Van Uytvanck et Minnen, un baiser volé pour inspirer
Les Belges espèrent faire évoluer les mentalités autour de l’homosexualité.
- Publié le 02-05-2019 à 08h22
- Mis à jour le 02-05-2019 à 16h27
Les Belges espèrent faire évoluer les mentalités autour de l’homosexualité. Souvenez-vous, c’était à Wimbledon l’an dernier. À l’issue de son exploit face à la star espagnole Garbiñe Muguruza, Alison Van Uytvanck tombe dans les bras de sa compagne Greet Minnen (154e à la WTA). Avant de l’embrasser intensément. "Ce n’était absolument pas prémédité, l’euphorie du moment a fait le reste", a-t-elle confié au Telegraph. Un élan d’affection qui rappelle la crispation du milieu pro de la petite balle jaune par rapport à l’homosexualité.
Si on ne recense qu’une poignée de joueuses du Top 200 à avoir ouvertement déclaré cette orientation sexuelle, on ne dénombre absolument aucun coming out sur le circuit masculin. De quoi associer l’orientation sexuelle à un sujet tabou à l’ATP ? Vu les confessions de Brian Vahaly, qui a attendu la retraite pour sortir du bois, cela semble se confirmer. "Oui, je craignais le jugement des autres. L’homophobie faisait partie des mœurs", pointait-il. Il s’avère que l’Américain est le seul ex-sociétaire du top 100 à avoir assumé publiquement son homosexualité…
Pour la droitière de Grimbergen, ce baiser londonien n’a fait naître qu’un torrent de retours positifs. "Cela m’a fait énormément de bien , poursuivait Van Uytvanck. Je sais que beaucoup de gens ont peur de l’affirmer mais ce n’est pas bon, pas sain, de vivre dans l’ombre. On ne se sent pas libre et on n’est pas soi-même."
À l’instar d’autres couples sur le Tour comme Thiem-Mladenovic ou encore Monfils-Svitolina, les deux athlètes belges partagent leurs doutes parfois, subissent la distance aussi, mais se supportent toujours. "On se cromprend parfaitement", clament-elles en choeur.
Il leur arrive aussi de s’afficher ensemble, comme cette semaine à Rabat en double. "Notre rêve est de disputer un Grand Chelem côte à côte."
Par contre, elles tremblent à l’idée de s’affronter. "Ce serait vraiment bizarre", siffle d’ailleurs Ali. En attendant, Greet Minnen espère "inspirer d’autres sportif(ve) s qui n’osent pas en parler".