et les critères d'une solution à deux Etats et, de ce fait, de la reconnaissance de l'Etat palestinien.
- Publié le 23-04-2024 à 14h04
La ministre a mis en cause la pression exercée par l'Espagne à l'échelon de l'Union européenne pour aboutir à cette reconnaissance.
"Un pays, l'Espagne, suite à un changement de coalition interne, est devenu plus vocal sur la reconnaissance de la Palestine. Cela brise la dynamique: maintenant, on en est à trois pays, l'Irlande, la Slovénie et l'Espagne. Les autres se sont retirés quand un conseil européen a eu lieu où l'Espagne a fait le forcing. C'est ça qui s'est passé, c'est notre Premier ministre qui a décidé de se retirer de groupe, ce n'est pas moi ou le MR. Et puis le Luxembourg et le Portugal se sont retirés", a-t-elle expliqué.
Dans ce débat, la Belgique, qui exerce la présidence tournante du Conseil de l'UE, veut jouer un rôle de médiateur. La question a été abordée une nouvelle fois lundi de manière informelle au cours d'un conseil Affaires étrangères et puis de manière formelle dans le cadre d'un conseil de coopération avec les pays de Golfe.
"J'ai plaidé pour rationaliser ce qu'il faudrait faire de plus, quels seraient le moment opportun, les jalons objectifs, les critères qui permettraient d'avancer et d'engager les autres pays européens afin d'avoir une reconnaissance de la Palestine, pour quitter le côté passionnel, émotionnel, la sensation pour les uns de trahir Israël et de représenter un danger en reconnaissant la Palestine et, de l'autre côté, donner de l'espoir aux Palestiniens qui croient encore au dialogue pacifique", a poursuivi la ministre.
L'idée d'une conférence préparatoire à la paix fait son chemin, formulée par le Haut représentant européen pour les affaires étrangères, Josep Borrell. "Il y a des oppositions au sein du Conseil et nous envisageons la façon d'aller plus loin. Avec les pays arabes et certains pays de l'UE nous allons considérer les jalons objectifs, le timing, qu'est-ce qu'il faudrait pour que l'on aille plus loin et où doit intervenir la reconnaissance de la Palestine", a-t-elle encore dit.