Vliegen-Gillé en route pour leur premier US Open: "Ce succès en Coupe Davis a créé le déclic"
Tout sourit à la paire belge Vliegen/Gillé qui va disputer son premier US Open.
- Publié le 22-08-2019 à 10h58
- Mis à jour le 23-08-2019 à 13h33
Tout sourit à la paire belge Vliegen/Gillé qui va disputer son premier US Open. Il n’y a pas que David Goffin qui trépigne d’impatience à l’aube de cette 4e levée du Grand Chelem. Notre contingent comprendra également le double composé de Joran Vliegen et Sander Gillé qui connaît une saison estivale absolument épatante.
Auréolé de ses deux premiers titres ATP cet été (à Bastad et Gstaad, ainsi qu’une finale à Kitzbühel), ce duo limbourgeois a également disputé le premier Majeur de sa carrière à Wimbledon et y a même passé un tour. Grâce à ces performances, ils ont franchi le cap du top 50 et n’entendent pas en rester là.
En février dernier, ils avaient copieusement participé à la samba de la bande à Van Herck contre le Brésil en barrages de Coupe Davis. Les Belges s’étaient ouvert les portes de la grande finale du Saladier d’argent à Madrid en novembre prochain (18 au 24). C’est d’ailleurs sur la terre battue d’Uberlândia, lors de cet exploit signé face à Marcelo Melo (5e mondial en double) et Bruno Soares (12e) que les deux Belges sont entrés dans une autre dimension. "C’était la première fois qu’on remportait un tel match , confie le droitier Sander Gillé. Cela nous a donné énormément de confiance et très certainement fait office de déclic."
Son partenaire gaucher abonde dans ce sens. "Sous pression, devant un tel public, parvenir à prester à ce niveau, ce fut libérateur. On était conscients qu’on pouvait battre des équipes du top, mais là on en avait la preuve."
Jusqu’ici Joran Vliegen (26 ans) et Sander Gillé (28 ans) brillaient sur le circuit Challenger, mais les voilà désormais bien installés dans la cour des grands (circuit ATP) grâce à leurs titres empochés. "Au ranking, cela a changé beaucoup de choses. Maintenant qu’on est autour du top 50, on est sûrs de rentrer dans tous les ATP 250, autrement mieux côtés que les Challengers (NdlR : en matière de points pour le classement et financièrement). La prochaine étape, c’est de disputer un ATP 500 et puis un Masters 1000" , poursuit Gillé, qui est diplômé en management marketing.
Après Wimbledon , ils vont donc expérimenter l’US Open. "On salive déjà d’impatience ! Et cela va nous changer de certains tournois disputés dans des coins perdus. En Ouzbékistan notamment, le temps de parcours de la navette entre l’aéroport et le site était de… 5 heures ! On avait crevé sur la route et changé le pneu, c’était fou."
Car au quotidien, les deux hommes ne profitent d’aucuns subsides, et pas plus d’aides financières outre leurs prize-money. "Malgré nos deux tournois gagnés, on continue de voler avec Ryanair, de choisir des hôtels pas chers et de calculer nos dépenses. Ce n’est pas comparable avec le circuit en simple" , regrette Vliegen.
Certes, ils disposent de sponsors qui leur fournissent vêtements (Jako), chaussures (Mizuno) et raquettes (Yonex pour Gillé et Prince pour Vliegen), "mais c’est loin d’être évident ", clament-ils.
Avec ce nouveau statut, ils pourraient néanmoins modifier leur structure pour l’année prochaine. "Jusqu’ici on voyageait seulement à deux, sans entraîneur. Mais on réfléchit à la possibilité d’être encadré en tournoi", pointe Sander Gillé. Et après la tournée américaine, c’est surtout la Caja Magica, dans la capitale espagnole, qu’ils auront en point de mire. "Nos autres objectifs de l’année sont déjà réussis : atteindre le top 50, glaner un titre ATP et disputer un Grand Chelem. Joueur la finale de la Coupe Davis, c’est le 4e objectif de l’année." Et sans doute le plus important…
Leur avis sur...
... David Goffin: "On lui manque de respect en Belgique"
S’ils disent ne pas très bien connaître le numéro 1 belge en simple, Vliegen et Gillé avouent être admiratifs de ce qu’il réalise sur le circuit. Ils jugent même que David Goffin n’est pas considéré comme il devrait l’être en Belgique. "Je trouve qu’on lui manque même parfois un peu de respect, juge Joran Vliegen. Cela est lié sans doute aux exploits de Kim et Justine. Donc, être dans le top 10 ou top 20, ce n’est plus quelque chose d’incroyable. Mais pour un joueur belge, il signe une carrière phénoménale qui mériterait plus de reconnaissance."
...Le tableau simple: “Nous restons totalement focalisés sur le double”
Avec de tels résultats en double, les deux hommes qui se connaissent depuis une dizaine d’années n’envisagent pas de se relancer en simple. Ils confient cependant que l’exercice leur manque parfois. “Non, ce n’est pas possible”, explique Sander Gillé. “Ce sont deux circuits parallèles et, du coup, perdre une semaine de tournoi en double, pour tenter un Challenger en simple où l’on risque de perdre d’entrée, ça n’a absolument pas de sens. On reste, par conséquent, totalement focalisés sur le double.”
... leurs modèles: “Scotchés contre les frères Bryan”
Ils les avaient affrontés à l’European Open d’Anvers l’an dernier, et c’est peu dire que ce match les a marqués. “Contre les frères Bryan, on a vraiment été scotchés. Sans proposer de coups exceptionnels, ils forment une équipe absolument redoutable”, souffle Sander Gillé. “C’est la meilleure paire de tous les temps d’ailleurs”, rebondit Vliegen. Sans pour autant leur faire revêtir un costume d’idoles parce que les deux Belges ont bien évidemment le même nom à la bouche pour citer le tennisman le plus important à leurs yeux: “Roger Federer !”