De Croo sur l'interdiction de la conférence d'élus d'extrême droite: "Ce qui s'est passé au Claridge aujourd'hui est inacceptable"
Le Premier ministre Alexander De Croo critique durement la décision du bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir d'interdire une conférence d'élus d'extrême droite qui devait se dérouler dans la commune bruxelloise.
- Publié le 16-04-2024 à 18h44
- Mis à jour le 16-04-2024 à 19h16
"Ce qui s'est passé au Claridge aujourd'hui est inacceptable", écrit, en anglais, le chef du gouvernement fédéral sur son compte X (ex-Twitter). "L'autonomie communale est une pierre angulaire de notre démocratie mais ne peut jamais l'emporter sur la constitution belge qui garantit la liberté d'expression et de réunion pacifique depuis 1830. Interdire les réunions politiques est inconstitutionnel. Point final", ajoute-t-il.
Le bourgmestre Emir Kir avait pris, mardi midi, un arrêté de police avec effet immédiat afin d'annuler la conférence à laquelle ont été conviés plusieurs nationalistes conservateurs européens dans une salle de la commune, le Claridge. Afin d'éviter tout désordre public causé par cette réunion polémique, des agents de police de la zone ont reçu pour ordre de se rendre "immédiatement" sur les lieux pour faire appliquer l'arrêté.
Cette réunion annuelle réunit près d'une quarantaine de personnalités de la droite conservatrice, religieuse et de l'extrême droite. Parmi les orateurs avaient notamment été annoncés le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le député européen Vlaams Belang Tom Vandendriessche, l'homme politique français Eric Zemmour ou encore l'europhobe britannique Nigel Farage.
La conférence d'extrême droite finalement pas interrompue, mais à l'accès restreint
Cette conférence avait déjà été annulée à deux reprises ces derniers jours par d'autres bourgmestres bruxellois. Le coorganisateur de l'événement, le Mathias Corvinus Collegium (MCC) Brussels, avait finalement réussi à trouver un énième lieu - le Claridge - où organiser la conférence. Celle-ci avait débuté mardi matin, selon le gestionnaire du lieu de réception.
Finalement, on apprend mardi en début de soirée qu'elle n'a jamais été interrompue malgré la décision d'Emir Kir. Cette réunion annuelle polémique s'est finalement poursuivie bien que son accès soit empêché à toute personne voulant rejoindre la conférence en cours. Toute sortie des lieux est également définitive.
"Pour des raisons pratiques, et étant donné que certains participants et intervenants étaient déjà arrivés en matinée, nous ne les avons pas évacués", a expliqué la porte-parole de la zone, Audrey Dereymaeker, à l'agence Belga mardi en fin d'après-midi. L'arrêté de police implique toutefois que toute sortie des lieux est définitive, et que tout autre intervenant ou participant voulant rejoindre la réunion en cours s'en verra interdire l'accès.