En sport, les punitions collectives, “ça existe encore mais ça se fait de moins en moins”
À l’école, sanctionner toute une classe pour le fait de quelques élèves n’est pas bien vu. Les mentalités changent en sport même si la méthode est encore utilisée de temps en temps.
- Publié le 20-04-2024 à 07h17
Et trois tours de terrain si tout le monde ne réussit pas son pénalty ! La punition collective en sport n’est pas nouvelle mais comme dans l’enseignement, elle peut faire des dégâts auprès des enfants. “C’est comme ça qu’on casse l’estime de soi. La pression qui pèse sur les épaules de la personne qui est 'responsable' de la punition est énorme. C’est absolument catastrophique !”, assure le psychopédagogue Bruno Humbeeck.
Ahmed Rami, directeur sportif de R.O.F.C. Stockel, a toujours été contre ce genre de pratique. D’ailleurs, il bannit le mot “punition”. “On essaye des alternatives pour rendre cela un peu plus fun ou que cela apporte quelque chose à l’enfant. J’ai toujours mis l’accent sur le dialogue. Pour les plus grands ce sera de nettoyer le vestiaire ou de ranger le matériel. S’il y a vraiment un problème, l’enfant est à l’écart le temps qu’il réfléchisse et puis on discute.”
Du côté de l’ACFF, association des clubs de foot amateur, la punition collective appartient au passé. “On espère que cette pratique est d’un autre temps. On ose croire que si elle est encore utilisée, c’est davantage en termes de challenge et de stimulation qu’en termes de punition. C’est à utiliser de façon positive et non plus négative comme ça a pu l’être à une autre époque”, déclare Xavier Donnay, manager football de base. “La punition collective n’est pas recommandée, on incite à utiliser des outils pédagogiques contemporains. Le foot est le reflet de la société qui évolue à grande vitesse. On ne s’adresse plus à un adulte et à un enfant comme dans le passé et c’est une évolution positive.”
Sans citer de nom, Ahmed Rami reconnaît que “beaucoup de clubs pratiquent encore cette méthode. Mais de plus en plus font attention”.