US Open: Serena Williams, l'éternelle survivante
L’Américaine a de nouveau l’histoire en vue à New York
- Publié le 08-09-2018 à 07h20
- Mis à jour le 08-09-2018 à 07h49
L’Américaine a de nouveau l’histoire en vue à New York. À 36 ans, Serena Williams continue d’être la principale histoire du tennis féminin. Que ce soit sur le court ou en dehors, d’ailleurs. Ce samedi, l’Américaine aura de nouveau l’occasion de tenir son rôle en remportant un 24e titre du Grand Chelem pour égaler le record de Margaret Court. Soyons clairs, quoi qu’elle en dise, elle se moque du chiffre 24, seul le 25 l’intéresse. Elle qui est arrivée à l’US Open avec le mot "Queen" brodée sur sacs et tenues, elle qui depuis deux ans maintenant fait campagne pour être appelée "la plus grande athlète de tous les temps, hommes et femmes confondus". Avec 25 Majeurs, elle serait vraiment seule et l’unique, et c’est la seule chose qui l’intéresse dans ce sport. Cela passe donc déjà par ne pas saccager l’occasion de samedi.
Perdre à Wimbledon avait été douloureux mais elle savait qu’elle n’était physiquement ni mentalement prête, et que cette place en finale tenait déjà d’un petit miracle. Cet US Open, en revanche, c’est différent : elle est fit, elle est aussi déterminée qu’avant sa grossesse, elle a joué du très bon tennis dès le premier tour. Et elle est à New York, ville qui pendant quinze jours de tournoi se met à ses pieds. Sa défaite ici en demi-finale face à Roberta Vinci avait été une sorte de drame national, alors cette fois Williams ne veut pas se rater.
Le scénario serait en effet parfait, limite digne de Hollywood : un an après un accouchement très compliqué, beaucoup de complications et même la crainte d’y laisser la vie, Serena Williams peut reprendre sa domination du monde du tennis.
Les blessures, l’embolie pulmonaire, les doutes, la mère courage, l’épouse comblée, la rock-star, l’amie des puissants (Drake, Beyonce, Meghan Markle, etc.) : la vie de l’Américaine est vendue comme un conte de fées. La protégée de Patrick Mouratoglou est revenue de tout, a survécu à tout mais, dans ce C.-V. plus que parfait, il reste pour elle une ligne primordiale pour elle à ajouter : elle ne peut même pas envisager de commencer à penser à l’après-tennis tant qu’elle n’a pas coché les cases 24 et 25.
Apaisée depuis la naissance de sa fille, moins fermée avec les médias, plus détendue avec ses rivales, elle ne manque pour autant pas une occasion de faire comprendre au reste du monde qu’il n’y a qu’une Reine et que c’est elle. Au milieu de tout ce talent, il y a aussi une bonne dose d’esbroufe et de communication qui continue de faire un ravage parmis ses rivales. Un "Come on !" rageur, un poing serré en les regardant dans les yeux, et elle a au moins un set dans la poche. Elles ne jouent pas une autre joueuse mais La Légende, c’est intégré dans leur système central.
Pour sa 31e finale de Grand Chelem et sa 9e à l’US Open, Williams ne peut donc pas arriver dans de meilleures conditions, et elle le sait. La seule inconnue sera son état de stress, car on a vu depuis son retour qu’il pouvait encore lui arriver de perdre ses moyens. Elle est seule face à l’histoire et ça ne lui a pas toujours réussi. Sauf que la dernière marche vers ce titre de Queen incontestée qu’elle affectionne tant sera à ce prix.